L’histoire de la radio : La TSF familiale


Libé
Mardi 4 Septembre 2012

L’histoire de la radio : La TSF familiale
Après la Première Guerre mondiale, en 1918, Telefunken a créé la filiale Transradio, qui entra dans l’histoire en introduisant la transmission duplexée, en 1919. Elle a construit pour les Hollandais, à Batavia, une grande station, qui fonctionne à puissance réduite. L’Agence de presse Transocean et l’Europa Radio allemande utilisent la même technologie. Aux Etats-Unis, Herbert Moore lance le “Transradio Press Service”, installé à New York. En France, la Compagnie générale de TSF avait des participations dans la Transradio Argentine, qui exploitait les radio-communications internationales.
En 1920, les premiers programmes quotidiens de radiodiffusion débutent en Angleterre (Marconi company), aux États-Unis à Washington DC (KDKA) et Pittsburgh, ainsi qu’en URSS.
En décembre 1921, Radio Tour Eiffel diffuse un premier concert avec un émetteur de 900 W à la longueur d’onde de 2 650 m. La BBC est fondée en 1922.
En octobre 1922, la Société française radio-électrique obtient l’autorisation d’effectuer, à titre expérimental, des émissions radiophoniques quotidiennes.
A partir du 6 novembre 1922 sont organisés les concerts Radiola qui vont révéler la radiodiffusion au grand public. Les émissions Radiola sont effectuées par le poste radio-électrique de l’usine S.F.R. de Levallois avec une puissance d’émission de 2 kilowatts.
En 1925, la radio est utilisée pour la première fois pour une campagne électorale par Herbert Hoover.
En 1938, Orson Welles diffuse une émission de radio-réalité sur une attaque martienne, si réaliste que les auditeurs affolés descendent dans la rue.

La Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les laboratoires des belligérants perfectionnent des applications nouvelles :
Le radar développé par Allemands, Anglais et Américains, qui avertit des raids aériens. Il détecta l’attaque sur Pearl Harbor.

Histoire du radar.
 La radionavigation, avec la gonio-automatique à cadre croisé, le LORAN, le CONSOL puis le Decca
 Le brouillage radio, appliqué systématiquement sur Radio Londres.
 Le cryptage avec le célèbre crypteur Enigma des sous-mariniers allemands.
Des milliers d’émetteurs-récepteurs mobiles équipent chars, avions et commandement. Le problème de l’alimentation en 12 V ou 24 V est résolu par le convertisseur tournant «dynamotor» ou par des convertisseurs à vibreurs et transformateurs.
 
Les radios servent de support à la propagande, comme la radio du Reich, la Großdeutscher Rundfunk, tandis que la BBC est écoutée pendant le couvre-feu, et transmet sur Radio Londres des informations codées vers la Résistance :
Deux slogans émis par la BBC:
 «Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand... » de Pierre Dac
 «Ici Londres, les Français parlent aux Français... »
Et le fameux «Appel du 18 Juin 1940», du général De Gaulle font entrer la radiodiffusion dans l’histoire.

Les années 1950
Tandis que des milliers d’émetteurs et de récepteurs militaires déclassés permettent aux radioamateurs de s’équiper dans les «surplus», avec les «Fug» allemands et les «command set» américains, la radio se développe et le récepteur grand public se standardise :
Le récepteur «toutes ondes» couvrant GO12, PO13 et OC14 est dans toutes les familles. C’est un superhétérodyne à 5 ou 6 tubes avec cadre orientable interne15, une entrée «pick-up» pour écouter les premiers microsillons, un «œil magique» pour le réglage fin de la fréquence, un cadran à aiguille et ficelle commandant un condensateur variable d’accord, une façade en tissus et bois vernis. Le cadran indique les noms des stations comme Radio Paris, Paris Inter, BBC, Radio-Luxembourg, etc alors qu’une aiguille désigne la station sélectionnée.
Les récepteurs «tous courants», sans transformateurs, sont plus légers et surtout, grâce à un jeu de tubes spéciaux à filament en série, peuvent être alimentés en 110 V continu. Certains quartiers de Paris ont encore en 1950 un secteur en courant continu.
Les tubes miniatures16 remplacent les tubes octal, les auto-radio à tubes apparaissent, avec des mémoires mécaniques de stations.
Le transistor
Un des premiers «transistors» est créé en 1959
Les premiers postes à transistor dans les années 1960, vite appelés «transistors», permettent d’écouter la radio partout, en vacances, dans la rue, sur la plage, en «surboum», la radio n’est plus familiale mais individuelle.
Dans le monde professionnel, le transistor remplace d’abord progressivement les tubes, puis ouvre de nouveaux horizons : circuits intégrés, mobile, etc. L’histoire de la radio devient la radio moderne.
 


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