Selon le dernier rapport de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), les deux tiers de la population active mondiale seront obligés de travailler au noir d’ici 2020.
Dès à présent, 1,8 milliard d’individus, soit plus de la moitié de cette tranche de population, va déjà au charbon sans contrat de travail, ni prestations sociales.
Si cette situation paraît préoccupante pour les habitants de pays pauvres qui n’ont pas les moyens de s’offrir des filets de protection complets, les pays à forte croissance n’échappent pas à cette tendance lourde de conséquences.
Dans l’attente d’une embellie probable, plus de 700 millions de travailleurs informels vivent dans des conditions d’extrême pauvreté.
Intérim, CNE, CES, CEC, CAE, CDD… la précarisation du travail est devenue, sans que l’on n’y prenne garde, une donnée aussi incontournable que les méfaits qu’elle impose à tous ceux qui n’ont d’autre chose à vendre que leur force de travail.
Les conséquences ? Elles sont multiples.
Selon l’OCDE, la pauvreté devrait ainsi s’accentuer dans les pays en voie de développement et les femmes – qui occupent, comme chacun le sait, la majorité des emplois de rang médiocre –, seront particulièrement touchées, ainsi que les jeunes et les personnes âgées.
De plus, les bas salaires et l’absence de protection sociale amenuiseront fortement les chances d’atteindre l’Objectif de développement du millénaire, fixé par l’ONU, de diminuer de moitié la pauvreté avant 2015.
Le gap généré par les pratiques des gourous de la productivité à outrance et des dérèglementations échevelées est désormais tel qu’il ne peut conduire que vers l’instabilité sociale.