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Mercredi matin, lors de l’ouverture des travaux du Colloque africain sur la qualité de l’éducation de la petite enfance et la professionnalisation des éducatrices et des éducateurs, qui devaient se clôturer jeudi après-midi, au-delà de la manière dont il a énoncé son discours, c’est bel et bien le fond de ses propos, traitant d’un sujet dont l’importance n’est plus à prouver, qui a captivé un parterre composé d’experts en la matière ainsi que des représentants des 17 pays participants. Et on pouvait les comprendre. Drapé d’un optimisme pour le moins démesuré, le ministre de tutelle s’est non seulement satisfait des premiers résultats du programme national pour développer l’enseignement préscolaire, mais aussi des opportunités offertes par un colloque de ce genre. Même si, en réalité, il y a quelques bémols à mettre concernant le premier point.
Un enfant sur deux inscrit en préscolaire
« Les résultats obtenus durant la première année sont encourageants et prouvent que le défi relatif au développement du préscolaire peut être relevé ». C’est donc par ses paroles que Said Amzazi s’est réjoui des avancées et des résultats dudit plan de développement. En effet, comparé aux autres pays africains représentés lors de ce colloque, il n’y a pas de doute, le Royaume est largement en avance. Mais ce constat n’est peut-être pas une si bonne nouvelle que ça.
Dans l’optique d’atteindre les objectifs du programme national pour le développement de l’enseignement préscolaire, lancé en juillet 2018, à savoir un taux d’intégration des 4-5 ans de 67% en 2021-2022 et de 100% pour la rentrée 2027-2028, n’aurait-il pas été plus judicieux de comparer l’expérience marocaine à celles des pays d’Europe et d’Asie centrale qui investissent le plus dans l’enseignement pré primaire? D’autant plus qu’il est difficile d’avancer en regardant derrière soi. Car en réalité, quand on parle d’un taux de scolarisation de 55%, c’est comme si on disait qu’un enfant sur deux au Maroc est privé de l’enseignement préscolaire. Pis, pour les filles, ce taux atteint 46% et dans les zones rurales 44%. Ce qui est problématique, car comme l’a rappelé le directeur adjoint du département des activités sectorielles de l'Organisation internationale du travail (OIT), Akira Isawa « l’éducation à la petite enfance est le fondement d’un développement intellectuel positif, ainsi que l’assurance d’un avenir brillant et de meilleures opportunités dans le monde professionnel».
En tout cas, on ne peut pas nier que les travaux de ce colloque africain, par ailleurs, organisé à l'initiative du bureau de l’UNESCO pour le Maghreb, seront extrêmement utiles pour bon nombre de pays africains où l’objectif est justement d’atteindre les taux de préscolarisation actuels du Maroc, comme au Bénin où le gouvernement a rendu obligatoire les deux années de préscolarisation, ou encore en Mauritanie, où des garderies communautaires ont été créées, et auxquelles s’ajoute une autre mesure, celle de l’aide aux éducateurs sans emploi, sous forme de prêt sans intérêt afin de construire des crèches dans les quartiers populaires.
Les éducateurs, un rouage essentiel
Mais bien plus que cela, c’est bien la qualité de l’éducation de la petite enfance et la professionnalisation des éducatrices et des éducateurs, c’est-à-dire le thème du colloque, qui ont été abordées en particulier. Il faut dire que le renforcement des compétences n’est pas à prendre à la légère. C’est même la base d’une éducation efficiente. Cet euphémisme se trouve confronté à des difficultés sur le terrain. Comme, par exemple, cette tendance qu’ont les éducateurs à fuir les zones rurales, mais encore, l’incohérence linguistique qui met lesdits éducateurs en difficulté au moment de communiquer avec des enfants dont la langue maternelle est différente de celle enseignée.
Enfin, il est à noter que cet évènement constitue une contribution à la mise en œuvre de la cible 4.2 de l'Objectif de développement durable (ODD) sur la protection et l'éducation de la petite enfance, ainsi que de la cible 4.c de l'ODD concernant les enseignants. Plusieurs tables rondes ont permis aux participants de partager leurs expériences, d’échanger sur les bonnes résolutions à prendre, sans oublier évidemment de pousser pour le renforcement des investissements dans le domaine institutionnel. En d’autres termes, le nœud du problème.