Les temps ont changé et le pays des Lumières aussi. Il a perdu à la fois son humanisme et sa grandiloquence. A l’image de sa langue qu’un patois de Shakespeare mâtiné d’américain est en train de rouler dans la farine. De nos jours, la France a tout oublié de son passé récent. Jusque et y compris que la politique la plus coûteuse, la plus ruineuse, c'est d'être petit, comme l’immortel Général se plaisait à le répéter. Résultat : l’aura de l’Hexagone ne cesse de se rétrécir par la faute d’une politique migratoire tellement cœrcitive qu’elle manque désormais de bienséance, voire tout simplement d’humanité. A preuve, l’histoire du long combat d’Aïcha, cancéreuse et victime d’une erreur d’écritures qui lui a fait subir la pire des injustices ; à savoir l’acharnement des autorités consulaires françaises au Maroc. C’est le même acharnement tatillon et aveugle que celles-ci ont opposé aux requêtes de l’une de leurs concitoyennes, Cathy Torres, violée, souillée et meurtrie dans sa chair par le fils de l’un de nos parlementaires. Se trouvant actuellement sans ressources autres que celles de sa soif de justice, elle ne demande finalement que le plus élémentaire de ses droits : le droit au retour.
A l’entendre le quémander, l’on ne peut que compatir avec elle. Idem dans le cas d’Aïcha, femme croyante et qui, contre toute attente, demande de se faire euthanasier sans risque pénal pour les siens. La fin de l'espoir est le commencement de la mort, disait de Gaulle. A raison.