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L'armée russe bombarde Kharkiv et resserre l'étau sur Kiev


Libé
Lundi 7 Mars 2022

L'armée russe bombarde Kharkiv et resserre l'étau sur Kiev
L' armée russe poursuivait lundi son offensive tous azimuts en Ukraine, bombardant la deuxième ville du pays Kharkiv et tentant d'encercler la capitale Kiev où les sirènes d'alerte aérienne ont retenti à l'aube. L'aggravation du conflit et la possibilité d'un embargo sur le pétrole russe provoquaient lundi matin une poussée de fièvre sur les marchés internationaux, avec des hausses vertigineuses du pétrole et de l'or et une lourde chute des bourses en Asie. D'intenses bombardements aériens ont frappé dans la nuit de dimanche à lundi Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, visant notamment un complexe sportif d'une université locale et des immeubles civils, selon un journaliste de l'AFP. "L'ennemi continue l'opération offensive contre l'Ukraine, en se concentrant sur l'encerclement de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv (nord), Soumy (nord-est) et Mykolaïev (sud)", a indiqué l'état-major ukrainien dans un communiqué. Les forces russes "accumulent leurs ressources pour lancer un assaut sur Kiev", a-t-il ajouté. Les sirènes d'alerte anti-bombardement ont retenti lundi à l'aube à Kiev, Tcherniguiv, Mykolaïev et Vinnytsia (à 200 km au sud-ouest de Kiev), ont rapporté les médias ukrainiens. Dans la capitale, l'armée se tenait prête à détruire le dernier pont reliant la ville à son arrière-pays à l'ouest pour freiner la progression des chars russes. "Si nous recevons l'ordre d'en haut, ou si nous voyons les Russes avancer, nous le ferons sauter... avec le plus grand nombre de chars ennemis possible", a déclaré à l'AFP le sergent "Casper", d'une unité de volontaires ukrainiens. D'intenses combats ont eu lieu toute la journée de dimanche dans la périphérie de Kiev, selon l'administration régionale ukrainienne, notamment autour de la route menant vers Jytomyr (150 km à l'ouest de Kiev), ainsi qu'à Tcherniguiv (150 km au nord de la capitale). Dans les faubourgs ouest de Kiev, à Irpine, "du matin au soir, tous les bâtiments voisins ont été touchés, un tank est entré. C'était effrayant, nous avons eu peur. Avant cela, nous ne pensions pas que nous allions partir", a témoigné Tetiana Vozniuchenko, 52 ans. L'armée russe poursuivait par ailleurs son siège du port stratégique de Marioupol, sur la mer d'Azov dans le sud-est du pays, où une deuxième tentative d'évacuation humanitaire a échoué dimanche. Russes et Ukrainiens se sont mutuellement accusés d'avoir violé le cessez-le-feu accordé pour permettre cette opération. Des missilesrussestirés depuisla merse sont abattus lundi sur le village de Touzly, dansla région d'Odessa, a indiqué un porteparole militaire régional, Sergueï Bratchouk. Selon lui, les tirs ont visé des "sites d'infrastructures cruciales", mais n'ont pas fait de blessé. Plustôt, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait averti que la Russie se préparait à bombarder Odessa, port stratégique sur la mer Noire. Par ailleurs, à Lougansk, contrôlée par lesséparatistesrusses dansl'est de l'Ukraine, une forte explosion a provoqué lundi un incendie dans un dépôt de pétrole, selon l'agence de presse russe Interfax. Une troisième séance de négociations entre Russes et Ukrainiens était prévue lundi. Mais les espoirs de succès sont minces, le président russe Vladimir Poutine ayant posé comme condition préalable à tout dialogue l'acceptation par Kiev de toutes les exigences de Moscou, notamment la démilitarisation de l'Ukraine et un statut neutre pour le pays. Les deux sessions précédentes de pourparlers, à la frontière ukraino-bélarusse puis à la frontière polono-bélarusse, avaient toutefois abouti à un accord sur la mise en place de "couloirs humanitaires" pour l'évacuation des civils. Dimanche soir, lors d'un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron, M. Poutine a affirmé qu'il "atteindrait ses objectifs" en Ukraine "soit par la négociation, soit par la guerre", selon l'Elysée. Il a cependant assuré qu'il "n'était pas dans son intention de procéder à des attaques des centrales nucléaires" et s'est dit "prêt à respecter les normes de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) pour la protection des centrales", a déclaré la présidence française à la presse. Après le bombardement - nié par Moscou - le 4 mars de la centrale nucléaire de Zaporojie (sud), la plus grande d'Ukraine et d'Europe, qui a fait craindre une catastrophe, l'AIEA a été informée par Kiev que la direction de la centrale était désormais sous les ordres des forces russes. D'après les autorités ukrainiennes, seules les communications par téléphone mobile y sont encore possibles, mais de mauvaise qualité, et le chef de l'AIEA Rafael Grossi s'est dit "profondément préoccupé" par "la détérioration de la situation concernant les communications vitales entre l'autorité de régulation et la centrale". Au cours de son entretien avec Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a aussi de nouveau "nié que son armée prenne des civils pour cibles", et a réaffirmé que "la responsabilité revenait aux Ukrainiens de laisser partir la population des villes encerclées", selon la présidence française. La Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur la situation en Ukraine, l'Organisation mondiale de la santé a fait état d'attaques sur des installations sanitaires, et Washington a fait état d'informations "très crédibles" selon lesquelles la Russie a commis des crimes de guerre depuis le début de l'invasion le 24 février. Dans un message vidéo publié dimanche soir, M. Zelensky a accusé les troupes russes de "meurtres délibérés". "Nous ne pardonnerons pas, nous n'oublierons pas, nous punirons quiconque aura commis des atrocités pendant cette guerre sur notre terre", a-t-il promis.


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