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L'après-CR7 a déjà commencé à la Juventus


Libé
Vendredi 27 Août 2021

En attendant de tourner officiellement la page Cristiano Ronaldo, donné partant pour Manchester City, la Juventus a déjà commencé à vivre sans la star portugaise, moins centrale dans les plans turinois, sur et en dehors du terrain.

"CR7, l'heure des adieux", titrait vendredi matin la Gazzetta dello Sport, mettant déjà un point final à l'aventure débutée à l'été 2018 avec le quintuple Ballon d'or.

La Juventus aurait accepté l'idée d'un départ de Ronaldo, mais attend une offre de Manchester City (entre 25 et 30 millions d'euros) pour libérer la star, sous contrat jusqu'en juin 2022, selon plusieurs médias italiens.

Dans ce contexte, il semble peu probable de voir Ronaldo sur la pelouse samedi contre Empoli, lors de la 2e journée de Serie A, et la dernière image du Portugais sur une pelouse de Serie A restera celle de dimanche dernier à Udine (2-2): Ronaldo torse nu, exultant pour un but dans le temps additionnel qui lui sera finalement refusé pour un hors-jeu millimétrique.

Comme un signe annonciateur, c'est du banc de touche, comme remplaçant surprise mais plutôt conciliant et souriant, qu'il avait d'abord vu la Juve débuter sa saison sans lui.

Malgré les assurances des dirigeants turinois sur l'importance de "CR7", le message envoyé par l'entraîneur Massimiliano Allegri était limpide: l'attaquant de 36 ans, sur lequel s'est appuyé le développement - sportif et commercial - de la Juve depuis 2018, n'était plus tout à fait au centre du projet bianconero.

Sur le terrain, Allegri a désormais confié les clés de l'équipe (et le brassard) à l'Argentin Paulo Dybala, 27 ans. Et l'avenir appartient désormais aux jeunes recrutés ces dernières saisons: Federico Chiesa, Dejan Kulusevski, Manuel Locatelli, Matthijs de Ligt...

La présence pesante de Cristiano Ronaldo, titulaire quasi inamovible et indispensable buteur des dernières saisons (101 buts en 134 matches), a parfois été un frein au développement d'une nouvelle Juventus. Les entraîneurs Maurizio Sarri (2019-20) puis Andrea Pirlo (2020-21) n'ont ainsi jamais réussi à renouveler le jeu d'une équipe trop dépendante des performances - et parfois des humeurs - de "CR7".

Hors du terrain, Ronaldo a permis à la marque Juve de franchir un nouveau palier, tant en termes de visibilité mondiale que de revenus issus de la billetterie et du sponsoring, avec des contrats revus à la hausse avec Adidas et Jeep.

Mais il pèse aussi lourdement sur les finances, fragilisées par la crise sanitaire liée au Covid-19. "CR7" coûte quelque 86 millions d'euros chaque année au club, entre son salaire hors normes (31 M EUR net, 57 M EUR brut) et l'amortissement de l'investissement consenti en 2018 pour le faire venir du Real Madrid (115 M EUR, soit près de 29 M EUR par saison jusqu'en 2022).

Au-delà des chiffres, la vraie déception du mariage Ronaldo-Juventus reste la Ligue des champions avec trois éliminations précoces (en quarts, puis huitièmes de finale deux fois).

Or la "Coupe aux grandes oreilles" était clairement l'objectif partagé, entre un joueur qui rêve de conquérir un 6e Ballon d'or pour égaler son grand rival Lionel Messi et un club qui restait sur deux échecs en finale en 2015 et 2017.

"Le bilan nous dit que la Juventus a donné à Ronaldo davantage que ce que le grand N.7 a amené aux Bianconeri", tranche la Gazzetta dello Sport dans un éditorial. "Dire adieu à Ronaldo est difficile à digérer pour tous, mais si personne n'est vraiment convaincu, c'est mieux de se quitter immédiatement".

Le divorce semble donc acté, même si la Juventus a posé jeudi ses conditions au puissant agent de Ronaldo, Jorge Mendes. Le club ne laissera pas partir la star gratuitement et attend une offre dans un délai rapproché.

Dans le même temps, les Bianconeri ont commencé leur casting afin de trouver un attaquant pour compenser ce départ probable.

Dans les médias ont été cités les noms du Brésilien Gabriel Jesus, dans le cas d'un éventuel échange avec City, mais aussi ceux de l'Italien Moise Kean, retourné à Everton après une saison en prêt au Paris SG, de l'Argentin Mauro Icardi (PSG) ou du Serbe Luka Jovic (Real Madrid). Un casting aux allures de "speed dating", sachant que le mercato se termine mardi soir.



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