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Lancée par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) sur la plage de Bouznika en partenariat avec la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement et la municipalité de Bouznika, l’initiative s’inscrit dans le cadre du programme «Plages propres 2018».
Il faut dire que ce programme revêt une importance capitale. On ne va pas se raconter d’histoires, l’incivilité et l’absence d’une conscience environnementale et collective sont autant de fâcheux phénomènes qui transpirent de chaque promenade sur les littoraux des grandes villes côtières marocaines, tant ils se muent, doucement mais sûrement, en une déchetterie à ciel ouvert.
Changer les mentalités des plus âgés est un processus qui peut s’avérer extrêmement corsé, à la limite de l’impossible. A contrario, jeunes et enfants y seront plus réceptifs. Maintenant, il s’agit de savoir si ledit programme est accompagné du sceau de la ponctualité ou de la durabilité, car les multiples campagnes "plages propres" n’ont pas eu l’effet escompté, au même titre que les spots de sensibilisation diffusés à la radio et à la télévision.
La situation sanitaire des plages du pays peut finir par avoir des conséquences directes sur son économie. Auto-proclamé destination touristique de rêve, ce reflet envoyé le Maroc au monde entier va finir par être écorné. D’ailleurs, pas plus tard que le week-end dernier, la version belge du fameux « Paris Match » a publié un article tout sauf dithyrambique, intitulé « Au Maroc, des plages salies par les ordures ». Pour le coup, on ne peut pas crier à la diffamation. Pis encore, Thomas Reilly, l'ambassadeur britannique au Maroc, a déploré sur son compte Twitter après une promenade sur sur les bords d'un lac proche de Rabat que « l'endroit a été ruiné par les déchets en plastique, les restes de sandwichs, les bouteilles et des ordures (....). C'était franchement dégoûtant. Le Maroc mérite mieux que ça ! ».
Ce fléau n’a pas laissé insensible l’ONU. L’organisation mondiale tire la sonnette d’alarme depuis bien longtemps, et les chiffres et autres arguments qu’elle présente font froid dans le dos. Son programme pour l’environnement estimait en 2006 que chaque mile carré de l’océan contenait 46.000 morceaux de plastique flottant en surface. Après abandon, ces plastiques sont érodés et réduits en très petits fragments appelés micro plastiques, lesquels sont déjà présents dans la plupart des plages du monde. Le drame réside dans le fait que ses déchets plastiques causent la mort de plus d’un million d’oiseaux marins et de plus de 100.000 mammifères marins chaque année.
Donc en réalité, sans même en être consciente, chaque personne qui jette un détritus sur une des plages marocaines, commet invariablement, sous l’effet papillon, un crime environnemental contre une espèce maritime, quelque part dans le monde. Et si cela n’émeut pas les nageurs estivaux, on espère qu’au moins ils seront sensibles au sort de leurs enfants, qui pourraient être victimes, à tout moment, d’un morceau de verre ou de plastique aiguisé.