Il est certain que l’Ecole publique est, aujourd’hui, inopérante dans ce qui a fait sa première légitimité au Maroc, à savoir un facteur de régulation voire de promotion sociale. L’ascenseur affiche même un trop plein qui dégage un malaise et nourrit les cultures ridicules. Mais il est aussi vrai que les recruteurs canadiens ou allemands, à titre d’exemple, recourent systématiquement aux grandes écoles publiques, telles l’EMI, l’INPT, l’IAV, l’ENSA et non pas aux écoles privées.
On ne le dira jamais assez : l’affairisme de certains promoteurs de l’enseignement privé s’est traduit par la prédominance du souci commercial et des pratiques douteuses (notes et diplômes non conformes à l’apprentissage et au savoir réellement acquis). Le problème auquel sont souvent confrontés les lauréats de ces écoles en rapport avec l’homologation en dit long, d’ailleurs, sur cette réalité. Lorsque des écoles louent deux ou trois étages dans un immeuble et prétendent former des BAC+5 et exigent des étudiants de payer un minimum de 2500 DH/mois, c’est plutôt de l’arnaque qu’il s’agit et non d’une formation répondant aux exigences du marché. En général, une école suppose, entre autres, un espace bien aménagé, un outil pédagogique performant, un cursus évolutif et un étudiant attentif.
Curieusement, les écoles privées sont très prisées même si l’accès y est très difficile en raison des conditions draconiennes et pécuniaires imposées par les opérateurs de l’enseignement dit supérieur. De mauvaises langues prétendent souvent que les écoles privées apprennent le Paraître tandis que l’Ecole publique enseigne l’Etre.