"Je hais l'amour", nouveau recueil de Taha Adnan


Par Shehrazade ALAOUI (MAP)
Mercredi 15 Avril 2009

"Je hais l'amour", nouveau recueil de Taha Adnan
Taha Adnan, poète d'origine marocaine installé en Belgique a présenté récemment à Anvers son nouveau recueil poétique intitulé "Akraho Al Hob" (Je hais l'amour) édité chez Dar Nahda Al Arabia (Beyrouth).
Ce recueil où sont insérés neuf poèmes écrits en arabe par l'auteur entre 1997 et 2007, peut être perçu par le lecteur comme "un carnet de voyages" dans plusieurs villes du monde, un reflet des comportements hétéroclites produits de l'immigration, un panorama de rencontres au gré du hasard.
"Je hais l'amour " écrit dans un style libre, est une métaphore "pudique" que l'auteur prolixe a choisi d'utiliser pour exprimer sans ambages les convictions qui l'animent.
La prose poétique de Taha Adnan traduite déjà en français mais aussi en espagnol et en néerlandais définit cet économiste de formation (Université de Marrakech) comme le poète du quotidien par excellence.
Ce Marocain venu à Bruxelles en 1996 pour poursuivre des études supérieures, fait de l'art poétique une nécessité d'expression pour embellir le réel tout en affirmant ses réactions contre l'injustice (élégie d'Amado Diallo) et manifester "ses nostalgies" et "son malaise incompris".
Les poèmes publiés par Taha Adnan, "sont à lire à tout prix" conseillent les critiques parce qu'ils sont la reproduction du microcosme social où certains s'y retrouvent et peuvent s'y reconnaître.
Familier du langage poétique dès sa prime enfance, grâce à un père enseignant qui a veillé à lui faire connaître la poésie classique, l'auteur a évolué depuis son arrivée en Belgique. Ses débuts dans un courant poétique "politiquement engagé" ont été supplantés aujourd'hui par une poésie qu'il qualifie de personnelle, franchement autonome, introspective et analytique d'une société hétéroclite et préfabriquée. Celle de Bruxelles en l'occurrence et des gens qui la composent.
Les poèmes de Taha Adnan, lorsqu'on les lit, émeuvent par l'image qu'ils renvoient au lecteur et par leur musicalité sonore. L'auteur, se cachant derrière "l'arme" poétique, se libère pour exprimer son rapport ambivalent à l'écriture.
"Je me prends au jeu séduisant de l'écriture. Tel un acteur qui n'a pas choisi son rôle, je me prépare à la scène de l'écriture", lit-on dans l'un de ses poèmes où il exorcise ses tourments.
"Me voici tourmenté et aussi mystérieux qu'un poète universel", explique-t-il encore dans un de ses vers.
Et le poète universel, bruxellois par la force des choses, est éternellement nostalgique parce que foncièrement marocain. Dans une de ses odes, ce natif de Safi mais Marrakchi par excellence clame son rejet de la modernité, celle de l'Internet "qui a dispersé le reste de chaleur en lui". Il crie ses souvenirs et évoque "les marchands de cigarettes au détail", "les palmiers", "un rouge qui enseigne à la ville ses noms" et "le thé des mères".
Alors qu'il considère que "la plus délicate poésie est la plus mensongère", "la sienne est faite de véracité". Ses écrits tel un clair-obscur, reflètent dans son ensemble, sa quête angoissée à transformer le quotidien insipide, en un instant magnifique, le banal en merveilleux, explique-t-il dans un entretien à la Map.
Dans cet élan créatif, Taha Adnan, reconnu actuellement en Belgique pour y être chaque fois sollicité à participer dans plusieurs évènements culturels et lire de sa voix porteuse même dans des églises, ses poèmes, a fait de son troisième et nouveau recueil un dialogue permanent entre deux villes qui l'habitent et qui le construisent "Marrakech et Bruxelles".
Il est donc ce "poète qui traîne les charges de son âme depuis l'Atlantique jusqu'à la Mer du Nord", "Celui des nomades des labyrinthes clos" prenant sa plume pour défendre les "couleurs de peau qui nourrissent les soupçons", lit-on encore dans un de ses pathétiques écrits.


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