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Jamal Rhman à Marrakech : Priorité à l’ouverture économique et à la mise à niveau sociale

Lundi 16 Novembre 2009

Ce sont une centaine de chefs d’entreprise, d’intellectuels et d’acteurs associatifs issus de plusieurs pays arabes qui ont fait le déplacement les 14 et 15 novembre à Marrakech pour participer au travaux du 4ème Congrès sur la liberté économique dans le monde arabe organisé par l’Institut Fraser et la Fondation des recherches internationales. Le thème choisi pour ce conclave est «Liberté économique et justice sociale ».
Dans son exposé sur l’expérience du Maroc dans le domaine de la liberté économique et de la justice sociale, Jamal Rhmani, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a souligné samedi que le Royaume, en adoptant les mécanismes efficients du libre-échange, a consolidé son ouverture économique à la fois sur son environnement arabe mais également international.
C’est dans ce cadre que le Maroc a obtenu le Statut avancé dans ses relations avec l’UE et s’est trouvé lié par plusieurs accords de libre-échange, notamment avec les USA (2005), l’accord d’Agadir (2004), un accord avec la Turquie (2004), et avec les Emirats Arabes Unis (2001), a rappelé le ministre, notant qu’une telle situation a permis au Maroc aujourd’hui de s’ériger en véritable plateforme d’investissement, d’export et d’accès à un marché de près d’un milliard de consommateurs potentiels.
Cette situation confortable dans laquelle se trouve le Maroc actuellement, en dépit d’une conjoncture internationale économique et financière très difficile, est le résultat d’un long processus de réformes engagées par le Royaume ces dix dernières années, et ce depuis l’accession de SM le Roi Mohammed VI au trône, dans les différents domaines, entre autres, juridique, économique, social et politique, a expliqué M. Rhmani.
Sur le plan économique, le Maroc a adopté une Charte de l’investissement, une Charte des PME et a mis en œuvre une série de mesures ayant concerné la libéralisation des prix et la concurrence, outre la création de zones franches, de Centres régionaux d’investissement (CRI) et d’une Agence nationale des investissements, a rappelé le ministre.
D’autres mesures ambitieuses se sont traduites sur les plans social et éducatif par l’adoption d’une nouvelle armature juridique à travers notamment le Code de la famille, le Code du travail et l’Assurance maladie obligatoire (AMO), la Charte nationale d’éducation et de formation, outre l’adoption à partir de 2008, d’une série de plans d’urgence pour accélérer le rythme des réformes, a expliqué le ministre.
Parallèlement à ces mesures et afin de donner un nouvel élan à ses secteurs économiques névralgiques, le Maroc s’est inscrit dans une série de plans de développement économique dits de nouvelle génération, tels que le Programme national de développement industriel (PNDI) (220.000 postes d’emploi dans les métiers mondiaux : offshoring, industrie automobile, électronique, aéronautique, industrie des produits halieutiques et alimentaires, textile…), le Plan Maroc Vert pour l’agriculture, le Plan Halieutis pour la pêche maritime et le Plan Azur pour le tourisme, a poursuit M. Rhmani.
L’ensemble de ces chantiers vise donc à moderniser le tissu économique et augmenter sa capacité concurrentielle, réduire les taux de chômage en milieux urbain et rural et augmenter le PIB national, a expliqué le ministre, faisant savoir qu’un grand effort est consenti également en vue du renforcement des infrastructures : réalisation de 1.000 km d’autoroutes (augmentation du rythme de réalisation de 50 à 160 km/an afin d’atteindre 1.830 km à l’horizon 2015), 15.000 km de routes rurales avec une ambition de réaliser 2.000 km/an en vue de désenclaver 80% de la population rurale à l’horizon 2012.
Des actions très ambitieuses ont été menées également au niveau des chemins de fer avec le programme de la liaison TGV Casablanca-Tanger (1,8 milliard d’euros), au niveau du transport aérien notamment avec l’aménagement et l’extension des aéroports grâce à une enveloppe de 10 milliards de DH dans l’objectif d’atteindre 30 millions de passagers à l’horizon 2010 et au niveau des infrastructures portuaires, avec la création du port Tanger-Med.
Ces réformes ont concerné également le champ social en tant que priorité nationale en vue de la réalisation du développement durable grâce à l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), à la stratégie nationale d’intégration de l’approche genre et à l’augmentation de la part des secteurs sociaux dans le budget de l’Etat pour atteindre 53%, a-t-il ajouté.
L’adoption de plans intégrés de développement régional et la consolidation des rôles des acteurs de la société civile, la libéralisation du champ audio-visuel et la création de la HACA, sont d’autres réalisations accomplies par le Maroc, a-t-il expliqué, notant que la promotion de l’investissement et de la compétitivité demeure tributaire de l’amélioration de la situation des employés et des relations professionnelles au sein de l’entreprise.
M. Rhmani n’a pas manqué de souligner également que la qualification des ressources humaines constitue l’une des priorités du projet de réforme et de modernisation de l’entreprise au Maroc, faisant savoir que des mesures ont été prises pour l’orientation des jeunes diplômés en vue d’accéder au marché de l’emploi, l’accompagnement des entreprises en matière de recherche et d’encadrement des compétences professionnelles et la définition des besoins futurs du marché de l’emploi.
En matière de formation professionnelle, il a été procédé à l’adoption d’un plan d’urgence pour la période 2008- 2012 qui vise à accélérer le rythme d’offre de formation et de qualité : 750.000 jeunes à l’horizon 2012, la création d’une nouvelle génération d’établissements de formation professionnelle spécialisés pour l’accompagnement des besoins des secteurs émergents et la mise en place des mécanismes de soutien à la formation continue en vue d’augmenter la compétitivité du tissu économique et d’améliorer les conditions sociales des employés.
Il a, par ailleurs, soulevé l’existence d’un certain nombre de défis à relever liés notamment à l’inadéquation entre la formation et les besoins du marché de l’emploi, l’intégration de l’approche genre et à l’instauration du développement social dans le cadre de la solidarité avec les générations futures.
Monkid Mestassi, secrétaire général du ministère chargé des Affaires économiques et générales, a tenu à rappeler que le Maroc a opté pour une démarche libérale depuis son accession à l’indépendance, avec l’ultime conviction que le développement économique et social escompté ne peut être réalisé que par l’encouragement de l’initiative privée et la promotion et l’incitation du secteur privé à investir, produire et créer des emplois.
Le Maroc a persévéré sur cette voie à travers la création d’un climat favorable à la fructification des capitaux privés et l’encouragement des investisseurs, dans le cadre d’une politique gouvernementale volontariste qui favorise l’investissement dans les secteurs accompagnateurs telles les infrastructures.
M. Mestassi a fait remarquer que pour atteindre cet objectif, le Maroc a mis en place un cadre juridique, réglementaire, financier, fiscal et douanier adéquat, notant que le Royaume a également adopté une série de mesures destinées à consolider la liberté économique, notamment la libéralisation des prix et de son commerce extérieur, ce qui lui a permis d’avoir une économie saine et un cadre macro-économique équilibré avec une productivité diversifiée.
Il a également estimé que l’équation économie de marché et justice sociale est tributaire de l’adoption d’une bonne gouvernance à même de permettre un équilibre entre l’entreprise, le consommateur et l’Etat.
Pour les autres intervenants, la liberté économique constitue un outil efficient pour la création de richesse et de compétitivité entre les entreprises, soulignant que le thème de ce congrès revêt une importance cruciale, car il permettra aux participants de se pencher sur la stratégie de réforme économique et sociale dans le monde arabe.
Un accent particulier sera mis sur la manière de créer un climat adéquat pour les jeunes entrepreneurs établis à l’étranger en vue d’investir dans leurs pays d’origine, ainsi que sur la définition des grandes lignes du développement économique.
Initié en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté et le Centre des jeunes dirigeants d’entreprises (CJD), ce congrès examinera plusieurs thèmes, notamment “Les résultats du rapport annuel sur la liberté économique dans le monde arabe”, “Le développement économique et le déséquilibre des revenus”, “La liberté économique et les petites entreprises” et “La réforme économique entre pressions sociales et impératif économique”.

Mohamed RAMI

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