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Horst Koehler, nouvel envoyé personnel d’António Guterres pour le Sahara


H.T
Vendredi 18 Août 2017

Horst Koehler, nouvel envoyé personnel d’António Guterres pour le Sahara
L'ancien Président allemand Horst Köhler a été formellement nommé mercredi en tant qu’envoyé personnel pour le Sahara par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
Il remplace l'Américain Christopher Ross, qui a terminé sa mission le 30 avril 2017 et apportera, selon le communiqué rendu public par l’ONU, plus de 35 ans d’expérience acquise au sein de son gouvernement et d’organisations internationales, notamment en tant que secrétaire d’Etat au sein du ministère fédéral allemand des Finances (1990-1993), président de l’Association de la Caisse des dépôts (1993), président de la RFA (2004-2010), directeur général du Fonds monétaire international (FMI) à Washington (2000-2004), président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) à Londres (1998-2000).
Lors de son passage au ministère des Finances, ce chrétien-démocrate au long cours, a mené, au nom du gouvernement allemand, les négociations sur l'accord qui allait devenir le Traité de Maastricht sur l'Union économique et monétaire européenne. Il a également participé activement au processus de l'unification allemande.
C’est le second diplomate originaire du continent européen, après le Hollandais Peter van Walsum, à occuper ce poste. Tous deux ont, comme par hasard, succédé à deux négociateurs américains, en l’occurrence James Baker et Christopher Ross qui s’étaient, tour à tour, départis de  leur neutralité pour appuyer les thèses du gouvernement algérien.
Né le 22 février 1943, Horst Köhler est issu d’une famille paysanne modeste et nombreuse, originaire de Ryschkanowka, près de Glückstal, au nord Chişinău, actuellement capitale de la République de Moldavie.
Lors de l'arrivée de l'Armée rouge, sa famille Köhler s'est enfuie pour s'installer près de Leipzig, en zone soviétique, qui deviendra la République démocratique allemande (RDA). Elle y resta jusqu'à la collectivisation des fermes, et s'est enfui  de nouveau pour s’installer en République fédérale d'Allemagne (RFA). Il a ainsi  passé la majeure partie de sa vie en tant que réfugié.
Faisant partie de cette famille de politiciens allemands formés à la tradition de l’efficacité et de la discrétion, il en diffère néanmoins par ses déclarations et prises de position, inhabituellement tranchées et qui ont déclenché quelques controverses dans la presse et les médias. Ce manque de neutralité lui a été reproché nombre de fois. Notamment au moment où le chancelier Gerhard Schröder préparait l'organisation d'élections anticipées en 2005. De nombreux membres du SPD l'accusèrent ouvertement d'avoir laissé filtrer dans la presse des informations confidentielles.
En mai 2007, pour pouvoir juger de l'opportunité de gracier un condamné de la Fraction armée rouge, il s’est entretenu avec lui en privé, ce qui avait déclenché les foudres du parti conservateur bavarois CSU.
Dans son discours à la Nation de Noël 2007, il avait critiqué ouvertement l'introduction d'un salaire minimum dans le secteur postal.
Lors de la crise financière de l'année 2008, il avait dénoncé publiquement le marché financier comme étant devenu « un monstre qui doit être remis à sa place ».
En 2010, de retour d'Afghanistan, il avait estimé que la société « comprend la nécessité d'engagements militaires» pour protéger les intérêts économiques de l'Allemagne. Face aux critiques suscitées dans le pays, il avait été acculé de présenter sa démission pour apaiser les esprits et faire cesser les critiques à son endroit.
C’est donc un homme au parcours atypique, à la personnalité trempée et forte mais peu au fait des affaires maghrébines qui jouera désormais le rôle d’envoyé personnel d’Antonio Guterres qui, comme chacun le sait, connaît fort bien le dossier du Sahara. Cette complémentarité pourrait-elle permettre de faire oublier les errements de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et de Christopher Ross ? Seul le temps le dira.


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