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Garder la forme à Hong Kong, un défi quotidien

Selon des spécialistes, 10 à 20 minutes d'exercice quotidien contribuent à empêcher l'ennui et à rester actif


Samedi 4 Avril 2020

Garder la forme à Hong Kong, un défi quotidien
 A Hong Kong, où nombre d'habitants se sont placés en auto-confinement dès la fin janvier pour se protéger du coronavirus apparu dans la Chine voisine, garder la forme est un défi quotidien dans cette ville aux appartements minuscules.
L'ex-colonie britannique figure parmi les villes du monde comptant les logements les plus petits, avec une surface habitable moyenne d'environ 16 m2 par personne.
Si les autorités de la mégapole n'ont jamais ordonné de mesures d'auto-confinement, depuis fin janvier, beaucoup d'habitants de cette ville, traumatisés par l'épidémie de Sras qui avait fait 299 morts en 2002-2003, travaillent de chez eux et limitent leurs sorties.
Garder la ligne et la forme, tout au long de ces interminables semaines de confinement, est une source de préoccupation pour les Hongkongais comme pour les près de 4 milliards d'habitants de la planète appelés ou contraints à rester chez eux.
Pour Kristen Handford, une Canadienne de 33 ans installée à Hong Kong comme coach sportive, ce n'est pas mission impossible à condition "d'être imaginatif".
"Croyez-moi, si on arrive à faire de l'exercice ici, c'est que l'on peut en faire partout", soutient-elle.
"C'est compliqué, mais cela nous oblige à innover", reconnaît Alison Yuen, 32 ans, qui travaille chez elle "depuis sept à huit semaines".
Cette employée du secteur marketing suit régulièrement les cours en ligne proposés par Mme Handford.
Parallèlement, elle utilise l'application de visioconférence Zoom pour de courtes séances d'entraînement.
Si sa maison est plus grande que la majorité des appartements de la mégapole, où les loyers sont parmi les plus élevés au monde, l'espace dont elle dispose pour pratiquer ne fait que quelques mètres carrés.. à partager avec son labradoodle de 30 kilos.
"Nous choisissons quelque chose de très simple, cela peut être un entraînement de 10 à 15 minutes sur YouTube, ou un simple étirement", explique Mme Yuen, mais "cela nous force à bouger".
Selon des spécialistes, 10 à 20 minutes d'exercice quotidien contribuent à empêcher l'ennui et à rester actif.
Certains sont même allés plus loin, notamment un Hongkongais, réussissant l'exploit de courir un marathon à l'intérieur de leur domicile.
Au milieu des cours en ligne qui pullulent depuis le début de la pandémie, un professeur de fitness a émergé: Joe Wicks, un Britannique de 33 ans, devenu en quelques jours une star mondiale.
Depuis la semaine dernière, il propose sur sa chaîne YouTube une séance d'entraînement quotidienne destinée aux enfants.
Au départ, il destinait son programme à la Grande-Bretagne mais très vite, il est devenu un phénomène mondial.
"Environ 20 millions de personnes ont vu (mes vidéos) au cours des sept derniers jours", a-t-il affirmé mercredi dans une de ses vidéos quotidiennes.
Il s'est engagé à reverser les quelque 92.000 d'euros de recettes déjà engrangés aux services de santé britanniques.
Pour Chaukei Ngai, 40 ans, qui donne des cours en ligne depuis son studio de yoga hongkongais YogaUP, l'auto-confinement ne signifie pas la fin des moments partagés.
"Une personne confinée en Inde s'est joint à nos cours ce matin ainsi que des gens du Royaume-Uni, du Brésil et de Bali", a-t-elle expliqué à l'AFP depuis son studio de yoga désespérément vide.
"Ce n'est pas de la distanciation sociale, c'est de la distanciation physique", souligne-t-elle.
Cette professeur de yoga a constaté que les courtes sessions de 30 minutes sont celles qui rencontrent le plus de succès auprès de ceux qui essaient de concilier vie professionnelle et vie de famille.
"Il est difficile pour elles de se dégager une heure pour être tranquilles", selon elle.
Mais si beaucoup de professeurs de fitness continuent de dispenser des cours à distance et de redoubler d'initiatives en tout genre, les conséquences de cette pandémie s'annoncent désastreuses pour une majorité d'entre eux.
"Je vais en subir les conséquences financières, c'est certain", a reconnu Mme Handford, qui ne fait pas payer pour ses vidéos en ligne.
Mais en attendant, "nous sommes un peu dans le même bateau. Je suis donc heureuse, même si j'en pâtis, si cela permet aux gens de bouger".


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