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C’est donc en cette année du cinquantième anniversaire de la reconstruction d’Agadir qu’a été initié dernièrement le « Forum Izouranes N’ougadir » qui se veut un espace de rencontres et d’échanges entre tous les anciens d’Agadir sans distinction.Le Forum se donne également pour mission la reconstitution de la mémoire collective et sa préservation ainsi que la valorisation du patrimoine culturel de la ville.
Depuis la catastrophe du 29 février 1960, la ville d’Agadir a été reconstruite et son espace urbain ne cesse de s’accroître. Mais force est de constater, non sans regret d’ailleurs, que la douleur des sinistrés, elle, a été oubliée, que le passé et le patrimoine de la ville ont été occultés et que les anciens d’Agadir ont été marginalisés et n’ont pas toujours eu leur mot à dire dans le processus de reconstruction de la ville martyre.
Que de fois n’a-t-on entendu dire ou lu quelque part qu’Agadir n’avait ni passé ni identité, voire que c’était une cité sans âme ! Mais les anciens habitants qui sont fiers de leur ville répondent à ces allégations que l’Histoire et l’âme d’une cité ne se résument pas à des murs et des bâtisses. Il est vrai qu’Agadir a été presque détruite par le terrible séisme du mois Ramadan 1380 de l’Hégire, mais, fort heureusement, son passé, sa mémoire et son identité sont portés par ses enfants et leurs descendants qu’ils soient musulmans, chrétiens ou juifs.
Le cinquantenaire de cette terrible tragédie est donc une opportunité que tous les Gadiris doivent saisir pour rendre hommage à leurs martyrs et recoller les morceaux de leur mémoire collective qu’ils doivent restaurer et garder précieusement pour la transmettre à tous les Gadiris résidents ou membres de la diaspora disséminées à travers le monde.
C’est aussi une occasion pour exprimer toute leur gratitude à la Nation, car il ne faut pas oublier que la reconstruction d’Agadir est l’œuvre d’un grand élan de solidarité de tout le peuple marocain.Il y a lieu de souligner également le rôle prédominant des FAR (Forces Armées Royales) dans les opérations de secours menées au lendemain du séisme sous la haute autorité de Feu Hassan II alors Prince Héritier. On n’oubliera jamais aussi les larmes de Feu Mohammed V devant l’ampleur de la catastrophe et l’on se souviendra toujours des paroles du défunt Souverain appelant à la reconstruction immédiate de la ville martyre dont celles-ci notamment : «Si le destin a décidé la destruction d’Agadir,sa reconstruction dépend de notre foi et de notre volonté» que l’on a gravées sur le Mur du souvenir juste en face de l’Hôtel de ville. On n’oubliera jamais également l’immense élan de solidarité internationale qu’a suscité cette terrible catastrophe. En effet, répondant à l’appel lancé par la Croix-Rouge internationale et les autorités marocaines,de nombreux pays amis, à travers le monde, ont porté secours au Maroc.
Désormais, les anciens sinistrés et enfants de sinistrés, qui sont les dépositaires de la mémoire d’Agadir, ont pour devoir de sauvegarder et perpétuer la mémoire identitaire et la spécificité de leur ville. Et c’est justement donc ce cadre-là que s’inscrit la création du «Forum Izouranes N’ougadir» qui a pour objectif de mener des actions citoyennes visant la réhabilitation de l’Histoire d’Agadir, la sauvegarde de sa mémoire et l’implication des enfants d’Agadir dans la vie de leur cité.
Le bureau du «Forum Izouranes N’ougadir», qui est présidé par Mohamed Bajalat, compte également parmi ses membres, Ahmed Kacimi (1er vice-président), Abdallah Arsalane (2e vice-président), Habib Sidinou (secrétaire général), Brahim Boutazloute (secrétaire-adjoint), Brahim Boughours (trésorier général), Brahim Hani (trésorier-adjoint), et comme assesseurs : Lahoucine Immel, Lahsen Roussafi, Mahjoub Nbou et Abdelghani Bouâïchi.
Des idées, les responsables de ce nouveau cadre associatif en ont plein la tête.En voici quelques-unes d’ailleurs : « Créer un espace de contacts et de dialogues entre tous les anciens d’Agadir; reconstituer la mémoire collective de la ville et de ses enfants; valoriser le patrimoine culturel de la ville; militer pour la reconsidération des sinistrés et de leur descendance; favoriser et intensifier les rencontres entre les anciens d’Agadir, d’ici et d’ailleurs, par une commémoration annuelle (le 2ème jour du mois de Ramadan) ; rendre hommage à tous les martyrs sans distinction de nationalité ou de religion; rendre hommage aux défunts Souverains Mohammed V et Hassan II; présenter une grande reconnaissance à la Nation marocaine et saluer le soutien des autres nations ; honorer le sens du sacrifice et de l’effort des Gadiris qui ont rebâti leur ville grâce à leur détermination et leur foi ; élargir la coopération, les rencontres et les échanges avec des villes qui ont connu le même drame; participer d’une manière concrète au projet de société de la ville en tant que partenaire privilégié, interlocuteur écouté et associé incontournable auprès des institutions élues, des administrations, des associations et autres représentations de la société civile; représenter la ville dans les événements et auprès des institutions internationales relevant de la thématique de l’identité multiple, de la mémoire, du patrimoine et de la reconstruction; recueillir les témoignages précieux des sinistrés encore en vie, réunir le maximum de photos,noter le maximum de noms de famille afin d’éditer un livre et créer un site Internet ; faire découvrir l’histoire d’Agadir depuis l’Antiquité».