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Après la fameuse et largement médiatisée cession de cinq lots municipaux contre le modique prix de 600 DH/m2 dans l'un des quartiers les plus huppés de la ville au profit de cinq personnes lors de la session d'octobre 2009, l'opinion publique souirie et marocaine commence enfin à prendre connaissance des contrats de bail dont ont fait l'objet plusieurs biens municipaux depuis quelques mois. Car l'actuel conflit au sein de la majorité Ferra a laissé paraître certains documents classés top secret depuis plusieurs mois.
A Essaouira, et avec l'actuel conseil présidé par Ferra, vous pouvez louer pour une durée de cinq ans renouvelable une villa faisant partie du patrimoine communal contre un loyer de 200 DH, tout en exerçant votre fonction de secrétaire général de la province et en occupant un domicile administratif. Voilà la teneur du contrat de bail signé par le deuxième vice-président du " maire " en mars 2010 au profit de l'ex-secrétaire général de la province.
L'autorisation d'occupation temporelle d'un espace public peut facilement prendre la forme d'un contrat de bail, parce que vous êtes propriétaire d'un restaurant faisant aussi partie des biens communaux et que vous voulez étendre vos activités sur les 400m2 avoisinants!! Vous pouvez même bénéficier d'un contrat de bail de dix ans renouvelables contre 600 DH seulement. Peu importe si le lot en question relève ou non du domaine maritime. Peu importe aussi si le signataire du contrat n'est habilité à signer que les documents relevant de l'urbanisme conformément au pouvoir conféré par le maire.
A Essaouira, vous pouvez facilement bénéficier d'un contrat de bail d'un bazar dans l'ancienne médina contre la modique somme de 250 DH, pour peu que vous soyez proche de l'un des vice-président du " maire ".
A Essaouira, on commence juste à prendre connaissance des multiples actes de bail qui, dans le fond, sont des actes de cession puisqu'ils sont renouvelables et transmissibles aux héritiers. On doit s'attendre au pire, car les archives secrètes commencent à émerger en surface vu la conjoncture.
"Jamais on n'a vu une telle insouciance dans la gestion des biens communaux, un vice-président a même parlé à la session d'octobre de la possibilité de vente aux enchères de biens municipaux! Comment peut-on concevoir un tel engouement pour la vente des biens de la ville de la part d'un conseil censé œuvrer pour la consolidation des biens et des recettes de la ville?", nous a déclaré un édile de l'opposition.
Sur la plage labellisée de la ville, plusieurs hôtels érigent leurs parasols sur des dizaines de mètres profitant ainsi d'un droit d'exploitation accordé par la municipalité. Alors que c'est la direction de l'équipement qui doit autoriser et encaisser les droits d'occupation, tout en contrôlant le respect des 50 mètres accordés. Plusieurs centaines de mètres relèvent actuellement du privé sur les deux kilomètres et demis labellisés Pavillon Bleu pour le plaisir de ceux qui payent en devise, et le malheur de la grande masse désormais entassée dans un espace réduit.
"J'ai peur de revenir un jour, et de retrouver un grand panneau à l'entrée de la ville avec comme annonce : Essaouira, une ville à vendre", déplore un Souiri.
Pourtant, tout s'explique par la misère politique pour ne pas dire intellectuelle de la majorité de ce conseil élu dont l'image a été ternie par plusieurs scandales. La dernière session d'octobre a prouvé le vrai niveau de l'actuelle majorité qui s'est donné la liberté et la fougue d'échanger des accusations au vu et au su de tout le monde.
Ferra, seul face à ses présumés alliés, a traité ses détracteurs d'hypocrites puisqu'ils ont changé de veste en l'espace de 24 heures. Pourtant, à croire ses propos, ils ont tous assisté à l'élaboration du budget 2011 et l'ordre du jour de la session. A l'autre bout de la salle, c'est un vice-président qui déclare refuser que quelqu'un pille des deniers publics à son insu ! Tandis qu'un troisième édile et président d'une commission, classe les édiles en trois catégories : une partie qui veut travailler mais qui n'a pas eu sa chance, une deuxième qui ne cherche que ses intérêts et le reste à l'encan.
Voilà une affaire judiciaire bien ficelée, appuyée par des témoignages en présence des autorités locales. Qu'en pensent la Cour des comptes et le ministère de tutelle?