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Essaouira aspire à se refaire une santé

Un plan pour l’amélioration de l’offre de soins. En attendant de voir venir ...


Abdelali Khallad
Samedi 28 Juillet 2018

Instabilité du personnel de santé affecté au niveau des services hospitaliers très sensibles et des établissements de santé primaire, non remplacement des départs en retraite et des décès ainsi que du personnel de suivi des malades de longue durée , déficit de 40 médecins généralistes et 80 infirmiers toutes catégories confondues  (35 centres de santé non médicalisés, manque d’infirmiers spécialisés et de techniciens ambulanciers, entre autres), installations techniques de l’ancien bâtiment de l’hôpital provincial vétustes et dégradées (certains menaçant ruine), réseau d’assainissement  de l’hôpital provincial non fonctionnel depuis 20 ans, nombre de bâtiments des établissements de santé primaire et des logements de fonction en situation de dégradation, plateau technique et parc ambulancier de l’hôpital provincial  anciens et vétustes, nombreux  centres de santé de rattachement RAMED nécessitant renforcement et renouvellement des équipements de diagnostic et de prise en charge médicale de proximité, stratégie mobile, certes structurée, mais ne répondant pas aux besoins pressants de la population rurale faute de moyens de mobilité et de logistique adaptés, entre autres.
 Voilà un constat objectif, réaliste et alarmant à la fois dressé par le personnel de la santé de la province d’Essaouira dans le cadre du plan stratégique   «Vision 2021 pour l’amélioration de l’offre de soins au niveau de la province d’Essaouira».
Une province qui compte 446976 habitants dont 200.000 Ramedistes, s’étend sur 6335 km2 (76.3% monde rural), avec une densité démographique de 72 h/km2, 50 communes classées INDH et 38 % comme taux d’analphabétisme.
 Les besoins en soins des populations de la province, selon ce constat toujours, sont de plus en plus spécifiques et particuliers. Ils sont à cet effet influencés par la transition démographique, épidémiologique et socioculturelle que connaît le Maroc. Des besoins exprimés souvent sous forme de réclamations ciblant la qualité d’accueil, les délais des rendez-vous, certains comportements inappropriés des professionnels de santé, les problèmes de séjour à l’hôpital (hébergement, restauration…), la disponibilité des médicaments et la continuité des services surtout en milieu rural.
Pour relever ces défis, le plan stratégique adopté  propose l’intervention à plusieurs niveaux, à commencer par le découpage du territoire sanitaire provincial en pôles d’excellence afin de faciliter l’accès aux  prestations sanitaires de routine et d'urgence, et ce en renforçant six unités  sanitaires (Ait Daoud, Tamanar, Smimou, Taftacht, Talmest et Akermoud) en personnel et équipements médicaux avec un bassin de desserte bien défini. Le plan prévoit aussi le réaménagement et la rénovation, de 48 établissements de soins de santé primaire, la construction et l’équipement de 3 « Dar Al Omouma »  à Tamanar, Ait Daoud et Smimou, la reconstruction et l’équipement de 3 maisons d’accouchement (Had dra,Tafatecht Bizdad), et la construction de 6 logements d’astreinte dans le cadre du programme du lutte contre les disparités sociales et territoriales.
S’agissant du centre hospitalier provincial Sidi Mohammed Ben Abdellah, le programme prévoit la finalisation des travaux d’extension de l’hôpital d’ici décembre 2018, l’aménagement des voiries  suite à la mise à niveau du réseau d’assainissement, et le lancement d’une contre-expertise sur la conformité de l’ancien bâtiment de l’hôpital. Quant aux travaux de construction de l’hôpital de proximité de Tamanar, ils seront achevés en 2018/2019.
Pour remédier au déficit en matériaux, véhicules et logistiques, la vision 2021 prévoit, dans le cadre du programme de lutte contre les disparités sociales et territoriales, l’acquisition de matériels médico-techniques pour ESSPR et maisons d’accouchement d’un coût de 7 millions de dirhams, l’équipement de 3 « Dar Al Omouma », l’acquisition de 5 véhicules tout-terrain. Le ministère de la Santé publique, pour sa part, prendra en charge l’équipement du CHP d’Essaouira (45 MDH) et l’hôpital de proximité de Tamanar (20MDH). Quant au programme de l’INDH et au Fonds de développement régional, ils financeront l’acquisition du matériel et des équipements médico- hospitaliers et techniques pour le département mère enfant et le laboratoire d’un montant de 2 millions de dirhams,  ainsi que l’acquisition de deux ambulances.
Selon Khalid Sniter, délégué du ministère à Essaouira, le plan de mise à niveau envisage la mise à jour des parcours de soins, la programmation des sessions de formation et de sensibilisation sur l’éthique professionnelle et les habilités d’aide et de communication, le renforcement de la régulation médicale au niveau provincial  et de la coordination entre le RESSP et l’hôpital provincial, le renforcement de la traçabilité de la gestion des médicaments , et l’organisation de campagnes médicales ciblées afin de répondre à la demande grandissante dans certaines spécialités.
Selon Docteur Sniter, l’amélioration de l’offre des soins au niveau provincial ainsi que de l’accessibilité de la population desservie aux paniers des soins prodigués, est tributaire du niveau de compétence managériale adapté, de la disponibilité des ressources humaines qualifiées et de l’appui de tous les partenaires.
Quant au problème d’absentéisme de certains médecins, spécialistes et généralistes surtout dans certains centres de soins de proximité (Ait Daoud à titre d’exemple), le délégué provincial a affirmé avoir réglé les cas soulevés. 3 médecins ont été à cet effet démis de leur fonction tandis que les mesures administratives requises sont à chaque fois prises dans le cadre d’une gestion responsable et efficiente.
Pour les délais des rendez-vous qui font objet de réclamations des citoyens à travers le Royaume, Mohammed Kawkab, directeur du CHP Sidi Mohammed Ben Abdellah  a souligné qu’ils ont connu une nette amélioration. D’après notre interlocuteur, les délais varient entre 0 jour (gastro et pneumo par exemple) et deux mois et demi au maximum. Ainsi, le  délai des rendez-vous pour les analyses médicales est spectaculairement passé de trois mois à quinze jours.
En attendant la mise en service du nouveau bloc technique, les ressources humaines restent le premier souci du secteur de la santé publique. Une contrainte majeure qui nécessite l’adhésion des différents intervenants, les conseils élus et la société civile notamment (exemple de la commune rurale de Lamzilat qui  a recruté une infirmière diplômée d’Etat). La création d’une association des amis du CHP Sidi Mohammed Ben Abdellah serait d’un grand appui à cette structure provinciale.


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