Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

Envolée des prix de l’énergie à l’échelle internationale


Alain Bouithy
Mardi 26 Octobre 2021

Si elle se maintient, cette tendance alimenterait un déplacement de la croissance économique des pays importateurs d’énergie vers les pays exportateurs

Les prix de l’énergie ont grimpé en flèche au troisième trimestre de 2021, annonce un nouveau rapport du Commodity Markets Outlook. Ils « devraient en moyenne s'établir en 2021 à un niveau supérieur de plus de 80 % à celui enregistré l’année dernière », souligne le document publié par la Banque mondiale.

Dans un marché de l’énergie marqué par une offre limitée, les prix se maintiendront à des niveaux élevés en 2022, prévient l’institution de Bretton Woods affirmant toutefois qu’ils devraient s’orienter à la baisse au second semestre, à la faveur d’une offre moins limitée.

Dans son rapport, rendu public récemment, la Banque mondiale fait état de ce que les prix de certaines matières premières ont atteint voire dépassé les pics historiques de 2011. En effet, dans un contexte marqué par une offre limitée et par le rebond de la demande d’électricité, «les cours du gaz naturel et du charbon se sont notamment envolés à des niveaux records », constate ledit rapport assurant toutefois qu’ils devraient diminuer en 2022, sous l’effet du relâchement de la demande et de la progression de l’offre.

Mais en raison du niveau très faible des stocks et des problèmes persistants d'approvisionnement, il n’est pas exclu que d’autres flambées des prix se produire à court terme, craint la Banque mondiale.

Selon les projections des analystes de l’institution internationale, les cours du pétrole brut (moyenne du Brent, du WTI et du Dubaï) devraient de son côté ressortir en moyenne à 70 dollars en 2021,soit une hausse de 70 %.

Sachant que la demande de pétrole devrait se renforcer pour renouer avec les niveaux d’avant la pandémie, le rapport du Commodity Markets Outlook estime qu’ils devraient atteindre 74 dollars le baril en 2022. Il sied de relever que « le recours au pétrole brut comme alternative au gaz naturel est le principal facteur qui pourrait induire une hausse de la demande plus forte qu’anticipé », relève la Banque mondiale de même source.

La flambée des prix de l’énergie n’est pas sans conséquence sur les économies, d’autant plus que la hausse de ceux-ci pourrait commencer à peser sur la croissance mondiale, au détriment de la demande.

Dans son rapport, l’institution internationale estime que l’évolution des cours de l’énergie va accroître « les pressions inflationnistes mondiales et pourrait alimenter un déplacement de la croissance économique des pays importateurs d’énergie vers les pays exportateurs ».

En effet, comme le relève Ayhan Kose, directeur du département Perspectives de la Banque mondiale, « la montée des prix de l’énergie alimente considérablement le risque inflationniste à court terme et cette tendance, si elle se maintient, pourrait également peser sur la croissance dans les pays importateurs d’énergie ».

La remontée des cours des produits de base s’avérant plus prononcée que prévu, « la récente volatilité des prix pourrait compliquer les choix de politiques publiques à l’heure où les pays se relèvent de la récession mondiale qui a sévi l’année dernière », explique-t-il.

Après de fortes hausses cette année, les cours des produits non énergétiques tels que les matières premières agricoles et les métaux devraient pour leur part baisser l’an prochain. En effet, après une remontée estimée à 48 % en 2021, les cours des métaux devraient fléchir de 5 % en 2022, sur fond de ralentissement de la croissance mondiale et de résolution des problèmes d’approvisionnement, soutiennent les analystes.

Pour leur part, « les prix agricoles, pour lesquels les prévisions indiquent une hausse de 22 % en 2021, devraient diminuer légèrement l’année prochaine lorsque les conditions de l’offre s’amélioreront et que les prix de l’énergie se stabiliseront », selon la Banque mondiale.

Enfin, il est bon de savoir que « la hausse des cours des denrées, ainsi que la récente flambée des coûts de l’énergie, font monter l’inflation des prix alimentaires et soulèvent des inquiétudes pour la sécurité alimentaire dans plusieurs économies en développement », souligne le rapport.

Quelles qu’en soient les prévisions des analystes, le rapport du Commodity Markets Outlook prend le soin de préciser que toutes ces projections sont sujettes à d’importants aléas. Il fait notamment allusion aux conditions météorologiques défavorables, à la reprise post-COVID inégale, à la menace de nouvelles vagues épidémiques, aux perturbations dans les chaînes d’approvisionnement ou encore à la politiques environnementales. 


Lu 1141 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | High-tech | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP











Flux RSS
p