Entretien avec Rabia Echahed, présidente de l’Association Bassamat Chaouia Ouardigha et présidente du Festival international des arts plastiques de Settat

Le développement de la création devient une nécessité


Propos recueillis par ABDELLAH CHEIKH
Mercredi 22 Juillet 2009

Entretien avec Rabia Echahed, présidente de l’Association Bassamat Chaouia Ouardigha et présidente du Festival international des arts plastiques de Settat
Dans le cadre de ses activités socioculturelles, l’Association Bassamat Chaouia Ouardigha des arts plastiques organise la 7ème édition du Festival international des arts plastiques du 23 au 30 juillet 2009 à la Kasbah Ismailia.
Rabia Echahed, présidente de l’Association Bassamat Chaouia Ouardigha, rumine une foule de projets et se livre à cœur ouvert en évoquant sa passion pour la créativité, le développement et la citoyenneté.


Libé : Quels sont les moments forts de la 7ème édition du Festival international des arts plastiques organisée sous le signe “Settat, carrefour des arts du monde” ?

Rabia Echahed : Tout d’abord, j’aimerai bien souligner que cette nouvelle édition est organisée dans le cadre d’un partenariat participatif avec la Wilaya de la Région Chaouia Ouardigha , le ministère de la Culture, la CDG, le Conseil municipal et le Centre régional de l’investissement. Il s’agit d’une tradition annuelle qui contribue à la promotion et au développement des arts au Maroc, tout en mettant en avant la diversité et la qualité. Cette année, on a concocté un programme d’animation très diversifié comportant les volets suivants : Exposition collective des artistes marocains et étrangers venus de 12 pays, Fantasia, salons de design d’objet et de céramique, soirée musicale animée par Hadj Younes, Fatima Ezahra Lahlou, Mariya Naciri et Shemes Al Assil, ateliers de gravure et de sculpture, projection d’un film intitulé«  Settat, carrefour des arts du monde », soirée animée par Gnaoua et Dakka Marakechi, table ronde autour du thème « Les arts et métiers  » assurée par Michel Barbault et Amina Maslouhi, table ronde autour du thème « Les arts plastiques dans le monde arabe  » présentée par Zahra Ziraoui, soirée poétique avec la participation de Adnan Yassine, Hassan Nejmi, Malika Alassimi, Aït Ouarham, Salah Alouadii, Loubna Manouzi, Najib Khoudari, Echahed Abdelilah, Rabaoui, Mohammed El Anaz, hommage rendu aux artistes Mohammed Melihi, Mohammed Hamidi, Abderrahmane Rahoule, Abdeljaouad Gharmili, ainsi à la gérante de la Galerie Alif Ba Rabia Aroussi, fresques en plein air, artistes à l’oeuvre à la place dédiée à la mémoire de Chaibia, soirée soufie avec le groupe de Abdlilah et la troupe Hachimi pour Essamaa et Al Amdah, carnaval artistique sillonnant toutes les artères de la ville, soirée de clôture marquée par la remise des prix.
C’est dans l’esprit des orientations et des objectifs de l’INDH, que notre Association a axé son plan d’action sur des activités d’ordre socioculturel qui jouent, sans aucun doute, un rôle
pionnier dans l’émergence d’une nouvelle vie citoyenne. Face à ce grand chantier de développement humain, nous sommes persuadés que le développement de la création au service de la société devient une nécessité, c’est l’éclaireur du développement humain qui vise la lutte contre la frustration et l’exclusion sociale.

Comment peut-on mener à bien ce chantier à caractère socioculturel ?

Le succès de cette initiative nécessite la mobilisation de toutes les compétences et potentialités du pays ainsi que toutes les opportunités qui s’offrent à cette édition. C’est dans ce cadre que l’intérêt pour la mise en œuvre d’une approche basée sur le concept de concertation et de partenariat de l’ensemble des intervenants dans l’INDH. C’est là où la valorisation et la mise à niveau des compétences prennent tout leur sens. La composante sociale du développement durable va de la mise en oeuvre de la socialisation au renforcement de l’identité des êtres humains dans la diversité.

L’élaboration d’événements artistiques de ce genre suppose certainement un travail énorme. Quels doivent être les ambitions, voire les aléas de l’élaboration d’un tel programme ?

Notre festival dans sa 7ème édition table sur les arts et les métiers selon des rencontres plurielles qui permettent un plein épanouissement de nos futures générations dont le souci majeur est de préparer aux différents métiers artistiques grâce à un cycle pluridisciplinaire axé sur les cycles techniques et artistiques qui sont à la fois théoriques et pratiques. A ce propos, je tiens à remercier vivement tous les acteurs, artistes et organismes privés et publiques, pour leur soutien potentiel et leur contribution judicieuse à la réussite de cette manifestation artistique ciblant les futures générations et tous les partisans de la beauté et de la coexistence. 

Quel est l’enjeu de ce projet citoyen ?

Il est à noter que cette édition se veut une manifestation artistique et pédagogique pour informer le public sur les carrières artistiques opérationnelles, tout en présentant une rétrospective des travaux à la foi didactiques et professionnels réalisés par un parterre distingué des jeunes bien encadrés, et ce afin d’atteindre les objectifs suivants : Informer les intéressés sur les filières artistiques et les débouchés des formations d’ordre créatif, encourager les futurs artistes à communiquer, échanger leurs expériences et comparer leurs démarches et projets personnels, penser la créativité comme élément de dynamique professionnelle à développer et à considérer comme un inévitable levier de développement humain.

Quel regard portez- vous sur le secteur des arts et métiers au Maroc, sa réalité et ses enjeux ?

Le secteur des arts et métiers au Maroc vient d`être érigé en pôle dans le but de lui conférer davantage d`efficacité, de consolider ses acquis et lui assurer une plus grande harmonie en vue de relever les défis de la compétitivité et d`être au diapason des changements que connaissent les Nouvelles technologies de l`information et de la communication. Dans ce cadre, la formation en arts appliqués, toutes tendances confondues, permet de s’orienter vers les domaines de la vie contemporaine.
Par la diversité de ces arts fonctionnels et leurs débouchés multiples, le Festival se donne pour mission de former les jeunes créateurs dans leurs actes et pratiques professionnelles, orientés vers un environnement culturel, technologique et visuel. Il s’agit d’une initiative riche et originale qui témoigne de la diversité créative et qui donne à voir des productions artistiques interdisciplinaires : Design d’objet, design d’intérieur, céramique, sculpture, installation, performance, art vidéo, estampes, tapisserie, orfèvrerie, vitrail, métallurgie, calligraphie,photographie artistique…etc. Ainsi, cette confrontation contribuera-t-elle sans doute à promouvoir les potentialités de jeunes créateurs et l’expression imaginative des artistes invités. A ce titre, je voudrais bien saluer chaleureusement le comité d’organisation qui ne ménage aucun effort pour assurer le bon déroulement de cet événement artistique et instaurer les valeurs sûres de solidarité, de retrouvaille et d’échange. Reste à dire que le génie ne réside pas dans le fait de produire une œuvre de tel ou tel style mais dans l’art de convaincre, de séduire l’interlocuteur qu’est le grand public. Pour notre part, l’objectif ce ne sont pas les manifestations artistiques elles-mêmes, mais l’éveil du goût artistique chez le public, l’invitation à la méditation et à la réflexion.


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