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Entretien avec Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la FDT : «Nous n'accepterons pas de dialogue en dehors d’une méthodologie consensuelle»


Larbi Bouhamida
Samedi 1 Mai 2010

Entretien avec Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la FDT : «Nous n'accepterons pas de dialogue en dehors d’une méthodologie consensuelle»
 Libé : La classe ouvrière célèbre le 1er Mai 2010 au moment où la situation sociale connaît une certaine tension qui a donné lieu à de nombreuses grèves.

Abderrahmane Azzouzi : Nous célébrons cette année dans un contexte marqué par notre inquiétude au sujet  de la situation sociale de larges franges de la société marocaine. Laquelle situation n’a eu de cesse de se détériorer  en raison des  hausses successives et vertigineuses des prix des produits de première nécessité et des services de base, et ce depuis  2008.
Cette année est marquée également par le non-respect des règles et de la méthodologie du dialogue social par le gouvernement comme cela a été convenu lors du dernier round, et par l'annonce unilatérale de certaines mesures qui n’avaient pas fait objet de consensus.
Le round actuel enregistre lui aussi du retard ; il est encore au stade de consultations répétitives, ce qui  nuit à l’institutionnalisation du dialogue social et aux  intérêts de la classe ouvrière.
La célébration du 1er Mai 2010 est marquée  également par les conséquences des élections législatives, communales et professionnelles, donnant lieu à un manque de confiance du citoyen dans les institutions, ce qui exige une  nouvelle génération de réformes constitutionnelles, politiques et institutionnelles.
A défaut d’un dialogue sectoriel, et en raison du retard enregistré au niveau de celui central, le non aboutissement des points inscrits à l’ordre du jour de la session précédente et le non-respect du gouvernement de ses engagements, il est tout à fait naturel que le champ syndical connaît autant d’actions de protestation. Le 1er Mai de cette année sera une occasion à la fois de célébration et de protestation. 

Quelles sont les questions auxquelles, selon vous, le gouvernent doit répondre?

 A la FDT, nos divergences avec le gouvernement  portent sur l’approche à mener le dialogue social. Nous appelons à un accord sur une méthodologie de travail  efficace, la détermination  d’un temps limite pour les négociations, en évitant  toute annonce  unilatérale des mesures prises. De même  que  les points d'accord et de désaccord doivent être annoncés à l'opinion publique. L’on doit également mettre les médias publics à la disposition  des centrales syndicales. Le dialogue social est censé être un levier de développement économique et social et un facteur d’encouragement à l'investissement, à la stabilité d'emploi  et à l’amélioration des conditions de travail.
Concernant les questions urgentes, nous demandons au gouvernement la révision  et l’amélioration du système des salaires et l’application de l’échelle mobile; l’adoption d'une promotion exceptionnelle pour l’ensemble des fonctionnaires  qui répondent aux conditions requises depuis 2003 et la révision du système de promotion, de notation, d’évaluation et de formation.
Nous demandons également  l’adoption d’une réforme équitable du régime fiscal ; le respect effectif de la liberté syndicale dans les secteurs public et privé, les institutions publiques avec la ratification de la Convention 87 de l'OIT relative à la protection du droit syndical et l'abrogation de l'article 288 du Code pénal. Nos revendications portent aussi sur l’activation de la décision de créer une caisse d’indemnisation pour perte d'emploi, l’ouverture d’un dialogue sectoriel ; l’exécution  des décisions de justice, entre autres.

Votre centrale est l’unique  syndicat qui dispose d’un Groupe à la Chambre des conseillers. Quelle sont les contributions  du Groupe fédéral au sein de cette institution?

Le Groupe fédéral, à travers plusieurs initiatives au sein de la Chambre des conseillers, est parvenu à faire valoir et défendre les acquis et droits de la classe ouvrière.
 Il faut se rappeler notre rejet de la loi de Finances de 2010 qui manque d’actions politiques permettant de réduire les disparités sociales et de combattre l'économie de rente, la corruption et l'évasion fiscale et de favoriser la création de richesses .
Une loi en mesure d'améliorer la situation des couches défavorisées, et de renforcer la demande intérieure pour la protection de l'entreprise nationale dont toutes ses composantes.
Dans ce contexte, il faut rappeler  l’amendement proposé par le Groupe fédéral de créer un impôt sur la fortune en tant que mécanisme parmi d’autres  qui font que les riches contribuent eux aussi à l'effort collectif pour réduire les inégalités sociales et les déséquilibres; mais malheureusement, cet amendement a été rejeté par le gouvernement.


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