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Entre deux révolutions, des demi-finales comme une bouffée d’ air

Ligue des champions


Libé
Dimanche 25 Avril 2021

Après avoir résisté au séisme de l’éphémère Super Ligue, la Ligue des champions reprend mardi avec des demi-finales alléchantes, mais sa situation reste fragile en dehors des terrains, à cause du nouveau format attendu en 2024, qui peine à convaincre. Le calme après la tempête ? Pas vraiment. L’abandon express de la Super Ligue, tournoi privé et quasi fermé,soutenu par douze grands clubs comme le Real Madrid et la Juventus, a constitué une victoire pour les instances, joueurs et supporters qui l’ont dénoncée.

Aujourd’hui, l’UEFA s’attelle à “rebâtir l’unité” d’une Europe du foot morcelée comme jamais, comme l’a indiqué son président Aleksander Ceferin. Avec les affiches Real Madrid-Chelsea (mardi) et PSG-Manchester City (mercredi), le dirigeants lovène a de quoi réunir tout le monde autour de sa télévision, tant ces demi-finales aller, à huis clos, s’annoncent indécises. Mais les murmures en coulisses menacent de gâcher le spectacle: cette fois, c’est le modèle qui doit redonner un coup de jeune à la prestigieuse compétition qui pose question. La refonte du format de la C1, adoptée lundi, doit modifier en profondeur la Ligue des champions à partir de 2024, avec quatre équipes supplémentaires (36 au total contre 32 actuellement) et,surtout, une première phase révolutionnée - un mini-championnat de dix rencontres par équipe doit se substituer à l’actuel format avec 8 poules et six matches par club.

“De plus en plus de matches, et personne ne pense à nous, joueurs ? Le nouveau format de la C1, c’est le moindre des maux comparé à la Super Ligue”, a écrit sur Twitter le milieu de Manchester City Ilkay Gündogan. Des supporters ont aussi critiqué ce format inspiré des tournois d’échecs, qui rappelle le mantra de la Super Ligue, “jouer plus pour gagner plus”. “Il y a une demande latente de voir les meilleurs joueurs jouer les uns contre les autres. La logique commerciale de créer plus de ces matches ne va pas disparaître (avec l’abandon de la Super Ligue)”, a estimé auprès de l’AFP l’économiste du sport Stefan Szymanski. Quant à l’entraîneur de Manchester City Pep Guardiola, il a ironisé: “Peut-être devons nous demander à l’UEFA et à la FIFA de prolonger l’année. Peut-être que nous pourrions avoir 400 jours par an.” Sur le terrain, la parenthèse sportive à venir offre une bouffée d’oxygène à des acteurs qui n’ont pas fini de s’écharper... d’autant que le projet de Super Ligue n’est pas mort, selon le Real Madrid. Le président du club merengue Florentino Perez n’a pas rendu les armes, contrairement à Chelsea et Manchester City, autres clubs mutins, qui se sont rétractés: “Je n’ai jamais vu une telle agressivité (des instances). On aurait dit qu’on voulait tuer le football. Alors qu’on essayait simplement de le sauver”, a assuré le dirigeant à la radio espagnole Cadena Ser. Si l’UEFA n’a prononcé vendredi aucune sanction pour les clubs frondeurs,Ceferin a menacé d’exclure ceux qui n’ont toujours pas renoncé au projet (Real, Barça, Juventus), rappelant samedi dans un entretien au Daily Mail qu’il y avait “une grosse différence” entre les clubs anglais, “les trois autres qui ont suivi (Inter Milan, AC Milan, Atlético Madrid) et ceux qui pensent que la Terre est plate et que la Super Ligue existe encore”.

“Nous avons droit de jouer la Ligue des champions, et nous allons la jouer. (Ces sanctions), c’est une histoire absurde”, a réagi l’entraîneur madrilène Zinédine Zidane. Le technicien, trois fois vainqueur de la compétition comme entraîneur avec le Real entre 2016 et 2018, a d’autres casse-tête à gérer, notamment la gestion des nombreuses absences, même si Eden Hazard, passé par Chelsea, devrait bien être de la fête. En face, l’entraîneur Thomas Tuchel, arrivé chez les “Blues” en janvier après avoir été débarqué du Paris SG, a fait du club anglais une forteresse: il n’a perdu que deux fois en 21 rencontres.

Avec leurs effectifs pléthoriques, le PSG et Manchester City apparaissent comme les prétendants les mieux armés pour triompher lors de la finale à Istanbul le 29 mai. Les Parisiens, pour la première fois depuis plusieurs mois, n’ont presque plus personne à l’infirmerie. Pour eux, c’est lemoment de briller, avant de basculer vers un avenir incertain.


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