LibéEco








Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

EURO 2021: Comment la Squadra s'est réinventée pour redevenir elle-même

Jeudi 8 Juillet 2021

Du cauchemar du Mondial-2018 suivi à la télévision au rêve inespéré d'une finale de l'Euro sur la pelouse de Wembley, dimanche prochain, l'Italie a dû se réinventer en changeant de jeu et d'état d'esprit pour... redevenir ce qu'elle était.

Sur le terrain, c'est un dur, Leonardo Bonucci. Mais après la qualification acquise aux tirs au but contre l'Espagne (1-1 a.p., 4-2 aux t.a.b.) mardi, le défenseur italien aux 108 sélections n'a pu retenir quelques larmes.

"Ce sont des larmes de joie, parce que ça a été très dur. Mais le coeur de l'Italie ne lâche jamais. On est en finale. On devra mettre la même volonté, les mêmes sacrifices pour ramener ce qui manque à l'Italie depuis 50 ans" et le sacre européen de 1968, a souligné le défenseur de la Juventus.

"On ne s'arrête plus", clamait en écho, mercredi, la Gazzetta dello Sport, au diapason d'une Italie qui se pince pour y croire.

Partout dans le pays, la nuit a pris des allures de fête. Des drapeaux agités Piazza del Popolo à Rome comme dans les rues de Milan ou de Turin; des coups de klaxons par centaines, des fumigènes et des "Forza Italia".

La joie des tifosi est à la hauteur de la déception vécue il y a trois ans et demi quand la Nazionale avait manqué sa qualification pour le Mondial-2018, une première depuis 60 ans. Triste, sans idées, sans buteur, elle avait buté en barrages de qualification contre la Suède.

Le légendaire Gianluigi Buffon, privé d'un sixième Mondial (cela aurait été un record), avait raccroché les gants en équipe nationale et le sélectionneur Gian Piero Ventura était parti sous les lazzi.

C'est sur ce champ de ruines que Roberto Mancini est arrivé en mai 2018. Il a mis dans la reconstruction de l'enthousiasme, des idées neuves et de nouvelles têtes mais s'est aussi employé à réparer le moral des cadres.

"La façon dont il a réussi à entrer dans le coeur de tout le monde en peu de temps m'a étonné", expliquait le capitaine Giorgio Chiellini juste avant l'Euro. "C'est un homme de peu de mots, mais il a créé un beau groupe (...). Avec une grande sérénité, il transmet du calme et de la confiance."

Battue par la France (1-3) début juin 2018 puis le Portugal (0-1) en septembre, l'Italie perd deux de ses cinq premiers matches avec Mancini, mais le fond a déjà changé.

Fini le traditionnel accent mis sur la défense, Mancini apporte de l'air frais en basant son jeu sur la possession de balle et la construction au milieu, autour de Jorginho et Verratti, avec l'ambition du mouvement permanent et de l'attaque.

Cette révolution, au pays du "catenaccio", porte ses fruits: dix victoires en dix matches pour s'inviter à l'Euro puis une qualification pour le carré final de la Ligue des nations (en octobre prochain).

Irrésistible, y compris pendant cet Euro, l'Italie a enchaîné contre l'Espagne un 33e match sans défaite (27 victoires, 6 nuls)! Mancini a battu un record italien datant de plus de 80 ans et lorgne désormais le record mondial, détenu par l'Espagne (35).

Mais au-delà du jeu, le "Mancio" a su créer une vraie âme: et quand l'Italie souffre, comme contre l'Autriche (2-1 a.p.) en huitième et surtout mardi contre une Espagne dominatrice, qui a confisqué le ballon, il lui reste une combativité et une solidarité indéniables.

Loin de se limiter à onze titulaires, il a constitué un groupe large (77 convoqués en 3 ans et 35 joueurs lancés par ses soins) où beaucoup ont eu leur chance.

Pour certains comme Emerson et Federico Bernardeschi, sur le terrain mardi, la sélection a souvent été une bouée de sauvetage quand ils jouaient peu en club.

Par sa solidité et sa rage de ne pas perdre, cette équipe d'Italie s'inscrit dans les pas de celles de 1982 ou 2006, devenues championnes du monde avec une grande cohésion.

"Nous ne sommes pas les plus forts, mais on n'a peur de personne", résume le vice-directeur de la Gazzetta dello sport Andrea Di Caro. "Bien sûr, maintenant on veut gagner cet Euro, mais le résultat de dimanche n'y changera rien: cela a été notre Euro, celui de la renaissance."

 


Libé

Lu 671 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Actualité | Dossiers du weekend | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile







L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30          

Inscription à la newsletter