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Driss Lachguar : Nous devons nous orienter vers l'avenir par un dialogue démocratique sérieux en vue de rendre justice aux femmes marocaines et parvenir ainsi à la pleine égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes

La séance d’ ouverture du VIIIème Congrès national de l’OSFI s ’ est déroulée dans un climat aussi serein que convivial


​Mourad Tabet
Dimanche 9 Octobre 2022

Driss Lachguar : Nous devons nous orienter vers l'avenir par un dialogue démocratique sérieux en vue de rendre justice aux femmes marocaines et parvenir ainsi à la pleine égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes
Dans un chapiteau orné de couleur rose (symbole de l’USFP) et pratiquement archicomble, le VIIIème Congrès de l’Organisation socialiste des femmes ittihadies (OSFI) s’est ouvert sous la présidence du Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, et en présence notamment du président du Conseil national du parti, Habib El Malki, des membres du Bureau politique, de représentants de partis amis (Colombie, Espagne, RDC, Angola, Brésil, Tunisie, Libye…), ainsi que de représentants d’organisations marocaines (OMDH, les secteurs féminins des partis de l’Istiqlal et du PPS…).

«Ce Congrès n'est pas un moment organisationnel uniquement, mais plutôt  un moment éminemment politique, surtout après les orientations Royales concernant les droits des femmes », a tenu à préciser Driss Lachguar lors de son discours prononcé en l’occasion et ponctué par plusieurs salves d’applaudissements.

Selon le dirigeant ittihadi, ce qui donne au Congrès de l’OSFI une valeur symbolique forte, c’est qu’il se tient à quelques jours de la célébration de la Journée nationale de la femme.

Le Premier secrétaire a mis l’accent sur une vérité que personne ne peut nier, à savoir que les femmes marocaines ont combattu pour l’indépendance du pays et l’édification d’un Etat de droit et d’une démocratie réelle.

«Je tiens à saluer toutes les femmes qui ont lutté pour l'indépendance de ce pays, défendu la liberté, combattu l'injustice et réclamé la démocratie», a-t-il mis en avant. Et de préciser : «Nous sommes reconnaissants envers les femmes pionnières des années 90 qui ont lutté pour l'égalité, l'équité, la participation aux postes de décision».

Il a également souligné que les femmes ont beaucoup lutté et se sont battues dans le passé pour une réforme du Code du statut personnel, tout en rappelant le processus douloureux de cette réforme et qui a abouti au début du troisième millénaire à l’adoption du Code de la famille.

«Ce pour quoi nous avons lutté a été instrumentalisé par des opposants pour diffuser des infox et proférer des accusations allant jusqu’à l’apostasie, mais, grâce à l'intelligence du peuple marocain, cette manœuvre est tombée à l’eau et c’est la lecture éclairée de la religion qui s’est imposée», a assuré le dirigeant de l’USFP, tout en affirmant qu’il est grand temps de procéder à une révision en profondeur des dispositions du Code de la famille afin qu’il soit en phase avec les mutations profondes qu’a connues la société marocaine, ainsi que la structure de la famille.

«Les affaires traitées par les tribunaux ont révélé un certain nombre de lacunes dans cette loi», a-t-il mis en exergue avant d’enchaîner : «Notre lutte a toujours été civile et politique pour les droits des femmes, et elle a réalisé des acquis importants, mais cela reste en deçà de nos aspirations».

«Le dernier discours Royal a appelé à l'ouverture d'un dialogue sérieux entre toutes les forces marocaines, ce qui exige que ce dossier soit traité avec beaucoup de maturité et de sagesse », a fait savoir le Premier secrétaire de l’USFP qui se référait au discours de S.M le Roi Mohammed VI, à l’occasion de la Fête du Trône (discours du 30 juillet 2022), dans lequel le Souverain avait appelé à l’opérationnalisation des institutions constitutionnelles concernées par les droits de la famille et de la femme et recommandé la mise à jour des dispositions et des législations nationales dédiées à la promotion de ces droits.

«Nous devons nous orienter vers l'avenir via un dialogue démocratique sérieux en vue de rendre justice aux femmes marocaines et parvenir ainsi à la pleine égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes», a-t-il soutenu, tout en appelant l’OSFI à défendre les droits économiques et sociaux des femmes.

Il a souligné que les femmes ont souffert davantage des effets négatifs de la crise sanitaire du Covid-19 aussi bien sur le plan économique que sur le plan social, en particulier celles vivant en milieu rural.
«J'invite les congressistes à réfléchir sur les conditions des travailleuses dans le domaine agricole et des travailleuses domestiques ainsi que sur les groupes vulnérables, les veuves et les femmes divorcées», a affirmé le dirigeant ittihadi.

Il y a lieu de rappeler que Driss Lachguar avait déjà assuré, dans «la plateforme d’orientation pour l’encadrement du dialogue ittihadi concernant la conjoncture actuelle» (élaborée en 2020 en pleine crise sanitaire du Covid-19), que la protection des femmes et l’amélioration de leurs conditions sont au cœur du projet de développement de l’USFP. « Il n'y a pas d'autre solution que de vivre notre temps et d'avancer vers l'avenir avec la pleine contribution des femmes, qui devraient figurer à la tête des priorités du nouveau modèle de développement, car elles sont - comme le prouvent les expériences des pays démocratiques développés - un acteur clé de la construction démocratique, du développement et du progrès de la société », lit-on dans ce document.

Dans son discours d’ouverture du 8ème Congrès de l’OSFI tenu au Complexe Moulay Rachid de la jeunesse de de l'enfance de Bouznika, Driss Lachguar a tiré la sonnette d’alarme sur le calvaire des femmes sahraouies séquestrées dans les camps de la misère à Tindouf en Algérie. En ce sens, Driss Lachguar a affirmé que les femmes ittihadies doivent exprimer leur total soutien «à leurs sœurs sahraouies détenues à Tindouf» qui vivent sous le joug de l'oppression et sous le poids de la misère.
Notre lutte a toujours été civile et politique pour les droits des femmes, et elle a réalisé des acquis importants, mais qui restent en deçà de nos aspirations
Le dirigeant socialiste a souligné «la nécessité de la solidarité et de la lutte pour libérer ces femmes détenues à Tindouf et défendre leur droit à une vie digne».

Cette position claire de l’USFP s’inscrit, d’après Driss Lachguar, dans le droit-fil des valeurs universelles auxquelles s’attache le parti de la Rose et sa lutte en tant que parti de gauche et progressiste, pour défendre les femmes du monde entier qui sont touchées par l'oppression et l’injustice, notamment les femmes palestiniennes et iraniennes. «Ce sont ces femmes qui ont le plus besoin de soutien et de solidarité. Et vous voyez récemment ce qui est arrivé aux femmes iraniennes. Je vous invite à exprimer votre totale solidarité avec les femmes en Iran et leur lutte pour la liberté, la dignité et l'égalité. De cette tribune, nous déclarons notre solidarité avec tous les mouvements des femmes dans le monde qui aspirent à la liberté », a-t-il soutenu.

Pour sa part, Khadouj Slassi, secrétaire nationale de l'OSFI, a souligné dans son allocution que les congrès des femmes ittiahdies «ne sont pas seulement des moments organisationnels, mais aussi des moments de réflexion, de critique, de questionnements, de renouvellement de visions et d'orientations vers l'avenir». Et d’ajouter : «Aujourd'hui, nous renouvelons l'engagement et annonçons notre attachement à nos principes modernistes et démocratiques pour défendre les droits de la femme marocaine».
A rappeler que le VIIIème Congrès de l’OSFI est placé sous le slogan  «Emancipation, Egalité et Justice». «Le choix de ce slogan n’est pas fortuit, ni au niveau de ses concepts, ni celui de leur agencement», a tenu à préciser Khadouj Slassi.

Selon elle, ce slogan condense l’imbrication entre le politique et les droits humains, d’une part, et entre l’économique et le culturel, d’autre part, ce qui prouve «notre vision féministe intégrée» et «l’approche composite et multidimensionnelle que nous avons toujours adoptée dans le traitement des questions des femmes et dans la proposition des solutions ». Et de préciser : «Notre combat aujourd'hui est un combat juridique, politique, économique et culturel; un combat de la société tout entière ».

Plusieurs représentantes de partis progressistes étrangers (Brésil, Colombie, RDC, Angola, Tunisie, Espagne), qui se sont succédé à la tribune, ont salué la tenue du VIIIème Congrès de l’OSFI et souligné l’importance de la poursuite de la lutte pour que les femmes jouissent pleinement de leurs droits humains.

Il y a lieu de rappeler que la séance inaugurale des travaux du Congrès de l’OSFI a été modérée par Hanane Rihab, membre du Bureau politique de l’USFP.

Mourad Tabet


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