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Dix ans de Mohammed VI

L’évolution permanente


Mohammed Bakrim
Jeudi 30 Juillet 2009

“Il y a dans le mouvement des choses humaines des courants et des contre-courants comme dans les grands fleuves”
Lamartine

C’est un nouveau Maroc qui fête les dix ans du règne de S.M le Roi Mohammed VI. Le constat ne relève pas d’une vision politicienne ou d’une approche idéologique. Dieu merci, notre pays, grâce à la maturité de son mouvement national, n’a pas versé dans le système du parti unique qui impose à la société le point de vue de l’Etat. Le bilan de la décennie du nouveau règne est ainsi librement analysé par l’ensemble des acteurs de la société civile et du paysage politique. C’est une forme d’évaluation qui ouvre sur un débat national où les médias occupent les devants de la scène proposant des rétrospectives des dossiers récapitulatifs. C’est un vaste champ de réflexion qui s’ouvre ainsi offrant à l’observateur impartial l’opportunité de souligner la diversité d’approches et la variété des analyses. Des voix, par exemple, n’hésitent pas à brosser des tableaux noirs de la situation optant pour une posture qui se veut radicale niant tout changement. Des discours qui se retrouvent comme la meilleure illustration de l’immense pas réalisé sur la voie de la libre expression.
Les nihilistes d’aujourd’hui sont dans la contradiction de celui qui écrit des livres pour étaler sa thèse sur l’inutilité des livres. Les détracteurs du changement sont en fait les premiers à en bénéficier. Dans tous les cas de figure, ce bouillonnement d’idées est un acquis pour le progrès sur le chemin de la démocratisation et de la réalisation du projet de la société moderne et démocratique. Car, S. M. le Roi a d’emblée doté son règne d’un cap, dessinant à l’action publique une perspective autour de laquelle s’instaure en principe une compétition démocratique entre les démocrates. C’est un immense défi quand on sait l’immense retard enregistré, les grands déficits accumulés. Depuis dix ans, c’est une course pour rattraper ce temps perdu. Les contingences locales et internationales n’ont pas souvent été tendres. Pour ainsi dire, il n’y a pas eu de répit: des dates fatidiques jalonnent ce parcours le 11 septembre 2001, la guerre du Golfe en mars 2003, les attentats de mai 2003, la flambée des prix de l’énergie, la crise financière internationale…sans oublier les catastrophes naturelles, les tremblements de terre, les années de sécheresse…et pourtant, un rapide regard au rétroviseur indique l’ampleur du progrès réalisé, du chemin parcouru…Le pays est un immense chantier. C’est une évolution permanente qui marque le nouveau destin du pays. La région du Nord, les autoroutes, le cinéma, les ports, le paysage médiatique, l’IRCAM, le Code de la famille…le Maroc nouveau a déjà ses figures emblématiques.
Indéniablement, le nouveau règne a bouleversé l’infrastructure du pays. Un point sombre cependant dans ce tableau lumineux: l’infrastructure change mais la superstructure ne suit pas. Les élites donnent l’impression d’être en déphasage total par rapport aux attentes de l’heure. Je ne parle pas des élites technocratiques qui pilotent avec une certaine compétence les principaux grands chantiers, je voudrais surtout parler des élites intellectuelles et politiques. Les premières s’enferment dans un silence, les secondes peinent à sortir des anciens schémas. L’époque souffre de l’absence d’une pensée critique, éclairée, historiciste: Voltaire, Gramsci, Laroui…


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