C’est désormais officiel. Quatre premiers écosystèmes aéronautiques dans les filières de l’assemblage, du système électrique-câblage et harnais (EWIS), de l’entretien-réparation, révision (MRO) et de l’ingénierie viennent d’être lancés récemment par le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique. «Ces 4 premiers écosystèmes contribueront d’ici 2020, à créer 23.000 nouveaux emplois, soit le triple de l’effectif actuel, à doubler le C.A. à l’export pour le porter à 16 milliards de dirhams (MMDH), à atteindre un taux d’intégration local de 35% et à drainer plus de 100 nouveaux acteurs», a-t-on expliqué en substance lors d’une conférence de presse organisée à Rabat. Dans la foulée, pour accompagner le déploiement de ces écosystèmes, deux contrats de performance ont été signés à cette occasion par le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique Moulay Hafid Elalamy, Mohammed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances et Hamid Benbrahim El-Andaloussi, président du Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial (GIMAS). Et c’est dans ce cadre que M. Elalamy a précisé que ces 4 écosystèmes hisseront le secteur à des paliers de développement plus soutenus et l’inscriront dans une phase nouvelle qui connaîtra l’émergence de nouveaux métiers, à forte valeur ajoutée et fort contenu technologique. Et de faire savoir aussi que l’industrie aéronautique mondiale dégage un potentiel de croissance appréciable (doublement de la flotte mondiale sur les 20 prochaines années, carnets de commande pleins pour les 10 années à venir et un chiffre d’affaires de 4,8 trillions de dollars sur la même période) notant qu’il s’agit là d’une opportunité que le Maroc est parfaitement habilité à saisir en se positionnant davantage, avec justement le lancement des écosystèmes aéronautiques, en niche de compétitivité dans la chaîne de valeur aéronautique.
Par ailleurs, en ce qui concerne l’accompagnement prévu pour les entreprises des filières structurées, il sera question, a-t-on annoncé, de la promotion de l’investissement dans le secteur (offres d’installation); d’un accès plus aisé au foncier (développement du foncier locatif avec des tarifs attractifs) ;de la formation de profils spécialisés et adaptés aux besoins du secteur ; du développement de l’intégration locale moyennant des primes; de l’amélioration de la compétitivité logistique du secteur et de la mise en place de solutions de financement adaptées.
Et de relever, en outre, qu’en contrepartie de ces aides, le GIMAS se doit, en plus de l’engagement pris à réaliser les objectifs précités en termes de création d’emplois, de valeur ajoutée et d’exportations, de sensibiliser les industriels à l’opportunité d’intégrer plus nombreux les écosystèmes du secteur, d’accompagner le développement d’une Supplie Chain aéronautique performante et d’accompagner 20 porteurs de projets et TPME sur la période 2015-2020 à travers, notamment, l’engagement de grands donneurs d’ordre à s’approvisionner auprès de ces TPME.
Quoi qu’il en soit, l’occasion était propice pour rappeler qu’au cours de la dernière décennie, le Maroc compte un nombre d’implantations dans le secteur aéronautique qui s’est fortement accru avec plus de 100 entreprises installées en seulement 12 ans. Celles-ci, précise-t-on, emploient plus de 11.000 jeunes et ont réalisé en 2014 près d’un milliard de dollars de CA, soit 4,5% des exportations du Royaume contre 1% il y a 10 ans.