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Le Royaume n’échappe pas à ce constat. En effet, selon les chiffres révélés par le ministre de l’Education nationale, Said Amzazi, le taux de scolarisation des filles dans l’enseignement secondaire ne dépassait pas 63% entre 2016 et 2017. C'est-à-dire, un tiers des jeunes adolescentes sont privées d’études secondaires.
Il faut avouer que le Maroc possède un taux de scolarisation bien au-dessus de la moyenne fixée par la Banque mondiale dans son document. Le document en question estime que la moitié des filles vivant dans les pays à faible revenu, dont le Maroc, vont au terme des études primaires et que seule une fille sur quatre achève le premier cycle secondaire.
Ledit document souligne également l’importance d’une scolarité complète, en s’appuyant sur le fait que les femmes ayant terminé leurs études secondaires ont davantage de probabilité de travailler et de gagner en moyenne pratiquement deux fois plus que celles privées d’école.
Par ailleurs, d’autres avantages socioéconomiques découlent de l’enseignement des filles dans le secondaire, pour elles-mêmes, pour leurs futurs enfants, ainsi que pour leurs communautés. A commencer par la disparition totale des mariages précoces, qui est un phénomène répandu dans la société marocaine. Pour preuve, le HCP avait indiqué qu’en 2014, 4.8291 mineurs ont été mariés avant l’âge de 18 ans dont près de 90% de filles. Autres bénéfices, la diminution d'un tiers du taux de fécondité dans les pays à forte croissance démographique. Du coup, le Maroc n’est pas vraiment concerné par cet aspect, car il est dans la moyenne mondiale qui est de 2,5 enfants par femme, à l’instar du taux de mortalité. Par contre, s’agissant de la malnutrition infantile, la scolarisation des filles aura un impact positif au vu des 9% des enfants qui souffrent de malnutrition aiguë au Maroc, conséquence d’une alimentation insuffisante, mais encore des 18% d’enfants qui sont atteints de malnutrition chronique.
« Nous ne pouvons pas continuer de laisser l’inégalité des genres faire obstacle au progrès global», argue Kristalina Georgieva, directrice générale du Groupe de la Banque mondiale, avant de souligner que « l’inégalité en l’éducation fait également partie de ces problèmes que nous sommes en mesure de résoudre et son coût s’élève à plusieurs milliers de milliards de dollars à l’échelle mondiale. Il est temps de combler le fossé des inégalités en éducation et de donner aux filles et garçons les mêmes chances de réussite, pour le bien de tous » a-t-elle conclu.
A cet effet, il faut aller plus loin. Les bénéfices qui découlent d'une scolarité complète dans le secondaire sont aussi importants pour le Maroc que pour le monde. Malala Yousafzai, cofondatrice du Fonds Malala et lauréate du prix Nobel, en est bien consciente. «Si les dirigeants prennent au sérieux le projet de construction d'un monde meilleur, cela doit commencer par une mobilisation sérieuse des investissements en faveur de l’éducation secondaire des filles », indique-t-elle. Et d’ajouter: « Ce rapport est une preuve que nous ne pouvons pas nous permettre de retarder cette option».
Ainsi, les pays doivent améliorer à la fois l’accès à l’éducation et la qualité de l’enseignement et donner aux filles les moyens d’apprendre. Au même titre que les gouvernements doivent adopter des systèmes de soutien à un accroissement économique sain et créateur d’emplois afin d'avoir une population active toujours plus instruite.
Notons que ces interventions sont encore plus importantes dans certaines régions du monde, notamment en Afrique subsaharienne, où 40% seulement des filles en moyenne finissent le premier cycle du secondaire.
D’ailleurs, la Banque mondiale a démontré sa volonté de résoudre les problèmes liés au financement de la scolarisation des filles, en investissant plus de 3,2 milliards de dollars dans les projets d’éducation bénéficiant aux adolescentes de par le monde.