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Des créations d’emplois en deçà des attentes

Bank Al-Maghrib tire la sonnette d’alarme

Vendredi 1 Juillet 2016

Le marché du travail a été marqué en 2015 par une faible création d’emplois et une baisse sensible du taux d’activité. Le chômage a enregistré, en conséquence, un léger recul de 0,2 point à 9,7% avec toutefois une poursuite de son aggravation parmi les jeunes, notamment citadins, indique le rapport annuel  remis vendredi dernier à Sa Majesté le Roi par le wali de Bank Al-Maghrib
En dépit d’une production céréalière record, le volume d’emplois dans le secteur agricole a accusé une perte de 32.000 postes, tandis que l’atonie des activités non agricoles s’est particulièrement reflétée sur l’emploi tertiaire qui n’a augmenté que de 32.000 postes, soit le niveau le plus faible depuis 2004, a fait savoir  Abdellatif Jouahri. 
Et de relever que dans le BTP et l’industrie, y compris l’artisanat, après plusieurs années de baisse, l’emploi a enregistré des hausses respectives de 18.000 et 15.000 postes. Au total, l’économie nationale aura créé 33.000 emplois après 21.000 un an auparavant et une moyenne annuelle de 137.000 entre 2001 et 2013, a-t-il affirmé.
Appréhendée par le rapport entre la valeur ajoutée et l’emploi non agricoles, la productivité apparente du travail a connu une légère progression de 0,9% après 2,4% en 2014. En parallèle, le coût salarial s’est accru en termes réels de 1,9% dans le secteur privé après 1,6%, et a accusé un repli de 1,3% dans le secteur public contre un accroissement de 1,5%, peut-on lire dans le rapport de BAM.
S’agissant de la population en âge d’activité, le rapport souligne qu’en 2015 elle s’est établie à 25 millions de personnes, dont 52,6% sont inactives. La population active continue donc  de croître à un rythme largement inférieur à celui de la population inactive, soit 0,1% contre 2,7%. Néanmoins, elle reste peu qualifiée avec une proportion de 58,6% n’ayant aucun diplôme, une part qui atteint 79% en milieu rural contre 40,8% parmi les citadins. Elle demeure également caractérisée par un faible taux de féminisation de 27,1%.
Et de poursuivre que dans ces conditions, le taux d’activité a poursuivi sa tendance baissière avec un repli sensible de 0,6 point à 47,4%. Il est revenu de 42,1% à 41,4% en milieu urbain et de 57,2% à 56,7% en zones rurales. Ce recul a concerné toutes les tranches d’âge et a été particulièrement prononcé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, dont le taux est revenu de 32,2% à 30,5%.
Si la scolarisation expliquerait en partie ce faible niveau de participation des jeunes, il n’en demeure pas moins qu’une frange importante de cette population n’a ni  emploi, ni éducation, ni formation. Ce statut recouvre des situations très diverses dont certaines cumulent les facteurs de vulnérabilité : jeunes qui ne peuvent pas ou ne veulent pas travailler, jeunes au foyer familial, jeunes en situation de handicap et autres jeunes inactifs, précise le rapport.
 En 2015, près d’un jeune de 15 à 24 ans sur trois (27,9%) était dans  cette situation. Cette proportion varie de 15% parmi ceux âgés de 15 à 17 ans à 34,4% pour la tranche de 18 à 24 ans. Ce phénomène demeure une particularité féminine avec une part de 45,1% parmi les jeunes femmes de 15 à 24 ans contre 11,4% pour leurs homologues masculins, note le document de BAM.
En comparaison internationale, le taux des jeunes qui n’ont ni emploi, ni éducation, ni formation ressort globalement élevé au Maroc, indique le rapport en ajoutant que ce constat est valable uniquement pour les femmes alors que pour les hommes, ce taux se situe à un niveau parmi les plus faibles des pays du benchmark considéré.  Et de relever aussi que la forte disparité entre hommes et femmes est une caractéristique commune aux pays de la région MENA et s’explique par la part élevée des femmes ayant un statut de « femme au foyer ». Cette part atteint 58,5% dans le cas du Maroc.
Par ailleurs, bien qu’en amélioration par rapport à 2014, les créations d’emplois sont demeurées limitées à 33.000 postes, niveau largement inférieur aux 137.000 emplois créés en moyenne annuelle entre 2001 et 2013, indique le rapport de BAM. La population active occupée ressort ainsi en légère progression de 0,3% à 10,7 millions de personnes et le taux d’emploi a de nouveau baissé, revenant de 43,3% à 42,8%, avec un recul de 0,5 point à 35,4% en milieu urbain et de 0,3 point à 54,4% en zones rurales, constate la même source. 
Par secteur, les services n’ont créé que 32.000 postes contre 42.000 un an auparavant et une moyenne annuelle de 90.000 entre 2001 et 2013, leur part dans l’emploi global continuant toutefois à augmenter, s’élevant à 40,3% contre 40,2% et 36,8% respectivement, relève Bank Al Maghrib. Et de conclure que la quasitotalité des nouveaux emplois ont été créés dans la branche de la ‘‘restauration’’ avec près de 16.000 postes et dans celle des ‘‘transports terrestres’’ avec 15.000 emplois. 


Libé

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