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Actrice emblématique des années 90, Demi Moore ("Ghost", "Striptease", "À armes égales") revient à l'affiche d'un long-métrage à Cannes, "The Substance", film d'horreur féministe de la Française Coralie Fargeat, présenté en compétition dimanche soir.
Cette fameuse "substance" permet à celui ou celle qui se l'injecte de produire une "meilleure version de soi-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite".
Pour Elisabeth Sparkle, gloire du fitness à la télévision qui se voit sèchement mise à la porte le jour de ses 50 ans (incarnée par Demi Moore, épatante au fur et à mesure qu'elle vieillit artificiellement), la tentation est grande. Ainsi "nait" son avatar Sue, qui va marcher dans ses pas face à un producteur grossier incarnant le patriarcat (Dennis Quaid).
Seule condition, toutes deux doivent partager leur temps de manière égalitaire dans le monde extérieur (une semaine chacune). Sauf que Sue (Margaret Qualley, aussi convaincante angélique que démoniaque) en veut toujours plus...
A la réalisation d'un premier film d'horreur sur le viol ("Revenge", en 2018), Coralie Fargeat porte cette fois son regard sur le corps des femmes, "problématique plus jeune, quand il n'est pas parfait ou trop gros, puis quand il vieillit".
"C'est quelque chose qui a un impact massif dans la vie des femmes et conditionne énormément de choses dans la société. Notre corps nous définit, génère des inégalités et de la violence, de notre propre part aussi. On est amenée de manière quasi obligatoire à le détester d'une manière ou d'une autre et on peut devenir notre premier instrument de torture", développe la réalisatrice de 48 ans.
Celle-ci illustre son propos "de manière hyperbolique" à grands coups d'aiguilles et de sang, "symboles de la violence de ce qu'on doit endurer en tant que femme".
L'image soignée, les explosions gore, tantôt écoeurantes tantôt comiques, et les deux actrices portent "The Substance", 02h20 tout de même.
"Elles ont été assez incroyables, elles ont pris vachement de risques", estime la réalisatrice. "On sent que le film est incarné, il y a quelque chose qui s'est passé entre elles, qui a marché dans ce duo."
Quant à Demi Moore, "ce que je trouve génial, c'est qu'elle n'a pas eu peur ni de se dévoiler, ni du ridicule. C'était un saut dans l'inconnu, un tournage intense pour tout le monde, et elle y est allée, elle n'a rien lâché".
Pourquoi, pour une réalisatrice française, baser son intrigue aux Etats-Unis et tourner en anglais, avec des stars américaines ?
Car le pays a, plus que la France, "cette culture du film de genre, de l'excès, du non-réalisme" avec lequel Coralie Fargeat a "grandi".
Le film de genre est celui qui lui "a donné envie de faire du cinéma", lui offrant d'abord "un échappatoire à la vie quotidienne", puis lui permettant, en tant que réalisatrice, de "créer (ses) propres codes" et de développer la dimension artisanale qu'elle apprécie.
Ça tombe bien, dans le sillage du mouvement #MeToo, Cannes ne s'est pas montrée insensible aux films de genre abordant la féminité, à l'image du "Titane" de Julia Ducournau, Palme d'or en 2021.
Coralie Fargeat fantasme-t-elle le même destin? "C'est évidemment quelque chose auquel on rêve, la plus belle des récompenses. C'est aussi un des propos du film: on cherche à être aimé", répond-elle.
"Après, on sait que ce n'est pas entre nos mains. Déjà d'être ici, c'était une nouvelle tellement magnifique. Mais évidemment que je serais la plus heureuse si le film était remarqué."
Cette fameuse "substance" permet à celui ou celle qui se l'injecte de produire une "meilleure version de soi-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite".
Pour Elisabeth Sparkle, gloire du fitness à la télévision qui se voit sèchement mise à la porte le jour de ses 50 ans (incarnée par Demi Moore, épatante au fur et à mesure qu'elle vieillit artificiellement), la tentation est grande. Ainsi "nait" son avatar Sue, qui va marcher dans ses pas face à un producteur grossier incarnant le patriarcat (Dennis Quaid).
Seule condition, toutes deux doivent partager leur temps de manière égalitaire dans le monde extérieur (une semaine chacune). Sauf que Sue (Margaret Qualley, aussi convaincante angélique que démoniaque) en veut toujours plus...
A la réalisation d'un premier film d'horreur sur le viol ("Revenge", en 2018), Coralie Fargeat porte cette fois son regard sur le corps des femmes, "problématique plus jeune, quand il n'est pas parfait ou trop gros, puis quand il vieillit".
"C'est quelque chose qui a un impact massif dans la vie des femmes et conditionne énormément de choses dans la société. Notre corps nous définit, génère des inégalités et de la violence, de notre propre part aussi. On est amenée de manière quasi obligatoire à le détester d'une manière ou d'une autre et on peut devenir notre premier instrument de torture", développe la réalisatrice de 48 ans.
Celle-ci illustre son propos "de manière hyperbolique" à grands coups d'aiguilles et de sang, "symboles de la violence de ce qu'on doit endurer en tant que femme".
L'image soignée, les explosions gore, tantôt écoeurantes tantôt comiques, et les deux actrices portent "The Substance", 02h20 tout de même.
"Elles ont été assez incroyables, elles ont pris vachement de risques", estime la réalisatrice. "On sent que le film est incarné, il y a quelque chose qui s'est passé entre elles, qui a marché dans ce duo."
Quant à Demi Moore, "ce que je trouve génial, c'est qu'elle n'a pas eu peur ni de se dévoiler, ni du ridicule. C'était un saut dans l'inconnu, un tournage intense pour tout le monde, et elle y est allée, elle n'a rien lâché".
Pourquoi, pour une réalisatrice française, baser son intrigue aux Etats-Unis et tourner en anglais, avec des stars américaines ?
Car le pays a, plus que la France, "cette culture du film de genre, de l'excès, du non-réalisme" avec lequel Coralie Fargeat a "grandi".
Le film de genre est celui qui lui "a donné envie de faire du cinéma", lui offrant d'abord "un échappatoire à la vie quotidienne", puis lui permettant, en tant que réalisatrice, de "créer (ses) propres codes" et de développer la dimension artisanale qu'elle apprécie.
Ça tombe bien, dans le sillage du mouvement #MeToo, Cannes ne s'est pas montrée insensible aux films de genre abordant la féminité, à l'image du "Titane" de Julia Ducournau, Palme d'or en 2021.
Coralie Fargeat fantasme-t-elle le même destin? "C'est évidemment quelque chose auquel on rêve, la plus belle des récompenses. C'est aussi un des propos du film: on cherche à être aimé", répond-elle.
"Après, on sait que ce n'est pas entre nos mains. Déjà d'être ici, c'était une nouvelle tellement magnifique. Mais évidemment que je serais la plus heureuse si le film était remarqué."