Ceci, côté cours. Le côté jardin n’est quant à lui pas aussi rose.
La hausse des charges de l’ONE et une gestion à la petite semaine ont été catastrophiques. Elles ont non seulement obéré les finances de cet office, mais l’ont aussi fragilisé tellement que son autorité de tutelle n’a pas trouvé mieux que de le donner en mariage à un autre office dont la situation semble meilleure en apparence.
Un mariage de raison ? Certainement pas puisque les plans industriels des deux parties ne le justifiaient nullement.
Autre hic, l’action en milieu rural du nouveau membre du tandem, à savoir l’ONEP, n’est pas du meilleur goût comme en témoigne le nombre incalculable d’établissements humains qui ne disposent toujours pas d’eau potable et pour lesquels, il n’y a nul espoir de les voir raccordés au réseau dans un avenir prévisible.
Le nouveau binôme qui gère désormais l’électricité et l’eau sera-t-il aussi peu performant concernant l’électrification rurale ?
Rien ne permet de l’affirmer, mais il y a des doutes raisonnés quant à l’efficience des actions entreprises en ce concerne le monde rural. Elles tiennent, entre autres, au fait que les investissements consentis pour renforcer le parc national de production électrique n’ont pas été au diapason et qu’un effort gigantesque doit être entrepris pour le mettre au niveau requis par le développement du pays. Résultat : en 2008, l’énergie nette appelée a été satisfaite à hauteur de 18% par les importations. Lesquelles ont permis d’éviter les délestages d’antan et les désagréments que ceux-ci avaient causés aux entreprises marocaines. Mais elles semblent avoir été de peu d’effet sur les abonnés ruraux de l’ONE, c’est-à-dire sur ceux-là mêmes dont le PERG avait changé la vie en permettant à la Fée électricité d’éclairer le quotidien.
A en juger par ce qui se passe, les délestages demeurent la règle à la campagne. les petites gens qui ont, à peine, commencé à goûter aux produits réfrigérés ne savent plus à quel saint se vouer pour que fin soit mise à ces coupures impromptues qui avarient les aliments que leurs réfrigérateurs contiennent et pour qu’un texte de loi oblige leur fournisseur à réparer ses torts.
Mais c’est rêver que de le penser. Dans l’attente, ils n’ont qu’à souffrir en silence et avec le sourire. Comme l’on fait dimanche dernier les habitants d’Oulad Hriz qui ont été privés d’électricité toute la matinée et le début de l’après-midi. Sans annonce préalable, ni explication et sans que personne n’y prenne garde.
L’électrification rurale, c’est aussi cela.