Déception des supporters algériens

“J’étais pour la France et pour l’Algérie. Pour moi, c’est le même pays”, explique un supporteur d’un quartier populaire de Roubaix (nord de la France), qui espérait se consoler de l’élimination des Bleus avec les Algériens, finalement sortis de la Coupe du monde par les Etats-Unis.
Au milieu des barres du quartier populaire des Hauts-champs, parfois surnommé “le quartier turc”, des dizaines de spectateurs d’origines diverses, algérienne, tunisienne, turque et européenne, se sont massés mercredi après-midi devant l’écran géant installé pour l’occasion. Parmi eux, de nombreux enfants et adolescents.
Sur la pelouse, Chaid, 8 ans, la tête recouverte d’un fanion aux couleurs de l’Algérie est confiant. Il pense que les Algériens vont se qualifier.
“Ils ont fait 0-0 contre l’Angleterre”, explique-t-il, très sûr de son fait, avant de s’époumoner dans sa vuvuzela verte et blanche.
Dans les dix premières minutes, Djebbour est tout près de lui donner raison, mais son tir sur la barre provoque finalement les lamentations du public.
Le refus par l’arbitre d’un but américain pour un hors-jeu discutable est ensuite accueilli par des cris de joie et le son de quelques vuvuzelas.
“Je ne pense pas qu’ils vont gagner”, estime, dès le départ, Fatiha Khobzaoui, 38 ans, un drapeau algérien dans les mains, pour qui les attaquants des Algériens “font un blocage”.
Une écharpe algérienne autour du crâne, Jamel Toujaoua, 30 ans, ne souhaitait pas voir s’évanouir une victoire, qu’il voyait comme “une deuxième chance pour la France”.
“Dès le départ, j’étais pour la France et pour l’Algérie. Pour moi, c’est le même pays. C’est comme la Kabylie et Alger”, dit-il. Abdelmajid Sadouki, 42 ans, maillot du club néerlandais du PSV Eindhoven sur le dos, estime, un peu triste, qu’une bonne performance des Verts “aurait apporté de l’espoir aux Français d’origine africaine”.
Pour Marie-Claude, 50 ans, même si ça n’a pas suffi, les joueurs algériens ont montré “une meilleure attitude” que les Bleus. L’élimination est “logique”, car “les Américains ont eu plus d’occasions nettes”, estime, philosophe, Hemidi Slimane, 68 ans, fier de son survêtement vert “ramené d’Algérie”.
En toute fin de match, un but américain douche définitivement les espoirs du public et des enfants grimés de vert et de blanc. Malgré la déception, la foule entonne des “One, two, three, viva l’Algérie”, encouragée par quelques rappeurs qui poursuivent la fête avec un concert.

Saïfi gifle une journaliste

Une journaliste du quotidien algérien Compétition a annoncé son intention de déposer plainte auprès de la Fifa après avoir été giflée mercredi par l’attaquant algérien Rafik Saïfi dans la zone d’interview après le match du Mondial-2010 perdu contre les Etats-Unis, a-t-elle indiqué à l’AFP.
La journaliste, Asma Halimi, a été giflée sur la joue droite par le joueur dans la zone d’interview avant qu’elle-même ne réplique par une autre gifle, a constaté un journaliste de l’AFP.
“Je vais déposer plainte auprès de la Fifa. Il y a eu beaucoup de témoins de la scène”, a-t-elle dit, expliquant “ne pas connaître précisément les raisons du courroux du joueur d’Istres (en France).
“J’ai écrit un article sur lui il y a quelque temps, peut-être n’a-t-il pas été satisfait”, a poursuivi Asma Halimi qui a été entendue par des officiels de la Fifa.
Le joueur qui a été accompagné vers la sortie du stade par des membres de l’encadrement algérien n’a pu donner sa version à l’AFP.