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Une ambition parfaitement illustrée par la coopérative Wabzaza, l’un des 132 projets portés par des associations au Royaume. Après avoir vu le jour fin des années 2000, la coopérative a su muer, former les apiculteurs de la région, et développer le centre apicole d’Ait M’Hamed. Une structure incorporant 50 coopérants, plus de 2000 ruches actives, pour près de 8 tonnes de miel produites annuellement, profitant ainsi de cette zone en haute altitude, classée « ZIP » (Zone importante pour les plantes), où prolifèrent thym, origan, euphorbes cactus et autres astragales. Mais pas que.
Car Wabzaza a aussi été à l’origine de toute une chaîne d’initiatives complémentaires. A commencer par un atelier de couture destiné à confectionner des combinaisons d’apiculteurs. Développé grâce à des partenariats commerciaux locaux, il aura permis à plusieurs jeunes filles, déscolarisées, de se familiariser aux dessins et à la confection des chapeaux voilés d’apiculteurs.
Sans oublier l’atelier menuiserie. Censé être un lieu de fabrication pour les ruches, le local a petit à petit commencé à répondre aux besoins des habitants. « Au début, on venait taper à notre porte pour réparer une porte, une fenêtre. Alors, notre équipe a décidé d’honorer d’autres commandes. C’est important, car la saison de récolte et de production du miel couvre seulement quelques mois», indique, Mohamed Zayane, président de la coopérative Wabzaza.
Outre l’espoir qui renaît et des conditions de vie améliorées, les sourires retrouvés et une confiance en soi qui s’affirme de plus en plus, des réussites aussi dont les parties prenantes au projet Wabzaza peuvent être fières, une manière de rappeler qu’il n’y a pas que l’argent dans la vie. «Aujourd’hui, je m’exprime en public ; il y a quelques années, je n’aurais même pas pu vous adresser la parole». Cette réponse de Fatma, fille d’apiculteur et chargée d’administration de Wabzaza, à la question de savoir ce que lui ont apporté ces années passées au sein de la coopérative, résume à elle seule l’impact psychologique de la coopérative sur les femmes de la région. Les journées à rester prostré entre quatre murs ont été remplacées par la rédaction de projets et la gestion de budgets. Un tout autre monde.
Ainsi, en étant à l’origine de l’élaboration de Wabzaza, la Fondation de France et son programme «Méditerranée d’une rive à l’autre», a fait de cette coopérative une véritable aubaine économique pour la commune rurale très enclavée, et comptant parmi les plus pauvres du Royaume, qu’est celle d’Ait M’hamed. Plus encore, c’est devenu un modèle d’inspiration dans les pays méditerranéens voisins. Un passeport pour construire une vie meilleure, sans pour autant traverser la mer.