L’actualité est impitoyable. Et la hiérarchisation de l’information est parfois injuste tant il est vrai que les trains en retard ont plus grâce aux yeux des médias que ceux à l’heure.
Le vendredi 26 juin, la communauté mondiale des défenseurs des droits humains s’est mobilisée pour dénoncer et condamner la pratique de la torture sous toutes ses formes, qu’elle soit infligée par les services de l’Etat et représentants de l’autorité, aux femmes dans le secret du domicile conjugal, aux enfants dans le vacarme des guerres par des soldats que rien ne retient.
On s’en souvient, la convention de lutte contre la torture est entrée en vigueur un certain 26 juin 1987 contre la torture. Un instrument international qui est venu sonner le glas à l’impunité relative aux cas de tortures. Le Maroc a pris tout son temps pour ratifier cette convention et plus encore harmoniser son arsenal juridique et criminalisant la torture. Aujourd’hui, l’acte de torture est un délit, censé être puni par les juridictions marocaines. Sauf que souvent, la sanction du bourreau est confrontée à la preuve et à l’absence de courage de magistrat trop frileux pour condamner des représentants de l’autorité qui se seraient rendus coupables de torture. Les tristes événements de Sidi Ifni en témoignent. Les différentes organisations de défense des droits humains, crédibles et professionnelles comme l’OMDH, ont bien relevé le caractère « cruel, inhumain ou dégradant » des traitements infligés aux personnes arrêtées au lendemain des émeutes de la Cité. La commission d’enquête parlementaire n’a pas, non plus, occulté ces faits. Une enquête officielle a été ouverte et ses résultats se font toujours attendre.
La journée internationale de soutien aux victimes de la torture, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies, est un moment fort pour faire le point et le bilan des avancées et des reculs en matière de respect de la dignité des hommes et des femmes.
En terre marocaine, les activistes aussi se mobilisent. Ce samedi, l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la torture que préside Dr Manouzi, organise une rencontre sous la thématique d’un Maroc sans torture. L’Association marocaine des droits humains, elle, vient de rendre public son rapport annuel et y pointe notamment les violences faites aux femmes, cette autre forme de torture tue. Dimanche, et à l’initiative de l’AMDH, tous les citoyens épris de droit à la vie et d’intégrité physique sont invités à participer au Marathon des droits de l’Homme. Une course qui ne s’arrête jamais.