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Non moins déroutant pour le commun des mortels est le fait qu’une affaire aussi lucrative tourne exclusivement depuis son démarrage grâce à un matériel gracieusement offert par l’Etat (une manne de 6 172 730 dirhams – article 8 de la Convention de gestion) et à un personnel - local à 99% - payé à presque 100% par les deux municipalités (une facture annuelle de 2 841 910,94 dirhams en 2008 – article 33 du CPS).
Pire, l’opérateur privé agit à sa guise, n’en fait qu’à sa tête faisant fi des dispositions du CPS et de la convention de gestion déléguée, car il ne se soucie guère de l’autorité délégante qu’il est parvenu à réduire en comparse.
Dépourvu de tout budget, dénué de tout moyen matériel ou autre, le groupement des communes «Ahmar pour la protection de l’environnement» ne doit sa survie qu’à l’obole versée par le délégataire qui couvre publiquement ses charges de fonctionnement (carburant, fournitures de bureau, émoluments du personnel). On ne peut donc s’attendre à ce que ce dernier s’acquitte normalement de sa mission (contrôle, suivi des prestations et le cas échéant sanction des infractions – article 9 et 45 du CPS). D’où une multitude d’infractions.
Le délégataire, évoluant en terre conquise, s’entête à ne faire aucun cas des dispositions l’engageant à «mettre en œuvre tous les moyens nécessaires et le personnel (cadres et agents d’exécution) ayant les compétences professionnelles pour accomplir les prestations prévues aux termes du contrat» (article 3 de la convention de gestion).
Le personnel - mal qualifié, mal motivé, non encadré - manque manifestement d’équipement, vit, quant à lui, dans des conditions d’hygiène déplorables et ne bénéficie d’aucune formation (article 36 du CPS). Le recrutement de la main-d’œuvre - à la charge de la commune mais effectué par le groupement– verse dans le clientélisme et le favoritisme les plus abjects.
Malgré l’insuffisance manifeste du matériel roulant – de surcroît vétuste, usé à force de surexploitation, en un mot hors d’usage - le délégataire n’a ni «complété le matériel mis à sa disposition par un matériel neuf» (article 39 du CPS), ni «disposé d’engins mécaniques nécessaires à l’exécution de la mission en nombre, capacité, performance suffisants ... » (article 2 de la convention de gestion déléguée).
A titre d’exemple, les quatre pick-up de 4 m³ affectés – à Chemaïa - à la collecte, au nettoiement et au traitement des bacs et des dépôts sauvages n’ont jamais pu assurer convenablement leurs tâches sur une étendue de 19 km² et desservir quotidiennement 5000 foyers. Ils le peuvent moins à présent qu’ils sont bons pour la casse d’autant que le chargeur, qui venait à la rescousse une fois par semaine de Youssoufia, est depuis belle lurette frappé de paralysie.
Résultat : le nettoiement n’a jamais été généralisé à l’ensemble des voies et places publiques de la ville tel que le stipule l’article 20 du CPS. En revanche, le délégataire touche des sommes substantielles pour des prestations non exécutées.
La collecte inefficiente comme en attestent les dysfonctionnements suivants : un traitement hâtif et donc défectueux des ordures, un traitement partiel d’un grand nombre de quartiers, un non traitement épisodique de certains quartiers, un non traitement du marché -joutia- et du souk hebdomadaire, une prolifération des dépôts d’ordures sauvages, bref, deux municipalités en état déplorable.
Signalons enfin que la collecte des ordures ne faisant l’objet d’aucune quantification et le nettoiement n’étant qu’à moitié assuré, la rémunération des prestations s’effectue -depuis trois ans et demi- en infraction des dispositions du CPS de la convention de gestion déléguée (Article 12 de la convention & article 51 du CPS) et des lois en vigueur.
* Deuxième vice-président
de la commune de Chemaïa