Bloc notes-hebdo : Hanane Fadili


Par Mohammed Bakrim
Mercredi 8 Avril 2009

Bloc notes-hebdo : Hanane Fadili
La deuxième chaîne vient de lancer une nouvelle grille de programmes. Le moment choisi ne correspond à aucun calendrier particulier si ce n'est celui de la commémoration du vingtième anniversaire de la chaîne. Dans la tradition du PAM, une nouvelle programmation correspond souvent à la rentrée, à l'instar d'une pratique universelle ou à l'occasion du mois sacré du ramadan. 2M a choisi de se démarquer de ces mœurs  médiatiques pour proposer un nouveau rendez-vous pour lancer sa grille du changement. On peut mettre cette démarche sur le compte de la volonté, légitime, de se constituer une personnalité propre. Dans un univers globalisé où la concurrence des chaînes est féroce, il est opportun pour une chaîne de se forger une place dans le flux des images. Une chaîne qui se respecte doit en effet se forger une identité en proposant autre chose que de la simple diffusion. Cela passe par  une action cohérente à trois niveaux: le discours de la chaîne sur elle-même; la programmation qui correspond à une logique propre et les programmes ou émissions dont le contenu se base sur le ton de l'ensemble de la grille. Sans entrer dans les détails de cette construction, on peut déjà interroger les premiers signes livrés par la chaîne de Aïn Sebaâ. Il faut alors reconnaître que la nouvelle grille est livrée au compte-gouttes; les grands moments forts annoncés se donnent le temps d'arrivée. Certes, il y a déjà le retour de quelques stars d'antan telles que Nassima Alhorr dans un exercice de télévision compassionnelle ou Imad Ntifi dans la tranche difficile de la soirée du samedi. On en reparlera. Il y a cependant une star qui a déjà réussi son passage avec son programme de divertissement, Hanane Fadili. C'est à coup sûr une valeur ajoutée non seulement à la nouvelle grille de la chaîne mais à l'ensemble de notre paysage audiovisuel. Hanane, c'est de l'humour intelligent fruit d'un travail et surtout d'un investissement personnel important. On sait que c'est une fille douée mais Hanane a capitalisé cela avec beaucoup de travail, de sérieux et de recherche. Le dispositif proposé samedi dernier reflète la touche de la mise en scène de Adil Fadili: c'est moderne et percutant. Peut-être qu'il y a une surcharge de mouvements notamment au niveau de l'articulation des séquences. Mais Adil Fadili s'amuse en filmant…et c'est contagieux. Bravo les gars! 

Barak…"r"Obama

C'est la bonne nouvelle de la journée: le choc des civilisations, c'est fini. Vive l'alliance des civilisations! Le concept est né et il porte la signature d'Obama. Pour sa première sortie internationale, le nouveau président des USA a accumulé les succès publics et médiatiques. Le sommet du G20 porte indéniablement sa marque; il a appelé à des plans de relance sur la base du soutien à la consommation. Il a multiplié les signes d'ouverture à l'égard du reste du monde. La sphère musulmane est particulièrement interpellée. Fini l'amalgame terrorisme, islamisme, islam. En Turquie, Obama a aidé à forger un nouveau concept qui résume sa philosophie du nouvel ordre du monde qui n'est plus basée sur le manichéisme et la confrontation des blocs culturels et identitaires. Est-ce un tournant dans l'évolution des relations internationales? L'expérience historique invite à la prudence. Les Etats-Unis restent une puissance qui cherche à gérer au mieux sa prédominance. Les intérêts stratégiques restent les mêmes sauf qu’avec les démocrates, c'est une nouvelle manière, un nouvel art de la politique. C'est déjà un acquis sur la voie de la décrispation.  L'humour populaire  a déjà pour sa part établi un diagnostic et un vocable nous vient de Marrakech avec ce jeu de mot révélateur du scepticisme de base: Obama devient Robama; le préfixe arabophone ramène à plus de nuance puisque le mot obtenu signifie "peut-être", "probablement".  Bref, un Obama, vu de Marrakech c'est plus un pari sur l'avenir!

Algérie

Ce 9 avril l'Algérie vote pour un nouveau mandat présidentiel. L'actuel président se présente de nouveau. On l'appelle "le président-candidat déjà-élu". Le peuple trouve le mot pour dire sa détresse; sinon, il l'invente.  Pour exprimer l'absence d'enjeu de ces élections, on parle de lièvres concernant les autres candidatures…C'est encore de l'humour noir cette fois; hélas. Un exercice démocratique vidé de son sens. Un épisode pour rien? Encore une occasion ratée? No comment, c'est une affaire algéro-algérienne. Mais quand même! Il y a quelque chose qui s'appelle le Maghreb et qui fait que ce qui se passe à côté nous concerne de près…surtout que dans le cas d'espèce nos voisins de l'est ne manquent jamais d'occasion pour s'intéresser à nous, au point de friser parfois le ridicule…Un exemple qui n'est pas drôle du tout: le "candidat-président déjà élu" a fustigé une fois, dans l'un de ses discours de campagne, ses voisins de l'ouest (les Marocains) car, dit-il, il pique l'eau de son sud-ouest!  "Et le peuple dans tout ça?" s'interroge l'excellent écrivain algérien, Boualem Sansal (lire de lui “Harraga”); "il fait ce qu'il a toujours fait, répond-il, il regarde ailleurs". Terrible. Touchons du bois. 



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