Depuis ce bien triste 29 octobre 1965, sa famille, ses amis, ses compagnons de lutte n’ont cessé de réclamer toute la vérité sur cet ignoble acte qui a privé le pays de l’un de ses serviteurs les plus dévoués, aussi bien sous le protectorat qu’au lendemain de l’Indépendance.
Le secret d’Etat a trop souvent été invoqué pour empêcher que ne soit jetée toute la lumière sur une affaire particulièrement compromettante, pour plus d’une partie. Même s’il y a un peu plus de quatre ans de cela, le ministère français de la Défense avait levé « le Secret Défense » sur une bonne partie du dossier, la vérité se fait toujours attendre.
Il serait illusoire de penser que la première partie de l’émission de ce soir ou encore la deuxième, prévue pour le 10 février, apporteraient tous les éléments manquants au puzzle. On espère plutôt un bon travail de documentation atayé de témoignages crédibles, dont celui du fils de Mehdi, Bachir.
L’initiative reste d’autant plus appréciable qu’elle va dans le sens de cette réconciliation voulue par tout le pays et qui se doit d’assumer totalement son passé, si douloureux soit-il.
Il faut « rétablir la vérité » pour arriver à « se réconcilier », c’était devenu pratiquement un slogan, dans la bouche de plus d’un responsable de l’IER, la défunte Instance Equité et Réconciliation.
Et il ne peut y avoir de vérité ni de réconciliation tant que l’on n’a pas levé le voile sur la disparition de Mehdi Ben Barka.