Battu en finale de Paris-Bercy : Monfils pense à demain

A court d'essence et d'idées, Gaël Monfils a perdu dimanche sa deuxième finale de suite à Paris-Bercy face à un Robin Soderling souverain mais le Parisien peut se retourner sur une semaine qui pourrait compter pour la suite de sa carrière.
A force de réussir des miracles jour après jour, Monfils a fini par craquer, écarté sans ménagement (6-1, 7-6) par un Soderling d'une brutalité clinique.
Acculé en défense, manquant de jus et de ressort, il n'a jamais réussi à sortir son adversaire de sa zone de confort, lui offrant des balles à hauteur de hanche dont le Suédois a fait son miel pendant tout l'après-midi.
"Je savais que ça allait être dur, a noté Monfils. J'avais déjà goûté à son jeu la semaine dernière et ça ne m'avait pas plu. J'ai vachement de mal à trouver la solution pour le battre, je vais continuer à chercher," a-t-il fait savoir dans une déclaration rapportée par l'AFP.
Pour Soderling, l'aubaine était trop belle pour remporter son premier grand titre dans la ville où il s'est révélé il y a deux ans en se hissant jusqu'en finale de Roland-Garros, un exploit répété cette année.
"Je n'avais pas un très bon bilan dans mes finales, surtout ici à Paris, alors c'est génial d'aller jusqu'au bout", a savouré Soderling qui devait chiper lundi la place de N.4 mondial à Andy Murray qu'il retrouvera dans une semaine au Masters de Londres où il sera encore difficile à battre.
"C'est sûr que ce titre va me donner beaucoup de confiance", a averti le Suédois de 26 ans après sa folle aventure parisienne où il aura sauvé trois balles de match face à Michaël Llodra samedi en demi-finales.
Monfils aussi a vécu "une semaine pleine d'émotions" qui s'est certes terminée dans la déception mais qui reste éminemment positive à trois semaines de la finale de Coupe Davis face à la Serbie à Belgrade.
S'il n'a pas décroché son premier titre en Masters 1000 et qu'il n'a pu faire mieux dimanche que face à Novak Djokovic il y a un an, le Guadeloupéen, qui va redevenir N.1 français dès lundi, a réussi des prouesses qui resteront gravés dans sa mémoire et les livres.
Il a battu pour la première fois le grand Roger Federer, samedi en demi-finales, en écartant cinq balles de match au passage. En défendant aussi deux balles de match devant Fernando Verdasco et en dominant ensuite Andy Murray, il aura renvoyé chez eux trois joueurs du Top 10 en trois jours.
"C'est la première fois que je fais ça, c'est bien car c'est ce qu'il faut faire si on veut gagner un jour un Grand Chelem", a réagi Monfils qui voulait rester prudent en ce qui concerne un éventuel "déclic".
"J'ai peut-être franchi une petite étape mais ce n'est pas parce que j'ai battu ces joueurs une fois que j'ai trouvé la recette magique", a-t-il tranché. Reste qu'il a pris "conscience de certaines choses". Il fait par exemple "plus attention" à sa préparation désormais, même s'il a prévu de se donner "à fond au foot, au basket et au tennis" la semaine prochaine lors de sa semaine de vacances aux Antilles, avant d'embrayer sur la Coupe Davis.
Plus réfléchi, moins extravagant sur le court mais aussi moins timide dans le jeu, il croit surtout "de plus en plus en (s)es capacités".
"J'ai plus de stabilité dans mon jeu, même quand je ne joue pas très bien j'arrive à gagner des matches", a-t-il dit. Cela n'a pas été suffisant dimanche. Mais cela pourrait l'être à l'avenir, à commencer par la finale de Coupe Davis début décembre du côté de Belgrade.