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BVC, un trimestre à oublier pour les entreprises

Une conviction partagée par la majorité des sociétés cotées en bourse de Casablanca


Lhassan Essajide (MAP)
Mercredi 9 Septembre 2020

“Un trimestre à oublier”, c’est désormais une conviction partagée par la majorité des sociétés cotées en bourse de Casablanca, lesquelles ont subi les lourdes conséquences du confinement imposé par la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19). Des chutes inédites du chiffre d’affaires ont été enregistrées durant ces trois derniers mois par plusieurs entreprises, en particulier celles évoluant dans des secteurs sinistrés comme le tourisme, l’immobilier, le transport, etc. Une situation délicate qui a contribué à la détérioration de la santé financière de ces sociétés qui guette impatiemment la relance. “L’analyse des publicationstrimestriels ressort globalement un impact négatif très prononcé de l’évolution des chiffres d’affaires durant le deuxième trimestre passé, comparé, en glissement annuel, à celui de 2019 alors qu’une bonne partie du T1 - celle précédant le 20 mars- a été marquée par des résultats largement comparables à la normalité”, résume à la MAP Mohammed Belkasseh, consultant financier chez Arithmetica Advisory. En effet, le CAagrégé dessociétés cotées au 2ème trimestre a décroché de -10,5% à 55,7 milliards de dirhams (MMDH), contre une hausse de 0,5% lors du T1-2020,selon une note de recherche d’Attijari Global Research (AGR). Dans le détail, 54 sociétés cotées ont affiché des revenus en baisse au T2 contre 36 lors du trimestre précédent. Si à l’évidence les entreprises opérant danslessecteurs du tourisme, du transport et du bâtiment et travaux publics (BTP) ont subi de plein fouet la crise du coronavirus, d’autres ont fait preuve de résilience. “Le 1er semestre est venu entériner la résilience des métiers de la grande consommation face à l’état de crise. L’effet négatif de la pandémie est perceptible dansl’évolution du CA par opérateur en T2, maissur une base semestrielle, trois sociétés sur les sept appartenant au même secteur ont vu leur CA évoluer positivement, dont celui de Dari Couspate qui s’est amélioré de 15,1% à 329 MDH”, a fait valoir M. Belkasseh. Dans le même secteur, le cas de deux autres sociétés, soient Mutandis et Unimer, est révélateur de la crise propre à l’activité liée aux produits de la mer, a-t-il soutenu, notant que la première y a survécu grâce à d’autres activités incluant les détergents, les bouteilles alimentaires et les boissons quoiqu’ayant souffert des mesures sévères de précaution sanitaire dans les usines ainsi que de la diminution significative de la performance du segment de la restauration lié en grande partie à celui du tourisme. “En conséquence, son CA est resté quasi-stable en S1- 2020 en comparaison à 2019. La deuxième société, quant à elle, a vu son activité profondément impactée enregistrant une chute de près de 24% de CA. La production n’y a pas suivi en l’absence des pêcheurs qui auraient été contraints, par les mesures décrétées du confinement, à rester chez eux”, a ajouté le spécialiste. Sur un autre registre, M. Belkasseh a relevé que troissecteurs ont très bien survécu à la crise durant ce premiersemestre.Ils’agit du secteur banquier où CIH, BCP,Attijariwafa Bank et BMCI ont vu leurs produits nets bancaires (PNB)respectifs augmenter de 17,4%, 13,9%, 4,8% et 1,1% par rapport au S1-2019. Ceux de Crédit du Maroc et Bank of Africa sont restés quasi-stables. Par ailleurs, l’unique valeur cotée en télécommunications, Itissalat AlMaghrib, a pu améliorer son CA de 2,7% au premier semestre de cette même année comparé à l’année d’avant, oscillant entre 4% au titre de T1 et 1,3% en T2. S’agissant du secteur minier, le spécialiste a souligné que Managem et SMI ont enregistré une performance commerciale en augmentation respective de 10,1% et 3,8% au titre de S1, notant que “les cours des métaux précieux en particulier, en tant que valeurs refuges, en temps de crise,se sont très bien portés au niveau international, bien qu’ils accusent actuellement du retrait devant une évolution positive du dollar américain”. M. Belkasseh a, en outre, souligné que le secteur du BTP a été profondément touché par lesrépercussions négatives du Covid-19. En effet, le CA du secteur a chuté en moyenne de plus de 24% durant ce premiersemestre de 2020 comparé à 2019, soit une baisse de près de 18% durant T1 et d’environ 31% en T2. En ce qui concerne Risma, seul représentant du tourisme à la côte casablancaise, le consultant financier a relevé que son cas est “très révélateur de l’ampleur de la crise du côté du secteur” où son CA a littéralement baissé de près de 54% au titre de S1-2020 comparé à la même période de 2019 avec un handicap profond de plus de 87% de retrait de la performance commerciale durant T2 en glissement annuel. Banques : le coût du risque s’envole ! Selon la note de recherche d’AGR, l’analyse des communiqués des banques cotées relatifs au deuxième trimestre de 2020 fait état d’une hausse semestrielle des crédits à la clientèle de +5,4% portée par les crédits de trésorerie et d’équipement. Un niveau de croissance supérieur de 170 points de base par rapport à la moyenne observée au cours de la période 2015-2019, soit 3,7%. Par ailleurs, l’évolution semestrielle du PNB des banques cotées a été soutenue en partie par la bonne tenue du résultat des activités de marché. Ce dernier a bénéficié de l’appréciation technique du portefeuille obligataire des banques en raison de la baisse du taux directeur de la banque centrale de 50 points de base à 1,5% en juin 2020. Le développement continu de l’activité de crédit dans un contexte inédit de crise sanitaire se reflète de manière significative sur les anticipations de risque relatif aux crédits, ont constaté les analystes d’AGR. Et d’ajouter: “En recensant les banques cotées ayant publié le coût du risque au T2-20, nous relevons une augmentation semestrielle de 132%”. D’aprèsla note de recherche, cette hausse importante du coût du risque en 2020 est justifiée par le manque de visibilité surle processus de reprise des différents secteurs et ce, dans un contexte où le Management des banques adopterait des règles de provisionnement conservatrices. 


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