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Au Maroc, l’esclavagisme moderne sévit encore

La Walk Free Foundation livre son rapport


Nezha Mounir
Mercredi 23 Octobre 2013

Au Maroc, l’esclavagisme moderne sévit encore
Encore un classement, encore un indice. Cette fois-ci, c’est la Walk Free Foundation qui s’y colle. Pour la première fois, l’ONG vient de rendre public le classement mondial de l’esclavagisme moderne. Bien évidemment le Maroc n’est guère épargné. Sur un total de 162 Etats, il s’octroie  la 93ème place. A ce titre, il compterait 50.000 esclaves.
Dans la région du Maghreb, le Maroc s’en sort plutôt bien. Il se place bien loin de la Mauritanie qu’on retrouve en tête du peloton des pays qui tolèrent le plus cette pratique. Les estimations sont de l’ordre de 150.000 personnes sur une population totale de 3,5 millions d’habitants. Une réalité effarante. Quant à la  Tunisie, elle  se place au 122 ème rang avec 9.000 esclaves. L’Algérie, pour sa part se retrouve au 93ème rang (70.000), et la Libye au 78ème (17.000).
Bien que l’esclavage moderne ne soit peut-être pas aussi visible qu’auparavant, il reste présent dans les pays les plus riches et les plus pauvres, dans les grandes villes et les campagnes. L’esclavage a évolué avec le développement de nos sociétés. Peu ou prou. l’esclavagisme moderne persiste au Maroc. Une pratique continuellement décriée au niveau international. Bien avant la Walk Free Foundation, un rapport  de  l’ONG Human Rights Watch a déploré le travail des  enfants. Des dizaines de milliers d’entre eux,  40.000 au moins, continuent de travailler chez des particuliers ou dans  des ateliers du Royaume en toute illégalité, sous-payés, maltraités, parfois même violés.
Le cas des “petites bonnes” est particulièrement préoccupant. Réduites à travailler pendant de longues heures de la journée pour quelques billets par mois, qu’elles ne touchent souvent même pas, leur avenir est compromis loin des bancs de l’école. Au bout du chemin, c’est un mariage forcé qui leur tend les bras. Une réalité que ne cessent de dénoncer  les associations locales mais qui a la peau dure. Preuve en est, selon un rapport du Haut-commissariat au plan, publié en juin dernier, 76.533 ménages, soit 1,1% des ménages marocains, font travailler les petites mains. Certes les pouvoirs publics essaient d’entreprendre des réformes en vue de mettre fin à ce fléau, mais le chemin à parcourir est encore long. En attendant, il est loin de ravir la vedette à  ces pays qui ont banni définitivement l’escalavagisme moderne. Il s’agit en l’occurrence de l’Islande, l’Irlande, la Grande-Bretagne, la Nouvelle Zélande, la Suisse, la  Suède, la Norvège, le Luxembourg, la  Finlande et  le Danemark.
Par ailleurs, le rapport souligne que « plus de 29 millions de personnes dans le monde vivent dans des conditions d’esclavage moderne. Haïti, se classe à la deuxième place de l’indice, le Pakistan décrochant la troisième position.
  Il faut noter que la Walk Free Foundation a établi  des critères pour le classement des pays : « Les estimations en matière de prévalence de l’esclavage moderne sont une mesure combinée de trois facteurs : la prévalence estimative de l’esclavage moderne en fonction de la population, une mesure du mariage des enfants et des données relatives au trafic humain en provenance et à destination d’un pays », explique le directeur général de l’ONG, Nick Grono.

Le comité contre l’esclavage définit
l’esclavage selon 5 critères :


- Abus de vulnérabilité d’une personne en vue de la fourniture d’un service (d’un travail) sans rémunération ou avec une rémunération très faible ne correspondant pas au travail fourni ; conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité humaine.
- Confiscation de papiers d’identité
- Séquestration ou “ auto-séquestration”
- Rupture des liens avec la famille : interdiction de revoir ou d’envoyer du courrier ou des appels téléphoniques…
- Isolement culturel : des personnes ne connaissent pas la  langue, les lois, les droits qui les protègent et sont donc en situation de vulnérabilité dans les pays de résidence.



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