Outre les allégations de torture qui n’ont fait l’objet d’aucune enquête, le rapport rappelle que «le Conseil consultatif des droits de l’Homme n’a toujours pas publié la liste de tous les cas de disparition forcée sur lesquels celle-ci avait mené des investigations» et qu’il n’y a eu aucune avancée sur les questions de l’accès des victimes à la justice et de l’obligation pour les auteurs présumés des violations de rendre des comptes».
Comme d’habitude, des voix autorisées ne manqueront pas de s’attaquer à ce rapport, et ce avec autant de hargne et de véhémence que le Maroc ne cesse d’affirmer son respect le plus absolu des droits de l’Homme et de mettre en relief les grandes avancées qu’il a réalisées en la matière.
Il y en a certes, mais il y a aussi nombre de dossiers qu’il convient d’apurer pour permettre aux Marocains de se réconcilier avec eux-mêmes et avec leur passé afin de mieux s’engager dans le processus d’édification d’un avenir commun que nous espérons le plus radieux possible.
L’actuel rapport d’Amnesty International devrait servir d’aiguillon dans ce sens. Le fait de le critiquer ne servira à rien. Tout au plus, nous fera-t-il nous souvenir de ces temps lointains où d’aucuns niaient jusqu’à la simple existence des tristement célèbres bagnes où nombre de Marocains ont pourtant perdu soit la vie, soit leurs plus belles années.
Les portes du mensonge, de l’hypocrisie, de l’ignorance, de l’aliénation et de la servitude devront donc être à jamais fermées, si nous voulons nous engager sans regret ni récriminations, dans une œuvre de développement à même de permettre au Maroc de jouer le rôle qui doit être le sien tant à l’échelle régionale qu’internationale.