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Amine Mernissi : La baisse importante des transactions des biens résidentiels et des terrains exprime un grand malaise


Alain Bouithy
Mercredi 24 Août 2022

L’expert immobilier donne son avis sur les indicateurs mitigés du secteur immobilier au deuxième trimestre 2022

Amine Mernissi : La baisse importante des transactions des biens résidentiels et des terrains exprime un grand malaise
Le recul des transactions sur les biens résidentiels et sur le foncier observé au deuxième trimestre 2022, en glissement annuel, «exprime un grand malaise», selon l’expert immobilier Amine Mernissi. «En glissement annuel, la baisse importante des transactions pour les biens résidentiels (-20,4%) et les terrains (-37,7%) exprime un grand malaise », a-til déclaré dans un entretien accordé récemment à l’agence MAP. D’après un récent rapport de Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la Conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), au deuxième trimestre 2022, les ventes des biens résidentiels et des terrains ont respectivement baissé de 20,4% et de 37,7%, comparativement à la même période de l’année 2021. Comme l’a souligné ledit rapport, le recul du nombre des transactions reflète des baisses de 21% pour les appartements, de 10,5% pour les maisons et de 15,8% pour les villas. Selon le document, au cours de ce même trimestre, «les prix du résidentiel se sont dépréciés de 0,2%, en lien avec la baisse de 0,5% des prix des appartements ; tandis que les prix des maisons et des villas ont à l’inverse respectivement augmenté de 0,5% et 1,2%. Pour l’expert immobilier, par ailleurs auteur du guide «Répons’IMMO», il ne fait aucun doute que « la crise économique corollaire de la crise Covid puis la crise inflationniste mondiale depuis début 2022 qui s’en est suivie, ont largement entamé le pouvoir d’achat des Marocains ». Il en veut pour preuve: «Même le foncier qui, en temps de crise, constitue une valeur refuge, rencontre des difficultés à trouver preneur». On peut dès lors comprendre qu’«en période d’incertitude économique, le resserrement des conditions de crédit et la solvabilité des ménages passés au crible contribuent aussi à ralentir l’appétence à devenir propriétaire...». A propos du foncier, le rapport de BAM et de l’ANCFCC indique qu’en glissement annuel, les prix du foncier ont augmenté de 1,8%, au titre du deuxième trimestre. Quoi qu’il en soit, «la pénurie de logements dits pour la classe moyenne disponibles au niveau du marché immobilier national dans sa globalité, et l’absence d’horizon nouveau pour le logement social à 250.000 DH, font du secteur immobilier un secteur en mal de produits nouveaux, à même de stimuler la demande et de répondre à de nouveaux besoins, pourtant exprimés maintes fois», a estimé Amine Mernissi. Commentant cette fois-ci l’augmentation de 7,2% des transactions observées dans l’immobilier professionnel, ce dernier a expliqué que « cela traduit la relance économique postcovid, d’ailleurs observée au niveau mondial pour ce type d’actifs, et dont le Maroc n’a pas fait exception». Selon le rapport de la Banque centrale et de l’Agence nationale de la Conservation foncière du cadastre et de la cartographie, l’évolution des transactions constatée au deuxième trimestre dernier résulte «des hausses de 6,2% des ventes des locaux commerciaux et de 12,5% de celles des bureaux». La même source relève, en outre que «les prix ont reculé de 0,4%, avec une baisse de 0,7% pour les locaux commerciaux et une hausse de 1,9% pour les bureaux». En fin de compte, pour Amine Mernissi, «la parenthèse covid a créé de nouvelles conditions économiques. Des opportunités nouvelles à saisir mais aussi des mouvements de faillite et de création d’entreprises, quand ce n’est pas d’extension ou de mutation d’activités qui ont animé le marché de l’immobilier d’entreprise». A titre de rappel, en glissement annuel, globalement, l’indice des prix des actifs immobiliers s’est apprécié de 0,4% par rapport au deuxième trimestre 2021. Dans leur rapport, BAM et de l’ANCFCC attribuent cette évolution à la hausse de 1,8% des terrains et aux diminutions de 0,2% du résidentiel et de 0,4% des biens à usage professionnel. S’agissant du nombre de transactions, les deux organismes notent qu’il a baissé de 22,5%.


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