L’information est tout ce qu’il y a d’officiel. On est donc censé la prendre au sérieux, surtout qu’elle n’a rien d’exceptionnel. Nombreuses sont les villes à travers le monde qui sont dotées de bien plus de caméras. Toutefois, il y a quelque chose qui intrigue dans cette histoire qui sort d’un « ordinaire » que l’on s’est farci depuis un certain temps, chaque fois que de nouvelles mesures ou des réformes pointent du nez. Ce silence inquiète. Pas normal du tout que l’on fasse preuve d’une aussi grande « passivité », alors que les poseurs des caméras annoncent, non sans une bonne dose de fierté, que c’est fait pour épingler le chauffard, ce daltonien à leur manière qui assimile le rouge au vert, tout en se moquant éperdument de toute autre consigne dictée par le Code de la route, mais aussi les pickpockets et les agresseurs de tous genres. Un scandale !
Il ne faut sûrement pas s’étonner si demain, on voit sortir dans la rue, en bandes organisées, et généralement généreusement médiatisées, pour appeler à l’annulation d’une mesure aussi impopulaire et qui vient s’immiscer d’une manière si indiscrète et si intempestive dans les relations entre citoyens libres. Une mesure qui cherche donc à priver les uns de tuer les autres, de porter atteinte à leurs corps ou à leurs biens.
Ça serait, en tout cas, parfaitement de l’ordre des choses. N’a-t-on pas vu des routiers et autres machinistes déclencher un mouvement de grève et de manifestations sans fin, parce que, tout bonnement, ils ne voulaient pas de ce vilain tachymètre que l’on cherchait à leur imposer et qui devait renseigner sur la qualité de conduite sur la route ?
N’a-t-on pas encore vu quelques confrères, sans doute trop contents, d’avoir enfin découvert les droits de l’Homme, se rallier à la cause de ces pauvres usagers qui, après tout, ne réclamaient que le droit de rouler à tombeau ouvert ?
N’a-t-on pas assisté à une résistance consternante, bête et stupide, au port de la ceinture de sécurité ?
Le comble, c’est que les chauffeurs de taxi ont eu gain de cause. Si la ceinture est obligatoire pour tous les autres, elle ne l’est pas pour eux, ni pour leurs passagers. Si ce n’est pas renversant !
Le nouveau Code de la route, on en a trop parlé. Mais pour qu’il passe, il faut penser à l’alléger, ou à en faire un code « hyper light », beaucoup plus gentil que l’actuel, et surtout qu’il s’applique aux uns mais pas aux autres.
Et puis, les réformes, ça dérange. Il se forme comme une certaine frilosité chez ceux habitués à certain confort, même supposé.
A un tout autre niveau, celles qui font plus l’actualité et qui engagent le pays dans un sens de cette consolidation des acquis démocratiques pour lesquels l’USFP, en particulier, ne cesse de militer, ne semblent pas échapper à cette triste règle. Mais de là à chercher à y voir quelques rapports avec les prochaines élections, c’est faire preuve d’une cécité désespérante.
Ces réformes, et au-delà de toute échéance électorale, si importantes soient-elles, concernent l’avenir du pays et le développement du processus démocratique dans lequel celui-ci s’est engagé.