-
Royal Air Maroc lance une nouvelle ligne directe Casablanca-Catane à partir du 28 juin prochain
-
Royaume-Uni : Coup de projecteur à Londres sur les opportunités d’investissement à Dakhla
-
Rabat : Signature d'une convention de partenariat entre le HCP et le ministère de l'Industrie et du Commerce
-
Airbus Atlantic intègre dans son système industriel les sites de Saint-Nazaire et de Casablanca de Spirit AeroSystems
-
Ifrane : L'Université Al Akhawayn clôture son mois de l'Entrepreneuriat "Ventures Adventure"

A première vue, compte tenu des deux principaux agrégats à savoir le montant des investissements publics et les dépenses globales, il y a lieu de noter que le projet en question mériterait de toute évidence son qualificatif de « casse-cou ». La presse nationale, dans sa diversité, devait déplorer la faible audace du projet.
A contrario, l’argentier du Royaume, dans ses rares sorties, donne l’impression de renoncer à la facilité en faisant le pari sur la croissance sans inflation. Comment est-ce possible d’y croire alors que le contexte économique tant national qu’international est en pleine crise ?
Cet enthousiasme et cette « conviction » semblent, à tous égards, quelque peu excessifs voire moins réalistes. En tout cas, l’économie marocaine étant ce qu’elle est, moins intégrée et faiblement compétitive, ne pourra faire mieux que l’Europe, notre principal partenaire qui vit une crise économique et financière et n’entrevoit pas (officiellement) d’éclaircie avant 2010.
Dans ces conditions, la politique économique –autrement dit l’intervention de l’Etat par le bais de la politique budgétaire de la Banque centrale en tant que responsable de la politique monétaire- saura-t-elle lever les contraintes qu’imposent ces temps de vaches maigres ? Rien n’est moins sûr. Mais, à regarder de près, les prévisions de croissance, établies dans l’actuel projet de loi de Finances, semblent traduire l’affirmation fataliste que la pluie fera le beau temps et que le baril de pétrole ne risque pas d’exploser en cours de route.
Au-delà des faiblesses de l’économie marocaine (aggravation du déficit de la balance commerciale, réduction grave des avoirs extérieurs, faible productivité des PME, aggravation du chômage des diplômés…), il faut reconnaître que le gouvernement dispose d’une très faible marge de manœuvre.
Bien entendu l’adoption d’une loi de Finances est, en elle-même, un événement majeur de nature à ficeler le sort de la Nation pendant une durée longue d’au moins 1 an. Remarquons en passant que dans la précédente loi, le gouvernement avait promis des « carottes fiscales ». Il se trouve qu’aujourd’hui, ce même gouvernement renie ses engagements, du moins pour ce qui concerne la réduction de l’IS. Le ministre de l’Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, qui dit avoir mis en place un budget de « crise » a-t-il songé à la grogne du patronat ? A-t-il réellement mesuré le poids des augmentations fiscales prévues dans son projet sur le pouvoir d’achat des ménages ? « L’harmonisation fiscale »- expression désormais en vogue- parviendra-t-elle à combler les pertes enregistrées au niveau des recettes douanières -le commerce extérieur étant toujours sous perfusion-.
Comment peut-on, dans ces conditions, espérer une relance, dès lors que le volume consolidé des investissements publics, estimé à quelque 160 milliards de DH, demeure après tout peu flatteur aux yeux des observateurs. Cette enveloppe, sans chercher d’où elle vient, est-elle à la hauteur des ambitions et des enjeux ? On verra si nos représentants au Parlement sauront rectifier le cours des choses.
Il ne faut pas le cacher, tout le monde n’est pas content et tout le monde (employeurs et salariés) se plaindra du manque d’audace proprement dite. Sans jouer les « Cassandre », dans le contexte de tourmente, il n’est pas écarté de voir l’inflation s’emballer et le chômage s’aggraver. Sans aucun doute, on ferait mieux de reconsidérer toute la politique économique du pays pour une vraie croissance sans inflation et créatrice d’emplois. Rien ne sert de masquer les maux, cela servira sans doute à reporter les problèmes en usant et abusant de l’endettement et de la pression fiscale.