-
A l’occasion de Aid Al Maoulid, Libération présente ses vœux déférents à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à la famille Royale, au peuple marocain et à l’ensemble de la Oumma islamique
-
Incendie au quartier général de la mission internationale au Darfour : Omar el Béchir attendu en Ethiopie
-
Le greffier du Tribunal spécial pour le Liban présente sa démission
-
Plusieurs pays occidentaux ne participent pas aux travaux : La conférence sur le racisme s’est ouverte sur fond de défections
-
L’amour aux temps de l’immigration : Lecture du film “Un fiancé pour Yasmina” d’Irène Cardona
Dans les cénacles du gouvernement, le constat a été très vite dressé : le champ médiatique occupe très peu de place aux actions de l'équipe ministérielle conduite par le leader de l'Istiqlal, Abbas El Fassi. « C'est vrai, il y a une propension de l'espace médiatique à remplacer l'information par le commentaire.
Ce qui n'est pas exactement un signe de prestation médiatique de qualité. C'est pourquoi nous avons créé cet espace de concertation où l'ensemble des ministères est représenté pour justement communiquer sur les actions du gouvernement », explique celui qui préside aux destinées du département de la Communication. L'Exécutif a mal à sa communication. Le diagnostic est récurrent.
Et depuis le premier gouvernement d'alternance d'Abderrahmane Youssoufi, la pédagogie de la communication de la réforme, de la transition et du changement a cruellement fait défaut à l'ancienne opposition aux commandes du pouvoir. Abbas El Fassi et ses ministres en ont visiblement pris conscience et font aujourd'hui appel aux fées de la communication pour « vendre » et surtout donner de la visibilité aux actions entreprises.
Une communication de la crise ? Il en faut un peu plus pour convaincre ce cacique de l'USFP. « Ce gouvernement est aphone. La communication gouvernementale ne saurait se réduire au point de presse hebdomadaire à l'issue du Conseil de gouvernement. La communication, c'est un mode relationnel permanent avec l'opinion publique.
Il ne s'agit pas seulement d'informer, mais d'expliquer et de convaincre ». Notre interlocuteur de gauche n'en finit pas de constater une conception archaïque de la communication tendant à la « méthode m'sid » tout en fustigeant « ce fossé entre ce qui se fait et ce qui se dit, sans véritable pédagogie mise en place ».
« Le système du porte-parole est à mon sens dépassé. C'est le Premier ministre et les ministres dont les dossiers sont au-devant de l'actualité qui doivent être aux premières lignes. Je constate malheureusement qu'aux moments forts de la semaine, c'est-à-dire les mardi, mercredi et jeudi, on ne voit jamais le Premier ministre alors qu'il est censé communiquer au nom du gouvernement ».
De la rumeur
à l'information
Du côté de la société civile, on n'en finit pas non plus de revendiquer une meilleure communication de l'Exécutif issu des élections législatives de septembre 2007. La présidente de l'Organisation marocaine des droits humains,Amina Bouayach, en est convaincue : sur la question des droits de l'Homme, la communication du gouvernement est défaillante. « Des événements ont lieu et les pouvoirs publics ne donnent les informations que lorsqu'il est déjà trop tard ». Dans la ligne de mire de cette défenseure des droits humains, ce qui s'est passé à Sidi Ifni. « Avant les événements, il y a eu un long sit-in de protestation dans le port de Sidi Ifni. Il faut savoir que le gouvernement n'en a jamais fait un point à l'ordre du jour lors d'un quelconque Conseil de gouvernement. On peut reprocher la même chose aux deux télévisions publiques qui n'ont jamais soufflé mot de ce sit-in. C'est bien un déficit de communication par rapport à l'opinion publique qui, elle, a le droit de savoir. Une telle défaillance en matière de communication laisse malheureusement le champ libre à la rumeur. De la même manière, on ne peut que regretter l'insuffisance d'émissions de débats sur les télévisions publiques. Il faut bien le savoir : la construction d'une opinion se fait d'abord par le débat ».
A l'opposition, on boit du lait ou presque. « Ah, le gouvernement veut soigner sa communication. Bravo d'y avoir enfin pensé ! » s'exclame Saadeddine El Otmani, le président du conseil national du PJD avant de lâcher, un brin perfide que « le gouvernement veut remédier à son insuffisance de travail en soignant son image ». « La communication n'a jamais remplacé l'action. Toujours est-il que la mise en place d'une communication gouvernementale ne peut être que bénéfique pour le pays et les citoyens.
Pour nous aussi à l'opposition car nous avons très peu d'informations sur ce que fait le gouvernement d'Abbas El Fassi ».