La mobilisation pour l’emploi ne s’arrêtera pas de sitôt, en dépit de la faible reprise économique qui se dessine à l’échelle mondiale.
Selon le dernier rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), rendu public mardi 21, le monde s’achemine vers une reprise sans emplois.
« La faible reprise économique mondiale n’a pas suscité d’amélioration sur les marchés du travail mondiaux: à l’échelle mondiale, le nombre de chômeurs a presque atteint les 202 millions en 2013. Une hausse de près de 5 millions par rapport à l’année précédente », constate l’OIT.
Un constat qui n’est pas de bon augure pour de nombreux pays, à l’instar du Maroc où le chômage demeure endémique et la mobilisation pour la création d’emplois fait l’objet de nombreuses critiques.
Quand bien même l’essentiel de la hausse du chômage mondiale se situe dans les régions d’Asie de l’Est et d’Asie du Sud (+45% de nouveaux demandeurs d’emploi), en Afrique subsaharienne et en Europe, les tendances actuelles ne laissent présager rien de bon sur le front de l’emploi. Saut si, et cela concerne également le Maroc, les gouvernements redoublaient d’efforts pour prétendre véritablement inverser la courbe du chômage.
En effet, « le chômage mondial devrait encore s’aggraver, quoique progressivement, pour dépasser les 215 millions de chômeurs en 2018. Au cours de cette période, environ 40 millions de nouveaux emplois vont être créés chaque année», souligne le rapport. En conséquence, « le taux de chômage mondial devrait rester globalement constant au cours des cinq prochaines années, se situant à un demi-point de pourcentage de plus qu’avant la crise », poursuit le rapport.
Principales victimes de la crise, les jeunes restent particulièrement affectés par le chômage de manière disproportionnée du fait de la reprise inégale de l’économie.
« On estime que quelque 74,5 millions de jeunes – âgés de 15 à 24 ans – étaient au chômage en 2013, ce qui équivaut à près d’un million de plus qu’un an auparavant. Le taux mondial du chômage des jeunes a atteint 13,1 %, soit près de trois fois celui des adultes », selon le rapport.
Il faut préciser que « le ratio entre le chômage des jeunes et celui des adultes a atteint un sommet historique. Il est particulièrement élevé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi que dans certaines régions d’Amérique latine et des Caraïbes et d’Europe du Sud ».
Le rapport révèle aussi que la durée moyenne des périodes de chômage s’est considérablement allongée, que les taux d’activité n’ont pas évolué (ceux-ci sont encore inférieurs d’un point de pourcentage à ce qu’ils étaient avant la crise) et que l’emploi précaire représente presque 48 % de l’emploi total.
Si le nombre de travailleurs pauvres continue de reculer à l’échelle mondiale, « l’emploi informel demeure très fréquent dans la plupart des pays en développement, même si les disparités régionales sont considérables », conclut le rapport qui préconise un rééquilibrage des politiques macroéconomiques et un revenu du travail plus élevé à même d’améliorer considérablement la situation de l’emploi.