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​Le bio au Maroc, une niche qui commence à grandir

Le secteur a connu une évolution de 10% durant les 5 dernières années

Lundi 31 Août 2020

L’engouement des Marocains pour la consommation des produits bio commence à se faire sentir de plus en plus au Maroc, avec un appétit en forte croissance pour des aliments exempts de pesticides dont la production respecte l’environnement, notamment dans une conjoncture marquée par la crise sanitaire du nouveau coronavirus (Covid-19).
Au Maroc, le bio est encore une petite niche, croissante cependant, qui mobilise les exportateurs et surtout des gens passionnés sur le marché national, qui lancent des initiatives personnelles ainsi que des coopératives dans l’esprit des entreprises solidaires.
Alors que les consommateurs recherchent des produits agricoles et alimentaires sains et propres en cette période de crise, les aliments biologiques s’avèrent être la nourriture de choix pour la maison, a relevé dans une déclaration à la MAP, le président du club des entrepreneurs Bio (CEBio), Slim Kabbaj.
Au Maroc, on a compris tôt que la pandémie attaquait les gens fragiles à système immunitaire faible et comme la production bio répond à une problématique de santé, le lien a été automatiquement fait par le consommateur marocain, qui n’a pas hésité à se tourner vers des produits perçus “comme meilleurs pour la santé” pour se protéger et se sentir en sécurité, a expliqué M. Kabbaj, également président de la société Green Village, premier réseau marocain spécialisé dans le secteur bio.
Il a, en outre, expliqué que la crise sanitaire est en train de mettre un focus important sur les produits santé et pousser les distributeurs à aller encore plus loin dans l’assortiment de produits frais, en vue de répondre à une consommation accrue à domicile (moins de voyages, plus de télétravail, moindre fréquentation des restaurants). Ces phénomènes pourraient bien profiter au bio sur les catégories où il est encore à développer.
Interrogé sur l’évolution du secteur bio durant les dix dernières années, Slim Kabbaj a souligné qu’au niveau de la distribution et de la disponibilité des produits sur le plan national, une évolution de 10% a été notée durant les 5 dernières années, notamment avec l’ouverture de plus en plus de points de vente, que ce soient les marchés de proximité, les pharmacies ou encore les parapharmacies.
En termes de production, il y a eu une augmentation légère des produits locaux (frais) notamment les fruits et légumes et en termes d’export, il y a eu des progrès intéressants en transformation bio, ce qui a permis une avancée significative sur certains secteurs, notamment la culture de la grenade, du raisin et des baies de goji, qui ont commencé à se vendre en Allemagne et en Angleterre, grâce à des entrepreneurs bio innovants, a-t-il poursuivi.
S’agissant des défis à relever pour développer ledit secteur, M. Kabbaj, qui n’a pas manqué de saluer les avancées réalisées par le gouvernement marocain en matière de réglementation, a souligné l’impératif de mettre en place des soutiens innovants pour le développement du Bio outre “la mise en place d’un partenariat public-privé solide, rigoureux et pérenne, à même de structurer le tissu des productions biologiques au Maroc”.
“Il est nécessaire que les organisations associatives soient dynamiques et mettent en avant des stratégies de sensibilisation des consommateurs, une communication convaincante vers les opérateurs qui pourraient être tentés par la conversion”, a-t-il fait observer, notant qu’un travail au niveau des différentes régions du Royaume est nécessaire à cet égard.
Le fil d’Ariane des stratégies dans le Bio selon Slim Kabbaj, devrait commencer dans un premier temps, par la consommation et la dynamisation de la demande. “Quand la demande est là, l’initiative privée va naturellement à sa rencontre, avec des offres plus ou moins adaptées” a-t-il précisé.
En effet, les premières fermes Bio au Maroc se sont développées pour répondre à la demande des consommateurs européens, via les distributeurs du continent, alors qu’actuellement, le consommateur marocain s’intéresse lui même au produit Bio et le trouve de plus en plus dans les points de vente.
“Petites ou grandes surfaces, supermarchés spécialisés ou magasins mixtes, le déclencheur essentiel du mouvement Bio est dans la consommation”, a-t-il noté, préconisant par la même, la nécessité de concevoir des campagnes de communication justes et multidimensionnelles ciblant les consommateurs, avec une argumentation solide, basée sur les questions de santé et sur la protection de l’environnement.
M. Kabbaj a, par ailleurs, fait savoir que les besoins en ressources humaines dans la filière Bio sont criants à différents niveaux et que les petits agriculteurs se plaignent du manque de main-d’œuvre technique qualifiée sur leurs fermes, notant que nombreux d’entre eux sont amenés à réduire leurs ambitions, de même pour les propriétaires terriens, qui ne trouvent que rarement les cadres nécessaires capables de développer des unités de production Bio ou encore les managers d’unités agro-industrielles à valeur ajoutée, qui souffrent de la même problématique.
Et de poursuivre que comme dans d’autres domaines, le challenge étant de trouver la bonne adéquation entre les formations et les différents besoins sur le terrain.
De la même manière que la crise actuelle pourrait avoir comme conséquence l’accélération de l’adoption du e-commerce, le bio et les promesses alternatives dans leur ensemble, pourraient convaincre de nouvelles cibles, conquérir de nouveaux territoires et à terme encourager leur développement et leur présence dans le panier post-Covid des Marocains. 

​ Le rôle des entreprises dans la lutte contre la pauvreté au centre d’un atelier virtuel

Le rôle des entreprises dans la lutte contre la pauvreté a été au cœur d’un atelier virtuel organisé, récemment, par le Global Compact des Nations unies au Maroc et la Commission entreprise responsable et citoyenne de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
Cet atelier, qui a connu la participation d’entreprises de différentes tailles opérant dans divers secteurs, notamment celles disposant du label “responsabilité sociétale des entreprises” (RSE) de la Confédération, a été l’occasion de discuter des approches pour renforcer la contribution du secteur privé dans la réduction de la pauvreté, indiquent les deux parties dans un communiqué conjoint. 
S’inscrivant dans le cadre d’une démarche de responsabilité partagée qui met en évidence l’engagement des entreprises dans un plan de relance économique inclusive et équitable, cette rencontre a été marquée par la présentation de l’outil “Empreinte Pauvreté” qui est un dispositif d’évaluation développé conjointement avec l’organisation non-gouvernementale Oxfam, rapporte la MAP. Cet outil permet aux entreprises de mener une évaluation complète de leurs impacts positifs et négatifs sur la pauvreté dans leurs zones d’intervention, et ce en vue de mettre en place des plans d’action adaptés. Il vise, ainsi, à accompagner les entreprises à atteindre le premier objectif de développement durable (ODD) relatif à l’éradication de la pauvreté.
“Empreinte Pauvreté” propose également une approche multidimensionnelle de l’engagement des entreprises contre la pauvreté qui prend en considération cinq dimensions, à savoir la subsistance, le genre et la diversité, la santé et le bien-être, l’autonomisation, la sécurité et la stabilité. Ces aspects sont alignés à cinq domaines d’intervention des entreprises, à savoir les impacts macroéconomiques, les chaînes de valeurs, les politiques, les pratiques environnementales, les produits et le marketing, précise le communiqué. La réduction de la pauvreté et l’instauration d’une justice sociale font partie intégrante de la responsabilité des entreprises car aucune d’entre elles ne peut fonctionner dans une société défaillante, rappelle la même source, soulignant que la lutte contre la pauvreté est une priorité nationale et internationale à laquelle les entreprises peuvent contribuer ambitieusement grâce à la mise en place de stratégies et modèles d’affaires durables et responsables.
D’après les chiffres du Haut-commissariat au plan, le taux de vulnérabilité à la pauvreté au Maroc pourrait passer de 17,1% en 2019 à 19,87% en 2020, soit plus de 1 million de personnes additionnelles, et ce du fait de la conjoncture sanitaire et économique actuelle.

Par Samia Boufous (MAP)

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