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​La convention contre les pires formes de travail des enfants enfin ratifiée

Un engagement mondial contre l’esclavage, la prostitution et l’utilisation des enfants dans les conflits armés ou travaux dangereux ou illicites


Alain Bouithy
Vendredi 7 Août 2020

Adoptée par la Conférence internationale du travail il y a 21 ans, la convention n° 182 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les pires formes de travail des enfants a été ratifiée par l’ensemble des 187 Etats membres de l’agence onusienne. Une première dans les annales de l’organisation.
La ratification universelle de la convention, qui est intervenue mardi 4 août dernier, après la signature du Royaume des Tonga, «signifie que tous les enfants jouissent désormais d’une protection juridique contre les pires formes de travail des enfants», a déclaré Guy Ryder, directeur général de l’OIT.
Ce résultat historique, qui intervient quelques mois seulement avant le début de l’Année internationale de l’élimination du travail des enfants en 2021 dont le but est de sensibiliser à cette question et d’accélérer le rythme des progrès, est une bonne nouvelle pour les millions d’enfants employés à travers le monde.
Selon l’OIT, ils seraient 152 millions à travers le monde dont 73 millions dans des travaux dangereux. «70% de l’ensemble du travail des enfants concernent l’agriculture et sont essentiellement liés à la pauvreté et aux difficultés de leurs parents à trouver un travail décent», a indiqué l’organisation.
Des données de l’enquête nationale sur l’emploi de 2019, il ressort qu’au Maroc, on compte 200.000 enfants économiquement actifs parmi les 7.271.000 enfants âgés de 7 à 17 ans, marquant une baisse de 23,5% par rapport à 2017. 
«Parmi les enfants économiquement actifs, 119.000 accomplissent des travaux dangereux, ce qui correspond à un taux d’incidence de 1,6% (contre 2,3% en 2017)», souligne le Haut-commissariat au plan (HCP) précisant que les enfants astreints à ce type de travail sont à 74,4% ruraux, 84% masculins et à 75,6% âgés de 15 à 17 ans.
Notons que la convention ratifiée offre un cadre juridique aux différentes actions qui seront désormais menées dans le cadre de la lutte contre ce phénomène qui englobe diverses formes de travail. A savoir : l’esclavage, l’exploitation sexuelle, l’utilisation des enfants dans les conflits armés ou d’autres travaux dangereux ou illicites qui compromettent la santé, la moralité et le bien-être psychologique des enfants, a expliqué Guy Ryder.
Comme l’a rappelé l’OIT dans un communiqué, «la convention n° 182 demande la prohibition et l’élimination des pires formes de travail des enfants, y compris l’esclavage, le travail forcé et la traite des êtres humains».
Selon cette agence des Nations unies, «elle interdit l’utilisation des enfants dans les conflits armés, la prostitution, la pornographie et les activités illicites telles que le trafic de drogue, et les travaux dangereux». 
Pour le DG de l’OIT, cette convention «reflète un engagement mondial selon lequel les pires formes de travail des enfants n’ont pas leur place dans notre société». 
Saluant à son tour la ratification de ladite convention, la Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), Sharan Burrow, a pour sa part déclaré qu’elle «est un rappel puissant et opportun de l’importance des normes de l’OIT et de la nécessité d’apporter des solutions multilatérales aux problèmes mondiaux».
Parce que le travail des enfants est une grave violation des droits fondamentaux, « il incombe aux mandants de l’OIT et à la communauté internationale de veiller à ce que cette convention soit pleinement appliquée, notamment en faisant preuve de diligence raisonnable dans les chaînes d’approvisionnement mondiales», a-t-elle insisté.
«Nous ne pouvons pas laisser la lutte contre les pires formes de travail des enfants reculer. Ensemble, nous pouvons œuvrer à l’élimination du travail des enfants sous toutes ses formes», a pour sa part déclaré Roberto Suárez Santos, Secrétaire général de l’Organisation internationale des employeurs (OIE), après avoir qualifié ce moment d’historique.
«Aujourd’hui, le monde des affaires est à la fois conscient de la nécessité de faire des affaires dans le respect des droits de l’enfant et agit en conséquence. C’est encore plus urgent en cette période de pandémie de Covid-19», a-t-il souligné.   


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