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​La mauvaise passe de la sélection ivoirienne

Mardi 27 Janvier 2015

​La mauvaise passe de la sélection ivoirienne
Un capitaine aux abois, un groupe et un entraîneur sous tension et une suspension qui coûte cher: le 1er tour de la CAN-2015 s'apparente pour le moment à un chemin de croix pour la Côte d'Ivoire, l'une des équipes les plus attendues du tournoi.
Dans un groupe D extrêmement indécis (4 formations avec 2 points), les Eléphants joueront leur qualification pour les quarts de finale lors d'un choc face au Cameroun, mercredi à Malabo.
Yaya Touré méconnaissable 
Avec la retraite internationale de la légende ivoirienne Didier Drogba, Yaya Touré était censé reprendre le flambeau et s'imposer comme le nouveau guide de la Côte d'Ivoire. Mais celui qui a été tout récemment élu meilleur joueur africain de l'année pour la 4e fois d'affilée n'est que l'ombre de lui-même. En Premier League, le milieu de Manchester City (31 ans) marche littéralement sur ses adversaires, récupère, élimine, frappe et avale les kilomètres, s'imposant comme une référence mondiale à son poste. Mais dans cette CAN, il est devenu un joueur  ordinaire, incapable d'effectuer la moindre différence. Arrivé en Guinée Equatoriale fatigué après avoir enchaîné les matches en Angleterre pendant les fêtes, Yaya Touré a été ménagé durant les premiers entraînements. Est-ce une explication à son apathie actuelle? A moins que ce ne soit le poids du brassard de capitaine depuis le départ de Drogba. Le Mancunien a certes donné de la voix et tenté de bousculer ses coéquipiers samedi, mais balle au pied, il n'a été d'aucune utilité pour ses troupes.Hervé Renard avait lui-même reconnu avant la rencontre contre le Mali que Touré devait faire "beaucoup mieux" qu'au cours du premier match face à la Guinée (1-1) et "montrer l'exemple". "S'il n'est pas capable d'élever son niveau, ce sera très difficile pour nous", avait-il ajouté. Des paroles pour l'instant restées vaines.
Une tension palpable     
Des joueurs qui s'énervent entre eux, un sélectionneur qui engueule un de ses défenseurs, l'humiliant devant les caméras en pleine rencontre tel un débutant: les Ivoiriens ne respirent pas la sérénité et le statut de favori, qu'ils ont tant bien que mal refusé d'endosser au début de la compétition, est devenu leur boulet.
Sur le papier, cette équipe, qui possède des individualités à faire pâlir les autres formations (les frères Touré, Gervinho, Kalou, Bony, Gradel, Doumbia, Aurier), a tout pour briller dans cette CAN. Mais le collectif patine et l'unité du groupe ne tient plus qu'à un petit fil.
Hervé Renard est lui aussi sous pression. Champion d'Afrique à la surprise générale à la tête de la Zambie en 2012, l'ancien entraîneur de Sochaux dirige pour la première fois de sa carrière une équipe de premier plan et mesure les périls de l'exercice. Conscient du danger qui le guette en cas de sortie de route précoce, il a déjà sorti le parapluie. "Pour ceux qui sont toujours là pour critiquer, je tiens simplement à vous dire que c'était mon 11e match invaincu en Coupe d'Afrique consécutivement. Je sais ce que je fais", a-t-il déclaré samedi.
Gervinho, une suspension qui coûte cher       
La gifle adressée par Gervinho au Guinéen Naby Keita, suivie d'un carton rouge et d'une suspension de deux matches infligée par la Confédération africaine de football, a forcément de lourdes conséquences sur le rendement offensif des Ivoiriens. Le joueur de l'AS Rome avait été l'attaquant ivoirien le plus incisif par sa vitesse et ses dribbles, des qualités qui ont cruellement fait défaut contre le Mali.
Pour le remplacer, Renard a placé en pointe la paire Bony-Doumbia. Sans réel succès. Si Doumbia, buteur face aux Guinéens, a fait ce qu'il a pu, Bony est une grosse déception pour le moment et sa passe décisive pour son partenaire fait office de cache-misère. De quoi s'interroger sur les 35 millions d'euros dépenses par Manchester City pour l'enrôler.
Gervinho manquera encore à l'appel pour la rencontre couperet contre le Cameroun et ne fera sa réapparition qu'en cas d'accession au prochain tour. D'ici là, Renard doit sacrément cogiter pour trouver une solution de rechange crédible.

Ils ont dit

Jorge Costa (sélectionneur du Gabon): "Je remercie mes joueurs pour tout ce qu'ils ont fait dans ces matches, ils ont fait tout ce que je leur ai demandé. Le premier match contre le Burkina (2-0) était très bon, avec un peu de chance, c'est vrai. On aurait dû sceller la qualification contre le Congo, on n'a pas eu de chance. Des choses arrivent dans le foot, on jouait contre l'équipe locale. On a eu beaucoup d'occasions en première mi-temps, et si on était allé à la pause avec un score de 2 ou 3-0, cela aurait été normal. Tout change en 2e mi-temps. Sans le penalty, ils n'auraient jamais marqué. C'était un penalty qui n'en était pas un. Une erreur a changé le match. Je travaille dans le foot depuis 30 ans, c'est ma vie : ce n'est pas une excuse, mais avec la manière dont on a joué contre le Congo et aujourd'hui, on devait être en quart. Même avec des erreurs d'arbitrage, et avec le respect dû aux trois autres équipes. On ne méritait pas de perdre un seul match. On a une équipe jeune, seuls quatre joueurs avaient disputé une CAN auparavant. En 2017 on sera plus forts. Je suis sûr qu'aujourd'hui on était meilleurs qu'hier et moins bons que demain".

Esteban Becker (sélectionneur de la Guinée Equatoriale): "C'est le conte de Cendrillon, l'équipe pauvre bat l'équipe riche avec son propre mérite, du sacrifice, de l'engagement, de la fierté et de la passion. On a commencé avec ce groupe il y a vingt jours exactement, à Madrid, puis on est allé à Lisbonne, on a mis en place une base et un style de jeu avec optimisme. On était convaincu à chaque entraînement qu'on pouvait aller loin. Être dans le Top 8 africain, pour une nation aussi petite, est un honneur".
Claude Le Roy (sélectionneur du Congo, au micro de Canal Plus Sport) : "C'est incroyable. Je ressens beaucoup d'émotion et un incroyable bonheur. Ces mecs sont incroyables. Ils vont chercher des ressources. On prend un but un peu bidon parce qu'il y a une faute sur Bissiki (défenseur congolais ndlr) au départ, et derrière, alors qu'un nul 1-1 suffit, on repart. On s'était dit qu'on voulait finir premier, que si on pouvait gagner ce match on allait le gagner. On est revenu de nulle part. On a sorti le Nigeria (en phase éliminatoire ndlr), champion d'Afrique en titre, maintenant on sort le Burkina Faso, vice-champion d'Afrique. C'est sûr maintenant cela va commencer à peser, mais tout n'est que du bonus. Il y a un an, cette équipe était dans les 100e (au classement Fifa ndlr), mais on a su construire un groupe. Quand Fabrice Ondama entre, il y a six mois qu'il n'a pas joué un match : ces gamins m'étonnent et il faut leur tirer un grand coup de chapeau." 

​Les cancans de la CAN

Leekens (1). Le sélectionneur de la Tunisie, le Belge Georges Leekens, couve ses jeunes joueurs, avec une attention particulière pour Mohamed Moncer. "Certains jeunes étaient un peu stressés au premier match. Moncer n'avait pas le trac. Je lui ai dit: +Vas-y, amuse-toi, tu n'as pas l'obligation de marquer+, et à la fin il a marqué. Mais il ne doit pas marquer pour bien jouer. Je ne vais pas tuer un jeune joueur qui a marqué en le laissant titulaire sur deux matches de ce niveau là, ce serait le brûler!"

Leekens (2). Jamais avare de bonnes formules, le patron des Aigles de Carthage a demandé à ses joueurs d'oublier les tracas logistiques et de se concentrer sur la RD Congo, comme il l'a confié à des journalistes dimanche: "Je leur ai dit: tu vas penser Congo, tu vas dormir Congo, et j'espère que le soir tu vas manger Congo!"

Adversaire. Les supporters de l'équipe de Guinée Equatoriale ne sifflent jamais l'adversaire quand il apparaît pour reconnaître la pelouse ou à l'annonce de la composition des équipes. C'était encore le cas dimanche avec les joueurs du Gabon, sortis des vestiaires les premiers et qui ont foulé le gazon sous les vivats de leurs propres fans mais sans aucune manifestation d'hostilité de la part du public local. Respect et fair-play, manque de culture footballistique, ou bien le résultat de dizaines d'années où la critique en public était bannie?

Incendie. Alors que les joueurs sénégalais débutaient à peine leur entraînement, un énorme nuage de fumée a enveloppé le quartier où est situé le stade de La Paz à Malabo. L'incendie a duré une bonne vingtaine de minutes avant que les premières sirènes de pompiers retentissent et que le feu commence à être maîtrisé. Ce qui n'a pas vraiment perturbé la séance des Lions de la Teranga, arrivés un peu plus tôt dans la capitale équato-guinéenne en provenance de Mongomo. 

AFP

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