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​La démocratie, un antidote efficace contre le terrorisme

Eduquer les nouvelles générations pour les immuniser contre le fanatisme


Mourad Tabet
Samedi 16 Mai 2015

​La démocratie, un antidote efficace contre le terrorisme
La Fondation Fikr a organisé, en cours de semaine, un colloque international sur le thème «La démocratie à l’épreuve du terrorisme : nouveau défi de la communauté internationale» avec la participation de plusieurs experts en la matière.
A cette occasion, la journaliste espagnole, Beatrice Mesa Garcia, a critiqué le traitement que les médias consacrent au phénomène terroriste. Lequel les fait tomber dans le piège de la reproduction d’un matériau destiné à exercer un impact psychologique sur l’opinion publique.
Elle a, en substance, affirmé que ces groupes terroristes « ont gagné la lutte d’image », appelant les médias à aborder le phénomène d’une autre façon.
Pour sa part, Javier Jordan, professeur de science politique à l’Université de Granada et membre du Groupe d’études sur la sécurité international (GESI)  distingue deux périodes dans l’évolution de la structure organisationnelle du terrorisme jihadiste en Espagne. 
La première étape commence en 1995 par la détention le 11 mars de la même année de Ghebrid Messaoud, un Algérien lié au Groupe islamique armé (GIA) qui voulait quitter Barcelone avec une mallette contenant des explosifs. Depuis cette arrestation, plusieurs opérations policières ont été menées contre les réseaux terroristes liés au GIA. Cette phase a culminé avec les attentats de Madrid en 2004.
Sa principale caractéristique : tous les individus appréhendés et les réseaux démantelés entretiennent des relations hiérarchiques avec  des organisations comme le GIA.
La seconde étape, entamée en 2004, se caractérise par le nombre croissant des opérations policières contre les réseaux jihadistes (48 opérations contre 16 durant la première période) et par l’augmentation, durant les dernières années, d’individus qui n’ont pas partie liée avec des  organisations terroristes structurées.
Khalid Abid, historien tunisien, a, pour sa part,  présenté un exposé sur l’expérience de son pays. Il a commencé  par poser la question suivante : durant la transition démocratique en Tunisie, le terrorisme a-t-il été sporadique ou ancré dans la société tunisienne ? Estimant qu’il est difficile de traiter de l’histoire immédiate faute de pouvoir accéder aux archives, il croit néanmoins que les nouvelles technologies fournissent des documents d’une extrême importance à même d’appréhender cette phase historique. 
Selon les informations et opinions véhiculées par la presse et les médias, la transition démocratique en Tunisie est exceptionnelle dans le monde arabe, mais selon l’intervenant, on doit relativiser les choses vu que la situation est précaire et que des dangers venant de l’intérieur comme de l’extérieur, guettent toujours la Tunisie.
Khalid Abid a également estimé que durant la période de transition politique et notamment entre 2011 et 2015, le terrorisme a été enraciné en  Tunisie par la Troïka qui gouvernait le pays. Le Mouvement islamiste Annahda estimait que le temps était venu de mettre la main sur les rouages du pays et d’édifier un Etat islamique conforme à la vision du Mouvement des Frères musulmans. Pour ce faire, Annahda a essayé d’instrumentaliser les salafistes. Mais ce sont ces derniers qui l’ont finalement instrumentalisé pour réaliser leurs fins. En fin de compte, a conclu l’intervenant, les projets des islamistes sont tombés à l’eau après l’échec  d’Annahda aux  élections. «Après la révolution, les islamistes ont adopté une attitude offensive, mais maintenant ils font profil bas».
Quant au chercheur tunisien Abdelouahed Benlmoukhtar Mokni , il a critiqué ce qu’il a appelé «la conversion de la société en mosquée» où les fatwas ont pris de l’ascendant sur les règles de droit.
Pour sa part, Mohamed Derouiche, président de la Fondation Fikr, a affirmé que pour combattre le terrorisme, il y a deux conditions sine qua non: l’éducation et la démocratie. Selon lui, les approches sécuritaires sont insuffisantes pour lutter contre ce fléau, mais il considère qu’éduquer les nouvelles générations est extrêmement important pour les immuniser contre la pensée fanatique et leur inculquer les principes de la citoyenneté. L’intervenant a également estimé que la démocratie sert d’antidote au terrorisme, mais il ne s’agit pas seulement de la démocratie politique, mais aussi économique et sociale. 


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