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Face aux pressions, la réponse de Houssein Louardi ne s’est pas fait attendre. Les démissions des médecins universitaires seront examinées au cas par cas, a-t-il fait savoir jeudi soir sur 2M. Une commission technique sera mise en place pour étudier et se prononcer sur les demandes de démissions des professeurs en médecine et des maîtres de conférences agrégés. Des démissions qui pourront être acceptées ou… refusées. « Que l’on se rassure, il n’y aura aucun retour en arrière. Le TPA tel qu’il a existé jusque-là est bel et bien mort et enterré. Pas question de revenir sur la décision prise par le ministre de la Santé », assure-t-on au cabinet de ce responsable gouvernemental.
Flash-back pour mieux comprendre les enjeux d’un TPA qui n’a fait jusque-là que des heureux dans la communauté des blouses blanches qui mettaient du beurre dans les épinards. Instauré en 1995, le temps plein aménagé permettait en effet aux professeurs et aux maîtres de conférences agrégés d’exercer dans les cliniques privées à raison de deux demi-journées par semaine et ce en attendant l’ouverture de cliniques universitaires. « Il faut bien le dire, le système du TPA a été mis en place notamment pour améliorer la situation financière des médecins universitaires du public. L’Etat n’avait pas les moyens d’augmenter les salaires. Très vite, cela a été l’anarchie. Les deux demi-journées hebdomadaires se sont transformés en plusieurs journées. Les services des hôpitaux étaient déserts, les patients livrés à eux-mêmes alors que les internes et résidents étaient peu ou pas du tout encadrés. Ne parlons pas de la recherche qui a été complètement délaissée. Le TPA a véritablement constitué un problème. Le tout-clinique a cédé la place au service public qu’est l’hôpital devenu désormais le parent pauvre de la médecine marocaine », constate avec amertume cet ancien professeur de médecine qui a quitté l’hôpital à la faveur de la politique du départ volontaire.
Quand l’hôpital Cheikh Zayed
institutionnalise l’anarchie
Dans le milieu hospitalier et universitaire, ils sont nombreux à le dire haut et fort : l’hôpital, la recherche au sein de la Faculté de médecine et la formation ont payé un lourd tribut au TPA. «Il y a eu dégradation des moyens au niveau des CHU. Il faut avoir aussi l’honnêteté de reconnaître qu’il est arrivé que des malades dits solvables soient détournés de l’hôpital vers la clinique où exerce tel ou tel médecin universitaire», s’insurge cet ancien chef de service de chirurgie.
En fait, et conformément à la loi, le principe du TPA a pris fin en 2001. Ce qui n’a pas empêché son exercice dans la plus grande des illégalités et sous le regard bienveillant et complice de l’Etat. « Il ne faut pas oublier que l’hôpital Cheikh Zayed a institutionnalisé l’anarchie. Du personnel médical et paramédical y a été détaché pour y travailler sans que personne n’y trouve à redire », déclare cet ancien de l’hôpital Cheikh Zayed, une structure qui devait faire office de clinique universitaire.
Le TPA est mort. Vive le TPA sous une nouvelle formule. C’est en tout cas ce qu’espère le ministre de la Santé. Au sein des équipes de Houssein Louardi, on est confiants. Les discussions avec les médecins universitaires se déroulent « plutôt bien ». Et c’est la thèse du temps plein aménagé intra-muros, c'est-à-dire à l’intérieur des hôpitaux universitaires, que comptent instaurer les autorités sanitaires. «C’est ce qui se fait par exemple en France ou encore en Tunisie», relève un proche collaborateur du ministre de la Santé.
Du côté des professionnels de la santé, les avis sont partagés et les cliniques privées sont celles qui sont les rétives à l’exercice d’un TPA intra-muros. «Pourtant, un temps plein aménagé à l’intérieur de l’hôpital est la meilleure manière de sauvegarder la triple mission de professeurs de médecine que sont la prise en charge des malades, la formation des étudiants et la recherche. Un tel TPA permettra à l’hôpital de retrouver sa crédibilité en plus d’une certaine prospérité. De bonnes prestations donneront nécessairement à voir la réconciliation des citoyens avec l’hôpital. J’ajouterai que la valorisation de l’enseignant universitaire est aussi celle de toute la médecine marocaine. La seule issue possible est d’aboutir à l’émergence d’une médecine universitaire de qualité dans un CHU de qualité », soutient cet ancien du service de chirurgie de l’Institut national d’oncologie.
C’est exactement ce que prône le ministère de la Santé. Dans l’entourage de Houssein Louardi, on sait que le chemin vers l’instauration d’un TPA intra-muros sera long et difficile. «Mais la vision est claire et le cap pris»,affirme-t-on dans l’entourage du ministre de la Santé. Ce sont les hôpitaux universitaires de Fès, Marrakech et Oujda, qui inaugureront les premiers cette nouvelle expérience. «Dans six mois ou un an», conclut cette source du ministère de la Santé.