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Un grand pas vers la protection collective
Comme à l'accoutumée, les Fassis célèbreront dans quelques jours la fête de l’Aïd Al Adha, dans une ambiance de communion, de convivialité et de partage des valeurs nobles largement enracinées dans les traditions culturelles et familiales locales.
A Fès comme ailleurs, à l'approche de l'Aïd Al Kebir, les familles affluent vers les souks, le plus tôt possible, pour dénicher les meilleures offres et éviter la hausse des prix qui risquent de flamber à tout moment.
Le choix du mouton se fait à travers divers gestes manuels: on lui caresse le dos et on tâte ses cuisses avant de commencer à négocier le prix. Il s'agit, en effet, d'un "rite" scrupuleusement suivi par les acheteurs potentiels qui veulent, à tout prix, se procurer un mouton en bon état de santé qui "tape dans l'oeil".
Une fois que la famille achète le mouton, elle s'amuse à le parer de teinture ou de henné, au grand bonheur des petits enfants qui le bichonnent et ne cessent, à longueur de journée, de mimer ses bêlements.
D'une manière générale, la fièvre des achats s'empare, durant les jours précédant l'Aïd, de toute la population avec une ruée remarquable sur les boutiques qui vendent les habits traditionnels, les babouches et les costumes pour bambins. Ces derniers ont, eux aussi, hâte de porter des habits flambant neufs pour leurs sorties entre copains le soir de l'Aïd.
D'ailleurs, plusieurs activités économiques et petits métiers informels pullulent à l'occasion de l'heureux événement, squattant les divers espaces de la ville: vente de charbon et de paille et aiguisage des coûteaux, pour ne citer que ceux-ci.
Les mères de familles ont, elles aussi, du pain sur la planche. Elles ont de nombreuses tâches ménagères à accomplir et de longues courses à faire, à l'approche du "jour J", afin de se procurer divers ingrédients pour confectionner les friandises et les gâteaux destinés à garnir les tables des convives.
Après l'immolation du mouton, elles s'attèlent à préparer des mets des plus succulents tels les fameuses brochettes de foie (boulfaf), le méchoui (grillade), le qadid (viande séchée) et d'autres plats savoureux pour régaler adultes et chérubins.
La portée religieuse de la fête favorise l'échange de visites entre proches et voisins dans une ambiance de détente, de convivialité et de générosité envers les nécessiteux et les orphelins de leur entourage.
La célébration de l'Aïd Al Kébir se passe dans une ambiance familiale et conviviale, indique à la MAP Hajja Rkia, femme au foyer, qui fête chaque année l'heureux événement avec presque tous ses enfants et petits-enfants.
"L'Aïd Al Kébir est un moment de joie, de bonheur et de vœux à partager nécessairement avec toute la famille", a-t-elle souligné, déplorant que cette "fête perde de plus en plus son vrai sens étant donné que les familles préfèrent la passer ailleurs".
La fête est aussi un jour de réconciliation pour les membres de la famille et les amis en conflit, a ajouté Hajja Rkia. A Fès, les habitants s'attachent à célébrer cette fête dans la pure tradition musulmane en respectant à la lettre les coutumes ancestrales fondées sur les nobles valeurs de communion, de partage et de solidarité.
