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Trois jours après le séisme du Mexique, l'espoir laisse la place aux larmes

Des dizaines de personnes sont portées disparues à Mexico


Samedi 23 Septembre 2017

 L'espoir de retrouver de nouveaux survivants s'amenuisait à Mexico, trois jours après le séisme qui a fait près de 300 morts dont une vingtaine d'enfants dans une école, alors que des nuées de secouristes jetaient leurs dernières forces dans la bataille.
Les autorités ont éteint une lueur d'espoir qui a tenu en haleine le pays et les médias du monde entier: Non, il n'y a pas de jeune fille vivante sous les décombres de l'école Enrique Rebsamen.
"Nous avons la certitude que tous les enfants sont soit malheureusement morts, soit dans des hôpitaux ou chez eux", a déclaré aux médias le ministre de la Marine Angel Sarmiento. Dans l'écroulement de cette institution scolaire privée, une vingtaine d'élèves âgés de sept à 13 ans ainsi qu'une demi-douzaine d'adultes sont morts.
Des proches et voisins ont déposé des gerbes de fleurs blanches en hommage aux enfants tués. D'autres se serraient dans les bras, en larmes, tandis que l'un d'eux chantait accompagné de sa guitare, a constaté l'AFP.
"C'est triste, ça fait mal, là, maintenant. Je ne trouve pas les mots pour exprimer ce que l'on ressent quand on a perdu un être cher", a témoigné Miguel Angel Ortiz, l'oncle de l'une des victimes.
A Mexico, mégalopole de 20 millions d'habitants, des dizaines de personnes sont portées disparues et leurs proches espèrent les retrouver vivantes sous la quarantaine de bâtiments effondrés à Mexico, selon son maire Miguel Angel Mancera.
Et le temps presse avant le seuil fatidique des 72 heures. Au-delà, les experts s'accordent à dire qu'il y a peu de chances de trouver des personnes vivantes.
Dans le quartier branché de Roma, particulièrement touché, les secours s'activaient au milieu des ruines de ce qui était un immeuble de sept étages où travaillaient quelque 70 salariés. 28 personnes en vie ont déjà été extraites de là, explique l'un des responsables des opérations, qui refuse de dire combien y seraient encore prisonnières.
Armando Albarran, 49 ans, garde l'espoir de revoir vivante sa nièce Karina, 30 ans. "Il y a des indices qui laissent penser qu'il y a encore des personnes à l'intérieur. On nous dit qu'elle serait toujours en vie. On tient bon", a-t-il déclaré à l'AFP.
Pola Diaz, membre des célèbres "Topos' ("taupes"), une brigade spécialisée qui s'est formée après le grand séisme de 1985 dans lequel plus de 10.000 personnes ont péri pour retrouver des rescapés dans les décombres appelle les autorités à faire preuve de "flexibilité".
"Après 72 heures, on interrompt les opérations de secours et on commence à démolir (...) J'aimerais demander qu'on ne soit pas si strict (...) qu'on pense à ceux non seulement qui sont dedans mais aussi ceux qui sont dehors", fait valoir cette femme de 53 ans.
Selon le dernier décompte reposant sur les chiffres des autorités locales et nationales, on totalisait 272 décès: 137 à Mexico, 73 dans l'Etat de Morelos, 43 à Puebla, 13 dans l'Etat de Mexico, cinq dans le Guerrero, un à Oaxaca. Un Taïwanais, une Panaméenne et un Espagnol font partie des morts, d'après les autorités de leurs pays respectifs.
La tension et l'inquiétude montait au sein de la population, la rumeur d'une intervention prochaine des bulldozers pour déblayer les gravats se faisant de plus en plus pressante.
"Les opérations de recherche et de secours continuent. Nous ne sommes pas en train d'utiliser des engins de chantier", a écrit à plusieurs reprises sur Twitter le responsable national de la protection civile, Luis Felipe Puente.
Plusieurs pays, dont Israël, le Chili et le Salvador, l'Espagne et la Colombie, ont annoncé l'envoi de renforts.
Le séisme de mardi est survenu 32 ans jour pour jour après celui de 1985 qui a fait 10.000 morts et reste un traumatisme national au Mexique.
Il a surpris nombre de Mexicains, la technologie antisismique ayant connu des ratés mardi : l'alerte sonore censée prévenir en cas de tremblement de terre n'a pas fonctionné ou s'est déclenchée trop tard.
Selon les experts, cela peut s'expliquer par la localisation de l'épicentre, dans le centre du Mexique, c'est-à-dire hors de la principale zone à risque, l'océan Pacifique, où l'on trouve une centaine de capteurs le long de la côte.
Cette nouvelle tragédie frappe un pays encore sous le coup d'un séisme de magnitude 8,2 -le plus puissant en un siècle au Mexique-, qui a fait une centaine de morts et plus de 200 blessés dans le sud le 7 septembre.
Situé à la jonction de cinq plaques tectoniques, le Mexique est l'un des pays du monde où l'activité sismique est la plus forte.


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