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Le suspense a laissé place à l'euphorie pour les courageux restés debout, ou réveillés tôt, pour voir le président du CIO, Jacques Rogge, annoncer le nom de la ville gagnante peu après 05h00 du matin heure du Japon.
"Banzai, banzai !", ont crié des centaines d'organisateurs et d'élus de la ville rassemblés dans l'auditorium Tosho au coeur de la capitale pour une "soirée officielle" de veille.
Car au-delà de la joie, la surprise et l'émotion ont empreint nombre de Japonais qui craignaient que l'accident nucléaire de Fukushima ne ruine les espoirs de leur candidature.
Les drapeaux japonais se sont agités dans tous les sens pour célébrer le retour des JO à Tokyo 56 ans après ceux de 1964 qui avaient symbolisé le retour du Japon dans la communauté des nations à la suite de la Seconde guerre mondiale.
Dans une ambiance survoltée, plus d'un millier de supporteurs ont mugi de plaisir dans un gymnase du parc olympique Komazawa, un site du sud de la capitale où quelques compétitions s'étaient déroulées en 1964. A l'issue d'une longue attente, ils ont sauté en l'air et se sont enlacés, sous des serpentins dorés lancés du plafond.
Des courageux avaient participé à une course de nuit dans les environs avant de se joindre à la foule anxieuse qui scrutait sur grand écran les nouvelles de Buenos Aires, le silence des prières interrompu par des applaudissements pour la présentation officielle tokyoïte.
Toutes les télévisions japonaises ont couvert l'événement en direct, la chaîne publique NHK dès minuit et les réseaux privés à partir de 03H00 du matin.
Des vedettes du sport et du petit écran se sont succédées sur les plateaux pour commenter en duplex depuis Tokyo et Buenos Aires. Des reporters détachés dans les rédactions des grands journaux, qui tirent à des millions d'exemplaires dans l'archipel, leur ont arraché la primeur de la Une de leur édition spéciale sitôt la victoire annoncée.
A l'inverse, la victoire de Tokyo a été accueillie avec une immense déception par les centaines de Stambouliotes qui s'étaient massés au pied de la basilique Sainte-Sophie. En quelques minutes, le podium et la tribune se sont vidés. Seuls quelques supporteurs d'Istanbul 2020 ont applaudi la victoire de leurs rivaux nippons, jouant l'esprit olympique.
A Madrid, sous quelques gouttes de pluie, l'enthousiasme a été douché par l'élimination de la capitale espagnole dès le premier tour du vote. Des milliers de supporteurs massés devant la Puerta de Alcala, dans le centre-ville, sont restés interdits de longues minutes après la décision du CIO.
Pour un pays habitué ces dernières années aux célébrations collectives grâce notamment à sa sélection de football, l'incrédulité l'emportait sur la déception, d'autant que Madrid croyait avoir un excellent dossier après deux candidatures infructueuses.
Rapidement, le visage défait, les Madrilènes ont quitté la place. Quarante minutes plus tard, les lumières de la fête se sont éteintes.